Après la capitulation du Nagorny Karabakh, l'exode des habitants

Des habitants locaux se tiennent dans une rue de la ville de Stepanakert, le 25 septembre 2023. (Hasmik KHACHATRYAN/AFP)
Des habitants locaux se tiennent dans une rue de la ville de Stepanakert, le 25 septembre 2023. (Hasmik KHACHATRYAN/AFP)
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Publié le Lundi 25 septembre 2023

Après la capitulation du Nagorny Karabakh, l'exode des habitants

  • Fuyant la prise de contrôle inéluctable du Nagorny Karabakh par l'armée azerbaïdjanaise, des milliers d'habitants ont pris la route de l'Arménie, où l'accueil se met en place
  • L'exode est tel qu'il a provoqué lundi des embouteillages monstres à proximité du corridor de Latchine, la porte de sortie du Nagorny Karabakh

GORIS: "J'ai perdu ce que j'avais de plus précieux: mon pays". Fuyant la prise de contrôle inéluctable du Nagorny Karabakh par l'armée azerbaïdjanaise, des milliers d'habitants ont pris la route de l'Arménie, où l'accueil se met en place.

Devant le théâtre de Goris, dans la région arménienne de Syunik, des minibus blancs arrivent sans cesse, d'autres repartent, leurs maigres coffres chargés de bagages en direction d'Erevan et des grandes villes du pays.

Sur le siège passager d'une Mercedes noire, une octogénaire attend, les yeux dans le vide, les mains cramponnées à son sac. Les volontaires de la Croix-Rouge se démènent. Un groupe de lycéennes de Goris est venu voir si elles pouvaient être d'une quelconque utilité.

L'afflux dans cette ville d'une vingtaine de milliers d'habitants, première étape pour les réfugiés du Nagorny Karabakh, a commencé dans la soirée de dimanche. Passé le poste de Kornidzor, tout de suite après la frontière, ceux qui n'ont "nulle part où aller", comme Valentina Asrian, sont amenés là.

Valentina, 54 ans, est assise sur un banc, tenant son petit-fils emmaillotté contre son corps. Elle n'a aucun proche en Arménie. Jusqu'à mardi dernier, elle vivait à Vank, un "village fantastique" avec son monastère du XIIIe siècle.

"Qui aurait pu croire que les Turcs (nom donné communément aux Azerbaïdjanais dans la région) entreraient dans ce village arménien historique", se lamente Valentina, dont le beau-frère a été tué dans les bombardements de la semaine dernière.

Après une nuit à la cave, elle s'est réfugié à l'aéroport -hors-service- de Stepanakert, le siège des forces russes d'interposition. Son mari, handicapé, y a passé trois jours sans son fauteuil roulant.

A quelques mètres, Anabel Ghoulassian, mère de sept enfants, garde un oeil sur son tas d'affaires, dont le bien le plus précieux est une couverture en poil de chameau.

Son histoire est similaire: les combats qui prennent la famille par surprise mardi, la fuite à l'aéroport. Mais ils en sont délogés dès mercredi, leur village n'ayant pas été touché par les combats. Ils trouvent alors refuge dans un bâtiment abandonné sans toit, où ils resteront quatre jours jusqu'à leur fuite.

"C'était des jours horribles, on était simplement assis les uns à côté des autres. Riches ou pauvres, tous au même endroit", raconte Anabel, 41 ans.

Embouteillages dans le corridor 

Pour les 120 000 habitants du Nagorny Karabakh, la cohabitation avec les "Turcs", comme la plupart les appellent, semble inconcevable.

L'exode est tel qu'il a provoqué lundi des embouteillages monstres à proximité du corridor de Latchine, la porte de sortie du Nagorny Karabakh.

Après les premiers réfugiés, des habitants de villages proches de la frontière, les autorités avaient annoncé que la priorité serait donnée à ceux ayant perdu leur maison.

Mais nombre d'habitants de la "capitale" locale, Stepanakert, ont pris la route malgré tout, de peur d'être bloqués pendant des mois, a affirmé à l'AFP par téléphone une habitante de la capitale.

"C'est le désastre, le chaos. Le plus gros problème, c'est l'essence, il n'y en a pas", explique Ani, une artiste de 23 ans qui souhaite garder l'anonymat.

Elle aussi se prépare à partir. Depuis des jours, elle réfléchit à ce qu'elle prendra et elle a tranché: "J'ai pris un peu de terre sous notre mûrier. Il a été planté quand mon arrière-grand-père a construit notre maison. Cet arbre, cette terre symbolisent ma famille et moi-même".

Face à l'afflux annoncé, l'accueil s'organise. Les hôtels de Goris ont été réquisitionnés. Le gouverneur de la région de Syunik, Robert Ghoukassian, a affirmé à la presse pouvoir héberger 10 000 personnes.

La semaine dernière, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a lui annoncé que son pays de 2,9 millions d'habitants se préparait à accueillir 40 000 réfugiés.

Lundi en fin d'après-midi, 6.650 personnes avaient déjà franchi la frontière, selon les chiffres officiels.

A Stepanakert, Ani en est certaine: "Certains vont peut-être rester, ceux qui n'ont plus de force. Mais ce sera une infime minorité".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.