«La Grèce veut devenir un pont entre le Moyen-Orient et l'Europe», déclare Giorgos Gerapetritis, à Arab News

Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, est favorable à la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et soutient les appels en faveur d'un siège permanent pour le monde arabe. (Photo fournie)
Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, est favorable à la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et soutient les appels en faveur d'un siège permanent pour le monde arabe. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

«La Grèce veut devenir un pont entre le Moyen-Orient et l'Europe», déclare Giorgos Gerapetritis, à Arab News

  • Le ministre grec des Affaires étrangères déclare que son pays cherche à coopérer avec l'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe, qui sont «à l'avant-garde des projets verts et des initiatives en matière d'énergies renouvelables»
  • Gerapetritis explique les motivations de la candidature de la Grèce à un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies

NEW YORK: La Grèce renforce sa coopération avec les États arabes du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, qui sont «à l'avant-garde des projets verts et des initiatives en matière d'énergies renouvelables», a déclaré Giorgos Gerapetritis, le ministre grec des Affaires étrangères, à Arab News.

Il a également révélé qu'Athènes avait l'ambition de transformer la Grèce en un «pont» entre le Moyen-Orient et l'Europe, en vue de devenir un point de rencontre transrégional pour l'énergie, les communications et la logistique, à la croisée de deux continents.

«Nos efforts pour devenir une plaque tournante de l'énergie, reliant l'ensemble de la région aux marchés européens et promouvant la diversification et l'autonomie énergétiques, sont en cours», a indiqué Gerapetritis.

La Grèce explore également «les perspectives de coopération avec le monde arabe, surtout les États du Golfe et l'Arabie saoudite, qui ont ouvert la voie à des projets verts et à des initiatives en matière d'énergies renouvelables».

La Grèce aspire à devenir le «pont» entre le Moyen-Orient et l'Europe en matière d'interconnexion énergétique, a-t-il souligné.

Au cours de cette interview, qui a porté sur les motivations de la Grèce à briguer un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2025-2026, Gerapetritis a signalé que la candidature de son pays reflétait un engagement à relever les défis communs au monde entier.

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Les appels à la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU se concentrent sur l'ouverture d'un plus grand nombre de pays ou de groupements en tant que membres permanents. (Photo, AFP)

Il s'agit notamment du règlement pacifique des conflits, de la promotion du droit international et de la bonne gouvernance, et de la réponse collective au changement climatique, depuis la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le passage aux énergies renouvelables jusqu'à un mode de vie plus durable.

Reconnaissant l'urgence de relever le défi climatique, en particulier dans la région méditerranéenne, qui a récemment connu des incendies de forêt et des conditions météorologiques extrêmes dévastatrices, Gerapetritis a réitéré l'engagement de son pays en faveur de la transition écologique.

«Le changement climatique affecte énormément la Grèce et l'ensemble de la région méditerranéenne», a-t-il alerté. «Cet été, nous avons été frappés par les effets de la crise climatique, d'abord par des incendies de forêt, puis par des inondations. Cela nous oblige à agir au niveau national et mondial.»

La Grèce vise à atteindre son objectif national de se procurer 80% de son électricité à partir d'énergies renouvelables d'ici 2027, tout en continuant à mettre en œuvre «activement» l'Accord de Paris et l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, a déclaré Gerapetritis.

La semaine dernière, lors de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a annoncé deux initiatives en matière de climat. La première est une initiative régionale visant à donner la priorité aux efforts d'adaptation à court terme dans les pays de l'UE Med 9.

La seconde est une initiative internationale visant à créer une «alliance mondiale pour l'adaptation au climat», dans le but de partager des connaissances sur les technologies innovantes permettant de prévoir les phénomènes météorologiques extrêmes, avec l'intention de l'inclure dans la prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique, la COP28, qui se tiendra à Dubaï.

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Un avion de lutte contre les incendies largue de l'eau sur un feu de forêt près du village de Vati dans la partie sud de l'île grecque de Rhodes, le 25 juillet 2023. (Photo, AFP)

Un autre élément majeur de la réponse au changement climatique est la coopération énergétique, notamment en ce qui concerne les sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie éolienne et solaire ou les carburants plus propres tels que l'hydrogène vert − un domaine dans lequel l'Arabie saoudite a réalisé des avancées significatives.

Gerapetritis a déclaré que l'accord conclu la semaine dernière entre la Grèce et l'Arabie saoudite en vue de la création d'une société commune chargée d'étudier la possibilité de relier les réseaux électriques des deux pays constituait la première étape d'un plan visant à fournir à l'Europe une énergie propre moins coûteuse.

La coentreprise, baptisée Saudi Greek Interconnection, est chargée «d'examiner la viabilité commerciale de l'interconnexion électrique», a indiqué Gerapetritis. «Il s'agit de la première étape de notre plan commun visant à approvisionner l'Europe en énergie verte.»

L'accord a été signé à Athènes le 27 septembre par Manos Manousakis, PDG de l'IPTO (Independent Power Transmission Operator), et son homologue saoudien, Abdellah Waleed al-Saadi, de National Grid SA.

Un protocole d'accord a également été signé entre les deux pays, couvrant les domaines de l'efficacité énergétique, du pétrole, du gaz, de la pétrochimie, de l'économie circulaire et de la décarbonisation.

Lors de la signature, Alexandra Sdoukou, vice-ministre grecque de l'Environnement et de l'Énergie, et Nasser Hadi al-Qahtani, vice-ministre saoudien de l'Énergie, ont souligné que l'hydrogène, les énergies renouvelables et les infrastructures électriques étaient des domaines prioritaires pour la coopération énergétique. 

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Alexandra Sdoukou, vice-ministre grecque de l'Environnement et de l'Énergie, et Nasser Hadi al-Qahtani, vice-ministre saoudien de l'Énergie. (Photo, X : @ASdoukou)

Ils ont également mentionné l'importance de la coopération énergétique dans le développement du corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe, ou IMEC, qui a été dévoilé lors du sommet du G20 à New Delhi le mois dernier, et qui est soutenu par les États-Unis en tant que rival de l'initiative chinoise «Belt and Road».

Lors de l'assemblée générale des Nations unies à New York, Gerapetritis a souligné l'importance d'une politique étrangère à multiples facettes fondée sur le droit international et les principes inscrits dans la charte des Nations unies dans un environnement international en constante évolution.

«J'ai fait savoir à tous mes interlocuteurs que nous sommes déterminés à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires de l'UE, nos voisins, nos alliés et nos amis afin de créer les conditions nécessaires à la prospérité et à la sécurité de nos pays, de notre région et du monde entier», a-t-il indiqué à Arab News.

Il a ajouté: «La Grèce est un pilier de stabilité dans une région où se posent certains des problèmes les plus urgents: Les conflits en Méditerranée orientale, dans la région MENA, au Sahel et dans les Balkans, la question des réfugiés, la traite des êtres humains et le terrorisme.»

«On peut affirmer sans risque que les questions mondiales deviennent de plus en plus compliquées. De nouveaux défis apparaissent: Le changement climatique, l'agressivité des relations internationales, les grands flux migratoires, les urgences de santé publique et les crises alimentaires.»

«Ces défis exigent des efforts concertés à l'échelle régionale et mondiale. Notre principal message à l'Assemblée générale des Nations unies était que les actions unilatérales ne mènent nulle part. Nous devons revenir à l'essentiel: le dialogue, la démocratie et l'État de droit.»

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Cette photo prise par un hélicoptère de sauvetage des garde-côtes grecs montre des migrants à bord d'un bateau de pêche dans les eaux de la côte du Péloponnèse, le 13 juin 2023. (Photo, AFP)

«Forger une gouvernance mondiale plus délibérative, représentative et participative, contrôler les défis mondiaux, s'appuyer sur la solidarité mondiale et prendre en compte les besoins des générations futures, tels devraient être les maîtres mots de la politique internationale d'aujourd'hui», a estimé Gerapetritis.

L'un des principes fondamentaux de la candidature de la Grèce à un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies est l'engagement à promouvoir le règlement pacifique des conflits.

Compte tenu des nombreux conflits de ce type qui ravagent le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord et des relations étroites qu'entretient la Grèce avec plusieurs pays arabes, Gerapetritis a signalé qu'Athènes est bien placée pour faciliter les initiatives visant à promouvoir la coopération entre l'UE et le monde arabe.

Il a cité l'exemple de la «Retraite de la Syrie» organisée en avril dernier à Athènes, à laquelle a participé Geir Pedersen, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Syrie, et qui a été organisée avec l'aide du ministère grec des Affaires étrangères.

Gerapetritis a également qualifié de «légitimes» les aspirations arabes à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies et a exprimé son soutien à la poursuite des discussions sur la réforme proposée de cet organe.

«Le Conseil de sécurité des Nations unies est le principal organe de maintien de la paix et de la sécurité internationales. L'élan de réforme est compréhensible et les aspirations arabes sont légitimes», a-t-il insisté.

«La Grèce entretient des relations solides et durables avec tous les pays arabes et travaille en étroite collaboration avec la Ligue arabe», a-t-il poursuivi.

«En outre, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, j'ai eu l'occasion de tenir une réunion productive avec le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, et je me réjouis de participer à la réunion ministérielle UE-CCG à Oman qui se tiendra le 9 et 10 octobre», a annoncé Gerapetritis.

Gerapetritis a déclaré que la candidature de la Grèce à un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies était guidée par la devise «Dialogue – Diplomatie – Démocratie» – les 3D – en réponse à une tendance croissante au révisionnisme mondial, à la polarisation et aux actions unilatérales.

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Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, est favorable à la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et soutient les appels en faveur d'un siège permanent pour le monde arabe. (Photo fournie)

Outre le règlement pacifique des différends, Gerapetritis a déclaré que les autres priorités essentielles de la candidature grecque au Conseil de sécurité des Nations unies sont le respect du droit international et de la charte des Nations unies, ainsi que le soutien au programme relatif aux femmes, à la paix et à la sécurité, compte tenu du rôle vital des femmes dans la prévention et la résolution des conflits.

Parmi ses autres principales priorités figurent l'intégration des préoccupations liées au changement climatique dans l'ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies, la protection des enfants dans les conflits armés et l'intégration de la coopération en matière de sécurité maritime.

«En tant que nation maritime par tradition et premier pays armateur au monde, la Grèce attache une grande importance à la sécurité maritime et au respect du droit international de la mer», a indiqué Gerapetritis.

«Les activités illégales en mer – telles que la piraterie, les actes terroristes, le trafic d'armes, la traite des êtres humains et la pêche illicite, non réglementée et non déclarée – constituent des menaces majeures pour la sécurité maritime», a-t-il affirmé. 

La Grèce continuera à promouvoir la mise en œuvre de la convention des Nations unies sur le droit de la mer, qui constitue le seul cadre juridique et institutionnel régissant les océans et les mers du monde.

Gerapetritis a soutenu: «En 2024, nous accueillerons la 9e conférence ‘Our Ocean’ à Athènes sur toutes les questions importantes concernant les océans et les mers, notamment la santé et la sécurité des océans, le changement climatique, la perte de biodiversité, la surpêche et la pollution marine.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Corée du Nord affirme que tout nouveau comité de surveillance des sanctions est voué à l'échec

L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
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  • La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire
  • Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique

SEOUL: Les efforts visant à mettre en place un nouveau comité d'experts pour surveiller l'application des sanctions internationales visant la Corée du Nord sont voués à l'échec, a déclaré son ambassadeur à l'ONU dans des propos rapportés par un média d'Etat dimanche.

"Les forces hostiles pourraient installer (un) deuxième et (un) troisième comités d'experts à l'avenir mais ils sont tous destinés à connaître l'autodestruction", a lancé l'ambassadeur Kim Song dans un communiqué en langue anglaise diffusé par l'agence de presse officielle KCNA.

En mars, la Russie a mis son veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution prolongeant d'un an le mandat du comité d'experts chargé de surveiller l'application des sanctions des Nations Unies visant Pyongyang.

Cette dissolution est un "jugement historique à l'encontre d'une organisation illégale et fomenteuse de complots (...) en vue d'éliminer le droit à l'existence d'un Etat souverain", selon Kim Song.

La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire, renforcées plusieurs fois en 2016 et 2017. Depuis 2019, la Russie et la Chine, mettant notamment en avant la situation humanitaire en Corée du Nord, réclament l'allègement de ces sanctions, qui n'ont pas de date de fin.

Armes 

N'ayant pas obtenu gain de cause, Moscou a pris pour cible le comité d'experts chargé de surveiller l'application de ces mesures, comité dont les rapports font référence.

Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique pour son programme de satellites espions.

Lors d'une visite en Corée du Sud en avril, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a souligné l'importance de garantir l'application des sanctions en Corée du Nord.

D'après l'ambassadrice, Washington travaille avec Séoul, Tokyo et d'autres capitales à trouver "des moyens créatifs" pour reprendre la surveillance des sanctions.

En 2023, la Corée du Nord a conduit un nombre record d'essais de missiles en dépit des sanctions. L'année précédente, Pyongyang a déclaré son statut de puissance nucléaire "irréversible".


Attaque au couteau en Australie, un adolescent de 16 ans «radicalisé» abattu par la police

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
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  • L'homme «d'âge mûr» blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état «grave» mais stable
  • Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé

SYDNEY: Un adolescent de 16 ans "radicalisé" et atteint de troubles mentaux a été abattu samedi soir par la police dans la banlieue de Perth, dans l'ouest de l'Australie, après avoir blessé une personne lors d'une attaque au couteau, ont rapporté les autorités dimanche.

L'adolescent, armé d'un couteau, "s'est précipité" sur les forces de l'ordre et a été mortellement touché par le tir d'un agent, a indiqué le Premier ministre de l'Etat d'Australie-Occidentale Roger Cook lors d'une conférence de presse.

"Il y a des indications selon lesquelles il s'était radicalisé en ligne. Mais je tiens à rassurer la population, à ce stade il semble qu'il ait agi seul", a déclaré M. Cook.

La police a reçu un appel samedi soir de la part d'un homme avertissant qu'il allait commettre "des actes de violence" mais sans donner son nom ni sa localisation, a fait part aux journalistes le responsable de la police de l'Etat, Col Blanch.

Quelques minutes plus tard, a-t-il ajouté, la police a reçu un appel d'urgence pour les avertir qu'un "homme avec un couteau courait" au niveau d'un parking de Willetton, dans la banlieue sud de Perth.

L'individu était armé d'un couteau de cuisine de 30 centimètres de long et d'après des images d'une caméra-piéton de la police, l'adolescent a refusé de le poser à terre comme le demandaient les forces de l'ordre, a indiqué M. Blanch.

Les agents ont tiré au moyen de deux pistolets à impulsion électrique mais "aucun des deux n'a eu totalement l'effet escompté", a-t-il relaté.

"L'homme a continué à avancer vers (un agent) muni d'une arme à feu qui a tiré un seul coup et mortellement blessé" l'individu, a raconté le responsable de la police. L'adolescent est décédé à l'hôpital plus tard dans la nuit.

«Radicalisation en ligne»

L'homme "d'âge mûr" blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état "grave" mais stable, a dit le responsable policier.

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police, a-t-il expliqué sans divulguer d'informations sur leur contenu.

L'adolescent avait "des problèmes de santé mentale mais aussi des problèmes de radicalisation en ligne", d'après la même source.

Ces dernières années, l'assaillant était suivi dans le cadre d'un programme de lutte contre la violence et l'extrémisme.

"Il ne s'agit pas d'une approche fondée sur la dimension criminelle, c'est un programme visant à aider des individus qui expriment des idéologies préoccupantes pour notre communauté", a expliqué M. Blanch.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a expliqué avoir été tenu au courant des faits par la police et les services de renseignement selon qui il n'y a pas de "menace en cours".

"Nous sommes une nation attachée à la paix et il n'y a pas de place pour l'extrémisme violent en Australie", a écrit M. Albanese sur les réseaux sociaux.

Les crimes violents sont rares en Australie, mais cet incident survient moins d'un mois après une autre attaque au couteau qui a fait six morts dans un centre commercial de Sydney (sud-est).

L'auteur de cette attaque, Joel Cauchi, un homme de 40 ans souffrant de troubles mentaux, avait été abattu par la police. Ses parents ont indiqué que leur fils a été diagnostiqué schizophrène à l'âge de 17 ans, puis qu'il a quitté leur domicile du Queensland (nord-est) et abandonné son traitement.

Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé lors d'un sermon diffusé en direct dans une église de Sydney. La victime a survécu à ses blessures. Un adolescent de 16 ans a depuis été inculpé d'"acte terroriste".


Comme un «air de révolution» en Hongrie face au système Orban

Ervin Nagy lors d'un entretien avec l'AFP à Budapest, en Hongrie (Photo, AFP).
Ervin Nagy lors d'un entretien avec l'AFP à Budapest, en Hongrie (Photo, AFP).
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  • Jamais depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, la Hongrie n'avait connu pareil mouvement de contestation
  • Sans se laisser abattre, Peter Magyar a entamé depuis plusieurs semaines une tournée en province afin d'y récolter des voix

DEBRECEN: Acteur en vue en Hongrie, Ervin Nagy a délaissé les planches et studios de tournage pour battre le pavé. Comme des milliers d'autres, il est saisi par la fièvre Magyar, du nom de ce dissident qui défie Viktor Orban.

Dimanche, il participera à un grand rassemblement dans la ville de Debrecen (est), bastion du parti Fidesz du Premier ministre nationaliste, à un mois des élections européennes.

Depuis l'irruption en février sur la scène politique de Peter Magyar, ex-haut fonctionnaire entré en rébellion, le comédien de 47 ans s'est lancé à ses côtés dans ce combat "pour un renouveau" du pays d'Europe centrale.

Il a même mis à disposition son camion à plateau d'où le tribun s'est adressé à la foule un soir, de manière spontanée.

"Nous n'avions pas le temps de trouver un podium", raconte Ervin Nagy à l'AFP. "Il flottait comme un air de la révolution de 1956", s'enflamme-t-il, en allusion au soulèvement de la Hongrie contre la mainmise soviétique.

«Galvanisés»

Jamais depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, la Hongrie n'avait connu pareil mouvement de contestation, de l'avis des experts, qui évoquent un défi sans précédent pour le dirigeant.

Après le scandale provoqué par la grâce accordée à un homme condamné dans une affaire de pédocriminalité, Peter Magyar a su capitaliser sur la colère pour drainer des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Budapest.

"Apathiques et frustrés" par un pouvoir indéboulonnable, "ils ont été soudainement galvanisés par l'arrivée de cet homme sensé et téméraire", lance l'acteur.

S'il a adhéré par le passé à la cause des enseignants, il n'avait pas d'ambitions politiques jusqu'à ce que Peter Magyar le contacte. "Il m'a convaincu en une heure", se souvient-il.

En trois mois à peine, cette nouvelle figure de l'opposition a évincé les partis existants, avec son discours conservateur pourfendant la corruption qui ruine à ses yeux le pays.

Son mouvement Tisza (Respect et liberté), qui se veut "ni à gauche ni à droite", est désormais crédité de 25% d'intentions de vote auprès des électeurs sûrs de leur choix, selon un récent sondage réalisé par l'institut Median auprès de 1.000 personnes en vue du scrutin européen du 9 juin.

Sa force, pour ses partisans: connaître le système de l'intérieur. Longtemps diplomate à Bruxelles, le charismatique avocat de 43 ans a aussi partagé pendant des années la vie de Judit Varga, ancienne ministre de la Justice, avec laquelle il a eu trois enfants.

«Mini-dictature»

Si Viktor Orban balaie l'arrivée de ce concurrent d'un revers de la main, son parti "se démène pour tuer dans l'oeuf" cette vague de contestation, décrypte pour l'AFP l'analyste Zoltan Lakner.

Des affiches le taxant de "serviteur de Bruxelles" ont fleuri dans le pays, tandis que les journaux pro-gouvernementaux ont publié des dizaines d'articles pour salir sa réputation, d'accusations de violences conjugales - qu'il nie fermement - à des remarques sur ses "lunettes de soleil de femme".

Une nouvelle autorité de surveillance, créée pour prévenir "les interférences étrangères" dans le processus électoral, a également lancé une enquête à son encontre.

"Si Magyar parvient à unir les électeurs de l'opposition", aujourd'hui fragmentée en plusieurs partis sans envergure, il pourrait alors présenter un réel danger pour le pouvoir, estime le politologue.

Même si d'autres jugent le mouvement éphémère et incapable de déstabiliser la solide assise construite par le Premier ministre, qui a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs en 14 ans et installé une redoutable propagande selon l'Union européenne, l'ONU et l'OSCE.

Sans se laisser abattre, Peter Magyar a entamé depuis plusieurs semaines une tournée en province afin d'y récolter des voix, son passage à Debrecen lui permettant tester sa popularité.

Sur scène, il sera entouré de plusieurs célébrités hongroises "suffisamment courageuses" pour s'afficher à ses côtés, souligne Ervin Nagy, qui affirme avoir été "placé sur une liste noire" pour avoir osé un jour critiquer un membre du Fidesz.

La Hongrie est devenue "une sorte de mini-dictature", assène-t-il. "Ils ne vous battent pas à mort, mais si vous vous élevez contre les autorités, il y aura des conséquences".