BEYROUTH: La Direction générale des Forces de sécurité intérieure du Liban a annoncé lundi l'arrestation de deux ressortissants syriens, âgés de 48 et 52 ans, soupçonnés de trafic d'êtres humains.
Les suspects ont été accusés de faire passer des personnes de différentes nationalités de la Libye vers l'Europe à bord d'embarcations. Leurs identités n'ont pas été divulguées.
Les deux suspects opéraient en coordination avec des personnes de nationalité libanaise dans la région de Wadi Khaled, dans le nord du Liban, à la frontière avec la Syrie.
Ces arrestations interviennent quelques semaines après le naufrage d'un bateau au large de la ville de Tobrouk, en Libye, qui a entraîné la mort de dizaines de migrants.
La direction a déclaré que les deux détenus avaient fui la Libye vers la Syrie lorsque l'un d'entre eux a subi une tentative d'assassinat de la part de familles de victimes.
Ils sont ensuite entrés secrètement au Liban et se sont installés dans les villes de Lala et Bar Elias dans la Bekaa.
Le second suspect a été enlevé par des inconnus dans la région de Wadi Khaled et retenu en captivité pendant quatre mois.
Pendant sa captivité, il a été contraint de verser 43 000 dollars (1 dollar = 0,95 euro) de dédommagement aux personnes qu'il avait tenté de faire passer clandestinement en Europe via la Libye mais qu'il n'avait pas réussi à faire traverser après avoir pris leur argent.
Selon la direction, les détenus ont avoué, lors des interrogatoires, avoir perçu 3 500 dollars par personne.
Ils auraient également admis que des centaines de personnes auraient traversé clandestinement depuis la Libye vers l'Italie et la Grèce à bord de bateaux.
Ces embarcations pouvaient transporter entre 250 et 500 personnes de différentes nationalités.
L'opération a été menée en collaboration avec le frère d'un des détenus vivant en Libye et une autre personne résidant en Grèce, ont-ils déclaré.
Lundi également, un article faisant état d'un complot terroriste visant à faire exploser les colonnes de la citadelle historique de Baalbek a provoqué de vives réactions, allant de la surprise, à la peur et au scepticisme.
L'article, publié lundi matin dans le journal An-Nahar, citait un rapport de sécurité.
Menace terroriste
Le rapport fait état d'un complot de groupes terroristes intégristes visant à faire exploser les colonnes de la citadelle de Baalbek parce qu'il s'agit d'un symbole païen, afin de lancer un avertissement au Hezbollah dans son fief.
Le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, qui représente le mouvement Amal – un allié du Hezbollah dans le gouvernement sortant du Premier ministre Najib Mikati – n'a ni confirmé ni infirmé la nouvelle.
«Que ce soit vrai ou non, les colonnes de Jupiter restent un phare et un symbole de civilisation unique au monde», a affirmé M. Mortada.
«Il n'est donc pas improbable que nos ennemis envisagent de les prendre pour cible avec leurs outils obscurs et ignorants.»
«Quoi qu'il en soit, nous assurons aux Libanais que Baalbek et sa citadelle sont protégées et resteront debout malgré la haine de nos ennemis et les nuages du mal qui traversent notre région», a-t-il ajouté.
Le ministre a critiqué la diffusion de la menace terroriste alors que la citadelle historique a accueilli un grand nombre de touristes cette année.
Le gouverneur de Baalbek, Bachir Khodr, a également démenti l'information.
M. Khodr a estimé qu'il s'agissait «du résultat du succès retentissant de la saison touristique de cette année à Baalbek et du grand nombre de touristes, en particulier des étrangers, qu'ils essaient d'intimider».
«Laissez Baalbek tranquille», a-t-il lancé.
La ville de Baalbek et sa région sont considérées comme un fief important du Hezbollah. Le parti coexiste avec les tribus qui vivent dans la région.
Les mafias et les trafiquants de drogue bénéficieraient de la présence du Hezbollah dans le contexte de la prolifération d'armes illégales et de points de passage illégaux utilisés pour le trafic organisé vers et depuis la Syrie.
Des informations sur les groupes extrémistes, en particulier Daech, font parfois surface au Liban.
L'armée libanaise a annoncé une série d'opérations de sécurité au cours des deux dernières années qui ont abouti à l'arrestation de cellules armées affiliées à Daech qui se préparaient à exécuter des complots terroristes à l'intérieur du Liban.
Une source de sécurité a déclaré à Arab News que des cellules dormantes d'organisations terroristes étaient probablement présentes au Liban et qu'elles pouvaient être activées par une décision politique, et qu'il existait également des loups solitaires.
«Chaque fois que les solutions politiques se compliquent au Liban, la tension est apaisée par un événement sécuritaire spécifique, et ce qui s'est passé dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ain al-Hilweh le mois dernier en est peut-être un exemple», a indiqué la source.
Dans ce contexte, le journal libanais Al-Joumhouria a cité une source de sécurité lundi: «La situation au Liban est très dangereuse, avec des mouvements suspects et des tentatives de sabotage et de perturbation de la sécurité.»
Selon cette source, la situation exige le plus haut niveau de vigilance.
«Les services de sécurité et l'armée sont en état d'alerte et accomplissent leur devoir de protection, en se coordonnant pour déjouer toute tentative d'atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com