WASHINGTON: Le Congrès américain aura-t-il un enfin "speaker" mercredi? Les républicains organisent une série d'élections pour tenter de mettre fin à la pagaille historique qu'ils ont provoquée depuis plus d'une semaine au sein d'un des parlements les plus puissants du monde.
La destitution le 3 octobre du républicain Kevin McCarthy du perchoir de la Chambre des représentants, par des membres de son propre parti, a suspendu les principaux pouvoirs de cette institution.
Elle rend impossible le déblocage par le Congrès de toute aide supplémentaire à Israël, allié historique des Etats-Unis, après l'offensive surprise du Hamas samedi. Ou d'une nouvelle enveloppe pour l'Ukraine envahie par la Russie, en discussion depuis des semaines.
Les conservateurs se sont réunis à 10H00 (14H00 GMT) avec l'espoir de mettre fin à cette vacance inédite.
Scalise contre Jordan
Les républicains sont majoritaires à la Chambre depuis janvier, ce qui les rend responsables d'en élire son président.
Mais le "speaker" en poste depuis neuf mois est tombé -- victime des tensions extrêmement fortes entre élus modérés et trumpistes du parti.
Les républicains sont depuis incapables de s'entendre sur un successeur.
Deux candidats sont en lice pour accéder au perchoir:
D'un côté le chef de groupe Steve Scalise, 58 ans, membre de la droite dure, qui souffre d'un cancer du sang.
"Il est vraiment très important que le Congrès se remette au travail", a-t-il déclaré juste avant la réunion.
De l'autre le pugnace Jim Jordan, d'un an son aîné, à la tête de la commission judiciaire de la Chambre. Cet élu est proche de Donald Trump, dont il a déjà décroché le parrainage.
Aucun de ces deux hommes ne dispose, en l'état, d'assez de soutiens pour être élu à la tête de la Chambre des représentants. Une série de votes est organisée mercredi pour les départager. Mais il n'est pas impossible qu'un autre nom émerge durant ce processus qui promet, une nouvelle fois, de mettre à nu les divisions chez les républicains.
Biden exhorte à agir
Après s'être accordés sur un nom en interne -- ce qui pourrait prendre quelques heures... ou quelques jours -- la candidature d'un possible "speaker" sera soumise à un vote organisé en séance plénière, dans l'hémicycle de la Chambre.
Le parti de Joe Biden est minoritaire à la Chambre et donc principalement spectateur des tractations chaotiques au Congrès.
Le président démocrate a exhorté le Congrès à prendre, dès qu'il en serait capable, "des mesures urgentes" pour "financer les impératifs de nos partenaires en matière de sécurité nationale".
Sans "speaker", le Congrès américain ne peut pas non plus voter un nouveau budget pour l'Etat fédéral. Ce dernier expire dans une poignée de semaines, plaçant une nouvelle fois la première puissance économique mondiale face à un danger d'impasse politico-financière.