BEYROUTH: Une force conjointe de sécurité palestinienne a pris vendredi le contrôle d'un complexe scolaire dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban, après le retrait des hommes armés qui occupaient le site depuis la fin du mois de juillet.
Ce déploiement s'inscrit dans le cadre de la deuxième phase de l'accord du cessez-le-feu conclu à la mi-septembre entre le mouvement Fatah et les groupes extrémistes.
Les affrontements entre les factions libanaises rivales à la fin du mois de juillet ont fait plus de 30 morts.
La force est entrée dans le complexe scolaire de l'UNRWA, qui est devenu un champ de bataille entre les groupes rivaux, alors que les hommes armés quittaient le site.
Ce déploiement suscite l'espoir que la trêve se maintiendra et permettra d'apaiser les tensions à Ain al-Helweh, le plus grand des 12 camps de réfugiés palestiniens au Liban.
Plus de 75 000 réfugiés, dont des Palestiniens qui ont fui le camp de Yarmouk en Syrie, sont hébergés à Ain al-Helweh, dans le sud du Liban.
La force conjointe est composée d'officiers et de personnel militaire de diverses factions palestiniennes du camp, dont le Hamas.
Cependant, les forces de sécurité et l'UNRWA doivent maintenant procéder à un nettoyage majeur, l'étendue des dégâts étant devenue évidente après le retrait des hommes armés du complexe scolaire.
Des grenades non explosées ont été trouvées sur le site et des douilles de balles vides jonchaient les cours de récréation.
Les roquettes utilisées lors des affrontements ont laissé des trous béants dans les murs des écoles.
La force conjointe de sécurité était divisée en deux groupes. L'un est entré dans le complexe scolaire par la zone d'Al-Barakasat, contrôlée par le mouvement Fatah, tandis que l'autre est entré par la zone d'Al-Tawarek-al-Taameer, contrôlée par les groupes extrémistes, en particulier Al-Chabab al-Muslim.
Des représentants du Comité d'action conjoint palestinien dans la région de Sidon ont accompagné la force.
Le général de division Mahmoud al-Ajouri, qui commandait la force, a donné le signal du déploiement, tandis que le général de division Subhi Abu Arab, commandant de la sécurité nationale palestinienne, a accompagné l'opération.
L'UNRWA, qui surveille le cessez-le-feu, a reporté le début de la nouvelle année scolaire dans le camp d'Ain al-Helweh jusqu'à nouvel ordre.
Les écoles du reste de la région reprendront leurs cours le 2 octobre.
Plus de 11 000 élèves fréquentent les écoles du camp, le complexe scolaire endommagé accueillant 5 900 élèves.
Dorothee Klaus, directrice des affaires de l'UNRWA au Liban, a déclaré que la sécurité des écoles situées à proximité d'Ain al-Helweh «est notre priorité absolue et nous nous efforçons par tous les moyens d'y parvenir dès que les conditions le permettront».
L'agence s'efforce de trouver des solutions alternatives pour que les enfants du camp et des zones environnantes puissent retourner à l'école dès que possible, a-t-elle indiqué.
Une réunion préparatoire au déploiement de vendredi a eu lieu dans le bureau de Sidon du cheikh Maher Hammoud, président de l'Union internationale des savants de la résistance, qui serait proche du Hezbollah.
Des représentants du Hamas et du mouvement Amal, allié du Hezbollah, étaient également présents.
Des discussions ont eu lieu sur l'éventuelle remise de huit suspects recherchés pour l'assassinat du dirigeant du Fatah, Mohammed al-Armouchi.
Dans le cadre de l'accord du cessez-le-feu, la force de sécurité commune préparera le retour des personnes déplacées par les combats.
La dernière phase de l'accord concerne la remise des suspects recherchés.
Une source a démenti les rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux jeudi soir selon lesquelles certains des suspects recherchés avaient quitté le camp.
«Il y a un accord qui a été conclu et qui est fondamental, et le point essentiel est la remise des personnes recherchées», a assuré la source.
Le représentant du Hamas, Ahmed Abdel Hadi, a qualifié le déploiement de vendredi d’«un pas dans la bonne direction», ajoutant qu'il découlait des initiatives du président du Parlement libanais, Nabih Berri, visant à mettre fin aux affrontements.
Berri s'est joint à Azzam al-Ahmad, chef de l'Organisation de libération de la Palestine, et à Moussa Abu Marzouk, chef du Hamas, pour faire pression en faveur d'un cessez-le-feu.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com