BEYROUTH: Le Liban s’est engagé à réprimer le trafic d’animaux sauvages, à la suite de la saisie d’une cargaison illégale comprenant deux lionceaux et une espèce d’aigle rare près de la frontière avec la Syrie.
Le ministre de l’Agriculture, Abbas Hajj Hassan, a déclaré samedi que le Liban respecterait les accords internationaux visant à empêcher la contrebande d’animaux sauvages et que les contrebandiers reconnus coupables seraient punis.
L’armée libanaise a découvert vendredi deux lionceaux, un aigle impérial oriental, 350 chardonnerets et plus de 1 350 oiseaux d’ornement de toutes sortes cachés dans des cages en bois et des cartons à bord d’un camion après une fouille de routine à un poste de contrôle à Batroun, sur l’autoroute Tripoli-Beyrouth, à 50 kilomètres au nord de Beyrouth.
Le chauffeur du camion a été arrêté et les animaux de contrebande ont été confisqués.
Les forces de sécurité intérieure enquêtent actuellement sur cette cargaison – l’une des plus importantes depuis des années – qui serait destinée à un homme d’affaires bien connu de Beyrouth.
Le ministre de l’Environnement, Nasser Yassin, affirme que les animaux confisqués sont dans un état «lamentable».
«Nous ne savons pas combien de jours ils ont été gardés dans des cages sans nourriture ni eau pour passer clandestinement la frontière, ni les circonstances entourant l’opération de contrebande», dit-il.
Les deux lionceaux ont reçu les soins nécessaires et certains oiseaux ont été relâchés. Cependant, l’aigle est dans un état très critique et pourrait ne pas survivre, ajoute le ministre.
M. Yassin soutient que l’homme d’affaires pourrait être poursuivi en justice.
«Dans un souci de protéger les animaux sauvages, nous poursuivrons en justice tous ceux qui sont impliqués dans cette opération», insiste-t-il.
«Nous sommes attachés à la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) – l’accord qui réglemente ce commerce.»
La contrebande constitue un problème croissant à la frontière libano-syrienne, dans un contexte de chaos généralisé dans la région.
La plupart des opérations concernent la traite d’êtres humains, principalement des Syriens qui souhaitent travailler au Liban ou traverser illégalement le pays en route vers l’Europe.
Les passeurs transportent également des médicaments, du carburant et des drogues illégales. Toutefois, les saisies d’animaux sauvages sont rarement signalées.
M. Hajj Hassan, le ministre de l’Agriculture, déclare également: «Ce n’est pas la première fois que des animaux font l’objet de contrebande et ce ne sera pas la dernière. Cependant, il s’agit de la plus grosse cargaison qui ait été saisie.»
La militante des droits des animaux, Ghina Nahfawi, confie à Arab News que les animaux étaient destinés à un homme d’affaires «connu pour ce type de commerce».
Le commerçant vend des animaux dans le quartier d’Al-Awza’i, dans la banlieue sud de Beyrouth, selon la militante.
Des créatures rares et exotiques sont vendues à des gens fortunés, qui se vantent de les avoir dans leurs jardins, explique-t-elle.
Les animaux saisis ont été examinés par un département spécialisé au Nord-Liban. Certains ont été relâchés, alors que d’autres reçoivent des soins supplémentaires.
L’aigle impérial oriental est pris en charge par l’Association libanaise des oiseaux migrateurs, tandis que les deux lionceaux ont été déposés auprès de l’association Animals Lebanon.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com