BANGKOK: Un adolescent de quatorze ans a été arrêté mardi après une fusillade meurtrière survenue dans un centre commercial fréquenté de Bangkok, un an après la tuerie la plus importante de l'histoire moderne de la Thaïlande.
Une femme de nationalité chinoise a été tuée et six autres personnes blessées, dont cinq sont dans un état préoccupant, selon les services d'urgence.
Le suspect est un jeune homme de quatorze ans, habillé de noir et qui portait une casquette avec un drapeau des Etats-Unis dessus, a rapporté la police.
Deux policiers, arme au poing, ont procédé à l'arrestation de l'assaillant présumé, à genoux, dans un magasin de meubles, selon des images de surveillance relayées par la presse thaïlandaise.
La fusillade a créé des scènes de panique dans l'un des principaux centres commerciaux de Bangkok, des témoins racontant à l'AFP l'évacuation dans la précipitation de centaines de personnes.
Situé au coeur de Bangkok, Siam Paragon est un haut-lieu touristique et commercial qui attire de nombreux visiteurs, dans un contexte de rebond du tourisme en Thaïlande après la pandémie.
"Vers 16h17 (09h17 GMT), j'ai entendu plusieurs coups de feu, au moins trois, et vu des personnes courir vers les sorties. C'était chaotique", a déclaré à l'AFP Nattanon Dungsunenarn, un journaliste qui se trouvait dans un magasin du rez-de-chaussée.
"Tout le monde était en train de chercher un endroit pour se cacher. Tellement de personnes avaient peur, un peu comme dans un film de zombies", a expliqué Xiong Ying, un touriste chinois de 41 ans présent dans un centre commercial voisin au moment de la fusillade.
"Maintenant, j'ai peur. C'était tellement inattendu", a-t-il reconnu.
36 morts l'an dernier
"Tout le monde était choqué et essayait de contacter sa famille", a décrit Thanpawasit Singthongkham, un employé d'un restaurant japonais du centre commercial.
Dans une vidéo qu'il a enregistrée et montrée à l'AFP, de nombreuses personnes prises dans une mêlée tentent de s'échapper par les escaliers de secours, pendant que hurlent les sirènes.
Près de deux heures après le début supposé de la fusillade, des dizaines de véhicules de police et d'ambulances stationnaient toujours devant les principales entrées du centre commercial.
Les attaques à main armée sont récurrentes dans le royaume, qui a l'un des taux de possession d'armes à feu les plus élevés d'Asie.
Cette fusillade intervient quasiment un an jour pour jour après la plus importante tuerie de masse de l'histoire moderne de la Thaïlande, dans la province de Nong Bua Lam Phu (nord-est).
Un ancien policier avait tué 36 personnes, dont une majorité d'enfants de moins de cinq ans dans une crèche, lors d'un périple meurtrier au fusil et au couteau qui avait duré plus de trois heures.
Des attaques à main armée continuent de faire des victimes chaque semaine ou presque dans le royaume, sans que la situation n'évolue beaucoup sur le plan juridique.
Le pays comptait en 2017 environ dix millions d'armes à feu, dont près de la moitié (4 millions) ne sont pas enregistrées auprès des autorités, selon le Small Arms Survey, un programme de recherche suisse.
En 2020, une tuerie dans un centre commercial de Nakhon Ratchasima avait fait 29 morts.