PARIS: Un outil numérique qui "rapproche l'action politique des citoyens": tel est l'objectif annoncé à l'AFP par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran en lançant jeudi l'application "Agora".
"Les Français aiment la politique, en parlent beaucoup et plébiscitent de plus en plus des mécanismes de démocratie directe", a relevé le ministre. "A mesure qu'ils sont de moins en moins nombreux à aller voter, ils sont de plus en plus nombreux à considérer que si on les interroge directement, ils iront voter", a-t-il développé.
C'est en ce sens qu'est née "Agora", conceptualisée par Grégoire Cazcarra (fondateur de l'application Elyze). "Un outil qui doit permettre de retrouver un chemin de communication" entre le gouvernement et les Français, a insisté Olivier Véran auprès de l'AFP. "Les gens vont pouvoir venir s'exprimer, juger, proposer, etc.", a-t-il mis en avant.
Concrètement, "Agora" organise d'abord des consultations numériques: une série de questions portant sur une thématique spécifique durant un mois. Les trois premières seront consacrées aux transitions écologique et énergétique, ainsi qu'au renouveau démocratique. L'emploi, la santé, la sécurité ou l'école devraient suivre.
La deuxième fonctionnalité se fonde sur des "questions au gouvernement citoyennes". "C'est à dire que les Français peuvent poser des questions sur l'application" et "peuvent voter pour la ou les questions qui seront directement posées au ministre en charge qui répondra dans l'application", a-t-il en outre détaillé jeudi sur France 2. "Et moi aussi je répondrai après le Conseil des ministres".
Sur X (ex-Twitter), les réactions politiques ne se sont pas faites attendre pour critiquer l'initiative gouvernementale. "Voilà ce qu'est une Véran-nerie : le jour où le Gvt (gouvernement, ndlr) dégaine un nouveau 49.3, Véran lance une application pour simuler la consultation démocratique", tance le patron des socialistes Olivier Faure.
La députée de la Drôme et militante écologiste Marie Pochon, qualifie quant à elle "Agora" d'"appli pour contourner le parlement".
Interrogé sur la possibilité d'exercer la démocratie directe en passant simplement par un référendum, Olivier Véran a défendu son "TripAdvisor de la démocratie".
Il s'est dit auprès de l'AFP convaincu que son application lui "survivra" car elle "transcende les clivages politiques".