Le ministre palestinien des Affaires étrangères exhorte Israël à reprendre les pourparlers

Un manifestant palestinien fait face aux troupes israéliennes lors des affrontements qui ont suivi une manifestation pour dénoncer l'expropriation de terres palestiniennes par Israël, dans le village de Kfar Qaddum à proximité de la colonie juive de Qadumim (Kedumim), en Cisjordanie occupée par Israël, le 19 décembre 2020. (AFP / JAAFAR ASHTIYEH)
Un manifestant palestinien fait face aux troupes israéliennes lors des affrontements qui ont suivi une manifestation pour dénoncer l'expropriation de terres palestiniennes par Israël, dans le village de Kfar Qaddum à proximité de la colonie juive de Qadumim (Kedumim), en Cisjordanie occupée par Israël, le 19 décembre 2020. (AFP / JAAFAR ASHTIYEH)
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

Le ministre palestinien des Affaires étrangères exhorte Israël à reprendre les pourparlers

  • M. Al-Malki a déclaré que l'Autorité palestinienne était prête à coopérer avec le président américain élu Joe Biden
  • Le président américain Donald Trump a marginalisé l'Autorité palestinienne et a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël.

LE CAIRE : Samedi, le ministre palestinien des Affaires étrangères a exhorté Israël à reprendre les négociations pour parvenir à une résolution du conflit israélo-palestinien sur la base de la solution à deux États, et ce, avant la mise en place de la nouvelle administration américaine.

La déclaration du ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Malki, rejoint celle de ses homologues égyptien, Sameh Shukry, et jordanien, Ayman Safadi.

Lors d'une conférence de presse qui a suivi la rencontre des ministres des Affaires étrangères, M. Al-Malki a annoncé que l'Autorité palestinienne était prête à coopérer avec le président américain élu Joe Biden, en vue d’établir un État palestinien sur le territoire occupé par Israël lors de la guerre du Moyen-Orient en 1967 et ayant Jérusalem-Est comme capitale.

« Nous sommes prêts à coopérer avec la nouvelle administration américaine, et nous nous attendons à ce qu'elle réexamine ses relations avec l'État palestinien », a-t-il déclaré.

Le diplomate palestinien a souligné que la coordination avec le Caire et Amman constitue un « élément central » qui établirait un « point de départ » pour les relations avec la nouvelle administration Biden. En effet, l'Égypte et la Jordanie sont de proches alliés des Etats-Unis.

En septembre, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé à organiser une conférence internationale au début de l'année prochaine pour engager un « véritable processus de paix » reposant sur les résolutions des Nations unies et les accords conclus par le passé avec Israël. Les Palestiniens ont réclamé une conférence multilatérale, dans la mesure où les États-Unis ne constituent plus, selon eux, un intermédiaire honnête.


Par ailleurs, les négociateurs palestiniens ont subi de nombreux coups sous l'administration Trump. Ils ont dénoncé ce qu'ils considéraient comme des manœuvres biaisées de la part de Washington en faveur d’Israël.

M. Trump a marginalisé l'Autorité palestinienne ; il a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, déplacé l'ambassade américaine de Tel-Aviv, supprimé l'aide financière accordée aux Palestiniens et est revenu sur l'illégitimité des colonies israéliennes établies sur des terres revendiquées par les Palestiniens.

C'est durant la guerre de 1967 qu'Israël s'est emparé de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie. Ces deux zones sont considérées par la communauté internationale comme des territoires occupés et sont revendiquées par les Palestiniens comme faisant partie d'un futur État indépendant.

Ainsi, Israël a annexé Jérusalem-Est à sa capitale – une mesure qui n'est pas reconnue par la communauté internationale.

Israël a bâti tout un ensemble de colonies qui abritent près de 700 000 colons juifs dans les villes de Cisjordanie et de Jérusalem après les avoir saisies en 1967.

Les Palestiniens revendiquent ces deux territoires pour créer leur futur État et perçoivent les colonies comme une violation du droit international et un obstacle à la paix – une position qui bénéficie d'un large soutien international.

Selon M. Al-Malki, les autorités palestiniennes ont rétabli la coordination avec Israël en matière de sécurité, après un « message envoyé pour la première fois par les autorités israéliennes, selon lequel elles respectaient tous les accords conclus avec les Palestiniens ».

En mai, le président palestinien a annoncé que l'AP allait couper ses liens avec Israël, y compris la coordination en matière de sécurité, après qu'Israël se soit engagé à annexer de grandes parties de la Cisjordanie occupée.

Au terme de leur réunion, les trois ministres ont annoncé qu'ils allaient œuvrer pour mobiliser la communauté internationale contre les « actions illégitimes » d'Israël, dont l'expansion des colonies, la démolition de dizaines de maisons et la saisie des terres appartenant aux Palestiniens.

« Ces actions illégitimes menées par Israël sur le terrain compromettent toute chance de parvenir à un processus de paix global qui ne peut être obtenu que par la solution des deux États », a déclaré M. Safadi, le principal diplomate jordanien, lors de la conférence de presse.

Les ministres ont souligné dans leur déclaration que le statut de Jérusalem devrait être déterminé dans le cadre des négociations et ont appelé Israël « en tant que puissance occupante, à cesser les violations qui portent atteinte à l'identité arabe, islamique et chrétienne de Jérusalem et de ses sanctuaires ».

Le président Abdel-Fattah El-Sissi a lui aussi rencontré les ministres jordanien et palestinien, selon son bureau.

Dans une déclaration, il a affirmé que l'Égypte œuvrait pour résoudre le conflit israélo-palestinien sur la base de deux États, « en prenant en compte les changements survenus aux niveaux régional et international ».

Il faisait semble-t-il référence à l'élection de Biden à la présidence des États-Unis et aux accords de normalisation conclus entre Israël et quatre pays arabes, dont les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc.

Ces accords, conclus sous l'égide de l'administration Trump, constituent un nouveau coup dur pour les Palestiniens.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 

 


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.