La semaine du climat: Tous ensemble pour lutter contre les conséquences du changement climatique

L’Arabie saoudite s’est engagée à atteindre la neutralité zéro d’ici à 2060 et elle a déjà entrepris d’importantes actions dans ce sens. Concernant ces dernières. (Fournie)
L’Arabie saoudite s’est engagée à atteindre la neutralité zéro d’ici à 2060 et elle a déjà entrepris d’importantes actions dans ce sens. Concernant ces dernières. (Fournie)
Short Url
Publié le Lundi 09 octobre 2023

La semaine du climat: Tous ensemble pour lutter contre les conséquences du changement climatique

  • L’Arabie saoudite souhaite faire porter la part des énergies renouvelables à 50% dans son mix électrique d’ici à 2030
  • En tant que pays pétrolier, l’Arabie saoudite peut montrer l’exemple, devenir une référence pour l’ensemble des pays dépendants des énergies fossiles confrontés à la nécessité d’accélérer la transition, en prenant des engagements nouveaux

RIYAD: L’Arabie saoudite organise du 8 au 12 octobre la Semaine du climat pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Cette conférence réunit des experts et des décideurs politiques, des responsables, des militants et des scientifiques dans le domaine climatique afin de débattre des moyens qui permettront de diminuer d’une manière efficace et durable les effets du changement climatique.

Considérée comme un événement central, précédant la prochaine Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP) qui se déroulera en novembre à Dubaï, elle offre à l’Arabie saoudite l’opportunité de mettre en relief ses efforts en matière de transition énergétique.

En marge de cette conférence, Arab News en français a rencontré Stéphane Crouzat, ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique, pour les énergies renouvelables et la prévention des risques climatiques.

en bref

Stéphane Crouzat est avant tout un diplomate. Formé à Sciences-Po, puis l'ENA.

Agrégé d'anglais. Juste avant de s'occuper de climat il y a un an, il était ambassadeur à Dublin, Varsovie et New York. La diplomatie est son ADN.

L’Arabie saoudite s’est engagée à atteindre la neutralité zéro d’ici à 2060 et elle a déjà entrepris d’importantes actions dans ce sens. Concernant ces dernières, M. Crouzat déclare à Arab News en français: «Tout d’abord, permettez-moi de souligner l’excellence de notre relation bilatérale à tous les niveaux. Cela permet à nos deux pays d’avoir une relation de confiance et d’aborder en profondeur l’ensemble des sujets, y compris celui du climat. Cette visite aura été l’occasion d’évoquer la négociation climatique internationale à la veille de la COP28 et d’étudier ensemble les moyens de faire avancer ces négociations cruciales pour l’avenir de notre planète. J’ai eu des entretiens constructifs avec Adel Jubeir, ainsi qu’avec le chef négociateur saoudien, Khalid Abulaif.»

Stéphane Crouzat précise à Arab News en français: «Tous les États doivent se fixer des objectifs ambitieux dans leur stratégie climatique. L’Arabie saoudite souhaite faire porter la part des énergies renouvelables à 50% dans son mix électrique d’ici à 2030; nous avons dans ce cadre beaucoup à partager et à construire ensemble. Mais nous devons tous faire énormément plus, comme nous le rappelle le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Le constat est clair: les progrès collectifs accomplis jusqu’ici sont loin d’être suffisants pour atteindre la trajectoire de +1,5 °C de l’accord de Paris; la fenêtre d’opportunité se referme chaque jour, car nos émissions continuent d’augmenter. Il faut donc faire plus pour réduire nos émissions de manière drastique! Le Giec nous dit: “Il faut que les émissions baissent et il faut atteindre le pic d’émissions avant 2025.” Ce n’est pas facile à entendre pour de nombreux pays qui demeurent dépendants des énergies fossiles, qu’ils soient producteurs ou consommateurs.»

Les conséquences dues au changement climatique ont affecté de manière disproportionnée les pays à faible revenu alors que ce sont eux qui ont le moins contribué au problème. Il est alors indispensable d’envisager des mesures d’urgence pour venir en aide à ces pays afin de surmonter cette crise climatique.

En ce sens, M. Crouzat indique: «Le changement climatique affecte plus particulièrement ceux qui en sont le moins responsables et qui sont les plus vulnérables. Nous l’avons encore vu récemment au Pakistan ou en Libye. Il faut donc faire beaucoup plus pour aider les pays les plus vulnérables à répondre aux catastrophes climatiques, par exemple sur les systèmes d’alertes précoces. L’aide aux pays les plus vulnérables a fait l’objet d’une avancée considérable à la COP27, avec cette décision de constituer un fonds dédié à la réponse aux pertes et préjudices, que nous devons rendre opérationnel dès la COP28. Nous espérons que tous les pays en mesure d’y contribuer le feront, y compris l’Arabie saoudite.»

Stéphane Crouzat déclare: «L’aide aux pays à faible revenu était également au cœur du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial que la France a tenu au mois de juin dernier à Paris, et auquel le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a participé. Par ailleurs, à l’occasion de la 2e conférence de haut niveau de reconstitution du Fonds vert pour le climat, qui s’est tenue le 5 octobre 2023 à Bonn, la France a confirmé qu’elle contribuerait à hauteur d’1,61 milliard d’euros au Fonds vert pour le climat pour la période 2024-2027. Cette contribution française, la plus importante depuis la création du Fonds vert pour le climat, place la France au troisième rang des contributeurs.»

La hausse des températures est observée dans le monde entier, mais les températures du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord augmentent deux fois plus. Serait-il indispensable d’agir sur le plan régional et international? 

M. Crouzat note: «Bien sûr, nous encourageons fortement la coopération à l’échelle régionale. Un forum important pour nous est la Conférence de Bagdad, enceinte de coopération régionale dans laquelle la France s’investit pleinement pour encourager dans la région la réponse commune aux défis globaux tels que le changement climatique. Nous espérons que la prochaine conférence prévue à Bagdad en novembre 2023 permettra d’acter de nouvelles avancées et de nouveaux projets concrets de coopération régionale dans la lutte contre le changement climatique.»

Concernant la pollution des mers et des océans, des écosystèmes marins et côtiers entiers meurent en raison du réchauffement et de l’acidification des eaux. Nombre de pays sollicitent la Cour internationale de justice (CIJ). Que préconise cette institution pour surmonter les défis auxquels fait face notre planète?

À ce propos, Stéphane Crouzat déclare au micro d’Arab News en français: «Nous disposons de deux textes essentiels en matière de climat; la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques de 1992, et l’accord de Paris adopté en 2015 qui constitue désormais la boussole de notre action collective. La France et l’Union européenne (UE) ont pris dans ce cadre des engagements particulièrement ambitieux et les mettent en œuvre. Il y a eu une actualité récente très intéressante, puisqu’en mars 2023 a été adoptée une résolution de l’Assemblée générale des nations unies portée par le Vanuatu visant à obtenir un avis consultatif de la CIJ sur les obligations des États en matière de changement climatique. La France a coparrainé cette résolution.»

L’événement organisé par Riyad, en collaboration avec la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques, montre que l’Arabie saoudite peut contribuer efficacement à la résolution des problèmes liés à l’environnement dans la région du Moyen-Orient. 

M. Crouzat poursuit: «En tant que pays pétrolier, l’Arabie saoudite peut montrer l’exemple, devenir une référence pour l’ensemble des pays dépendants des énergies fossiles confrontés à la nécessité d’accélérer la transition, en prenant des engagements nouveaux, conformément aux recommandations du Giec.

L’Arabie saoudite, en tant que membre du Groupe des vingt (G20), fait partie des vingt plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. Nous devons être ambitieux, en nous concentrant sur la source de ces émissions et sur un moindre usage. Il est impératif de se fixer des dates de sortie du pétrole dans le cadre de la trajectoire 2050. Nous devons tous nous préparer à la fin du pétrole.»

Tous les experts, les décideurs politiques, les responsables, les militants et les scientifiques conviennent que nous avons atteint des phases dangereuses concernant les changements climatiques.

Stéphane Crouzat conclut: «Nous n’avançons pas assez vite, à l’heure où les phénomènes extrêmes se multiplient. Le premier bilan mondial de l’accord de Paris attendu à la COP28 sera très important. Il doit être une réponse à ce manque d’action. Chaque jour qui passe nous montre qu’il est très difficile de bouger cet énorme paquebot qu’est l’économie mondiale vers une manière alternative de fonctionner. C’est pour cela qu’il faut être le plus volontariste possible pour accélérer les réductions d’émissions. Et chacun doit prendre sa part de l’effort collectif.»


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.