Sénatoriales: À Paris, la gauche rafle la mise, le camp présidentiel sorti

Un électeur saisit un bulletin de vote lors des élections sénatoriales françaises à Paris (Photo, AFP).
Un électeur saisit un bulletin de vote lors des élections sénatoriales françaises à Paris (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 25 septembre 2023

Sénatoriales: À Paris, la gauche rafle la mise, le camp présidentiel sorti

  • La liste réunissant les composantes de la majorité municipale, le PS, EELV, le PCF, Paris en commun et Génération.S a raflé les deux tiers des sièges au Sénat
  • Ce résultat marque «une victoire historique des écologistes à Paris»

PARIS: Pari gagné pour le rassemblement à gauche issu de la majorité municipale d'Anne Hidalgo : la principale liste à gauche envoie au palais du Luxembourg huit des douze sénateurs parisiens, la droite divisée obtenant quatre sièges, quand la majorité présidentielle sort, selon des sources à l'Hôtel de Ville de Paris.

La liste réunissant les composantes de la majorité municipale, le PS, EELV, le PCF, Paris en commun et Génération.S a raflé les deux tiers des sièges au Sénat de la capitale y envoyant notamment trois écologistes dont l'ancien candidat à l'élection présidentielle Yannick Jadot.

Ce résultat marque "une victoire historique des écologistes à Paris", a souligné auprès de l'AFP Yannick Jadot selon qui elle "dit la montée en puissance des écologistes sur ce territoire", soulignant également la "réussite de l'union".

LFI critique la «vieille gauche» qui a «refusé tout accord»

La France Insoumise a critiqué dimanche soir la "vieille gauche" qui a "refusé tout accord d'union" avec LFI aux sénatoriales et "empêché l'élection d'un seul sénateur ou une seule sénatrice insoumise".

"Le refus de l'union autour de la Nupes aura coûté à la gauche près de 10 sièges", a dénoncé LFI dans un communiqué.

"Nous étions rejetés de tout accord par les partis traditionnels de la gauche", pointe le parti mélenchoniste, au moment où la coalition Nupes (LFI, PS, EELV, PCF) traverse une nouvelle période de tensions.

"Le choix de la division fait par les socialistes, écologistes et communistes et l'éparpillement des listes coûtent aux composantes de la Nupes une demi-douzaine de sièges et aident à la progression de l'extrême droite au Sénat", où le RN a obtenu trois sièges dimanche, poursuit La France Insoumise.

M. Jadot a également décrit "une nouvelle gaufre pour le gouvernement quand il s'agit d'élection locale", alors que le sénateur sortant de la majorité présidentielle Julien Bargeton, ancien adjoint socialiste, n'a pas été réélu.

"Déçu de ne pas être réélu au Sénat alors que nous avons fait une belle campagne", Julien Bargeton a estimé auprès de l'AFP avoir néanmoins obtenu "un bon score (171 voix) au regard des municipales de 2020", relativisant le résultat dans son ensemble : "une traduction de la composition du conseil municipal".

C'est "une excellente nouvelle pour la gauche et les écologistes parisiens et pour mon équipe", a salué quant à elle la maire de Paris Mme Hidalgo: "c'est une belle leçon que lorsque le rassemblement est là (..) on marque les points".

Malgré des divisions à droite - trois listes concourraient - celle officielle de LR, soutenue par la maire du VIIe arrondissement et cheffe de l'opposition à Paris Rachida Dati a obtenu trois sièges: la sénatrice sortante Catherine Dumas, le maire du XVIe arrondissement Francis Szpiner et l'élue du XIVe arrondissement Marie-Claire Carrère-Gée.

Agnès Evren, patronne de la fédération parisienne qui avait été éjectée de la liste a obtenu un score lui permettant de faire confortablement son siège.

Saluant le "témoignage de confiance qui m'est fait par les grands électeurs (...) pour une liste de rassemblement", Mme Evren, qui était soutenue par le maire LR du XVe arrondissement de Paris Philippe Goujon et les élus Centristes de Paris, rappelle avoir mené "une liste de rassemblement qui incarne une stratégie gagnante".

"Je fais gagner un siège à ma famille politique", a-t-elle souligné, rappelant ne pas être "à l'origine de la division".

Sénatoriales: le point dans les régions

Dans un scrutin marqué par une grande stabilité, voici les principaux changements intervenus parmi les sénateurs à l'issue des élections de dimanche région par région, hormis en Île-de-France.

HAUTS DE FRANCE

Deux élus Rassemblement national font leur entrée au Sénat: Joshua Hochart dans le Nord et Christopher Szczurek dans le Pas-de-Calais, respectivement âgés de 36 et 38 ans. Le LR Marc-Philipe Daubresse est réélu malgré sa mise en examen pour prise illégale d'intérêts. Au sein de la majorité présidentielle, le philippiste Franck Dhersin s'octroie le siège du Renaissance Frédéric Marchand, battu.

Le président des socialistes au Sénat, Patrick Kanner, est reconduit et fait entrer la première adjointe de Martine Aubry à la mairie de Lille, Audrey Linkenheld. Evincée au profit de cette dernière et exclue du PS, la sortante Martine Filleul échoue à conserver son siège.

Dans le Pas-de-Calais, c'est la majorité présidentielle qui recule. Alors que Michel Dagbert ne se représentait pas, l'ex-éphémère ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, N.2 sur la liste Ensemble, échoue à lui succéder.

GRAND-EST

Les sénateurs sortants candidats à leur réélection ont tous été réélus dans la région Grand-Est. La gauche a gagné un siège en Meurthe-et-Moselle, pour Silvana Silvani. Dans la Marne, le candidat Horizons Cédric Chevalier va lui aussi découvrir le Palais du Luxembourg.

En Meuse, le sénateur LR et ancien ministre Gérard Longuet, n'a pas brigué de mandat supplémentaire. Mais la droite conserve le siège avec Jocelyne Antoine (DVD), 62 ans, maire de Senon. L'autre sénateur sortant, Franck Menonville (groupe les Indépendants) est reconduit.

NOUVELLE AQUITAINE

Peu de mouvement en Nouvelle-Aquitaine : la seule nouvelle figure se trouve dans le Lot-et-Garonne, où l'outsider Michel Masset (divers gauche) a doublé le centriste sortant Jean-Pierre Moga, qui n'avait jamais perdu une élection, pour s'adjuger le deuxième siège derrière Christine Bonfanti-Dossat (LR).

Pour le reste, rien ne bouge. Les Landes restent aux mains des socialistes Monique Lubin et Eric Kerrouche, et dans les Pyrénées-Atlantiques, ce sont les mêmes trois sénateurs qui ont été reconduits : Frédérique Espagnac (PS), Max Brisson (LR) et Denise Saint-Pé (MoDem).

GRAND OUEST

Pas de changement en Mayenne, où les deux candidats sortants du centre (Elisabeth Doineau, UDI) et de la droite (Guillaume Chevrollier, LR) ont été réélus.

En Loire-Atlantique, la répartition reste la même, trois sièges à gauche, et deux sortants de droite réélus.

Dans le Maine-et-Loire, la liste soutenue par Emmanuel Capus (Horizons), soutenue par le ministre Christophe Béchu, a remporté deux des quatre sièges en jeu. Stéphane Piednoir (LR) est reconduit. La gauche conserve un siège avec le nouvel élu Grégory Blanc.

Dans le Morbihan, la sénatrice LR sortante Muriel Jourda est arrivée en tête du scrutin. Le centre conserve un siège, avec l'élection d'Yves Bleuven et la gauche remporte le troisième, avec l'élection du socialiste Simon Uzenat.

Dans la Manche, deux sénateurs sortants de la liste d'union des droites ont été réélus, Philippe Bas et Béatrice Gosselin. Le maire socialiste de Cherbourg, Sébastien Fagnen, remporte sans surprise le troisième siège.

Dans l'Orne, la sortante Nathalie Goulet a été confortablement réélue dès le premier tour. Olivier Bitz, candidat Horizons, a éliminé le LR sortant, Vincent Segouin.

En région Centre-Val de Loire, huit sièges étaient en jeu sur trois départements. En Touraine, la droite LR fait élire le président du conseil départemental Jean-Gérard Paumier mais se fait croquer un siège par la gauche. Le socialiste Pierre-Alain Roiron est élu, dans le sillage du passage du basculement écologiste de la mairie de Tours. Le centre conserve sa place, avec un élu Horizons, Vincent Louault.

AUVERGNE-RHONE-ALPES

Dans les quatre départements concernés, le scrutin a offert peu de surprises et l'équilibre des forces est maintenu.

En Isère, les quatre sénateurs qui se représentaient ont été réélus. Il s'agit de Didier Rambaud (Divers centre, majorité présidentielle), Michel Savin (DVD), Frédérique Piussat (DVD) et Guillaume Gontard (Union de la gauche).  Pas de suspense en Haute-Loire, où les deux sénateurs sortants Olivier Cigolotti (UDI) et Laurent Duplomb (LR) ont été réélus dès le premier tour.

Dans le Puy-de-Dôme, les deux sortants qui se représentaient sur trois, Eric Gold (sans étiquette, désigné par LREM en 2017, tendance centre gauche) et Jean-Marc Boyer (LR) sont réélus.  Dans la Loire, les deux élus sortants de la gauche sont réélus.  À droite, le maire LR de Saint-Chamond Hervé Reynaud a été élu ainsi que le maire DVD de Boën-sur-Lignon Pierre-Jean Rochette.

OCCITANIE

En région Occitanie, les deux sénatrices des Hautes-Pyrénées, Viviane Artigalas (PS) et Maryse Carrère (PRG) ont été réélues sans surprise dès le premier tour.

Dans le Lot, la sénatrice PS sortante Agnès Prévile a dû céder sa place face au maire de Cahors – PS lui aussi –, Jean-Marc Vayssouze-Faure, élu dès le premier tour, et au radical Raphaël Daubet.

Dans les Pyrénées-Orientales, où le RN a gagné l’an dernier les quatre sièges de député et la mairie de Perpignan en 2020, c’est la prime au sortant qui a finalement joué: les votes se sont portés vers Les Républicains, avec le sortant Jean Sol et Lauriane Josende, héritière désignée du sortant François Calvet.

OUTRE-MER

Surprise en Nouvelle-Calédonie avec l'élection de l'indépendantiste Robert Xowie au deuxième tour au détriment de la secrétaire d'Etat Renaissance Sonia Backès. Le LR dissident Georges Naturel a été élu dès le premier tour, au détriment du sénateur LR sortant Pierre Frogier.

A Saint-Pierre-et-Miquelon, c'est la favorite, l'ancienne ministre Annick Girardin qui fera son entrée au Sénat.

A La Réunion, où quatre sièges étaient à pourvoir, la droite perd un fauteuil, avec deux élus, tandis que la gauche y fait son entrée. Avec 35,9% des voix rassemblées par sa liste, Viviane Malet, sénatrice LR sortante, retrouve son siège, accompagnée de Stéphane Fouassin, maire de Salazie, qui fait son entrée au Sénat.

À gauche malgré une division des forces, les deux tête de liste, Audrey Belim (25,3%) et Evelyne Corbières (21,6) sont élues.

A Mayotte, les 540 grands électeurs ont élu un nouvel entrant sans étiquette, Saïd Omar Oili (293 voix), et reconduit Thani Mohamed Soilihi (Renaissance) pour un troisième mandat.


Assemblée: la gauche s'insurge contre le refus d'une minute de silence pour la victime de la mosquée du Gard

La députée de La France Insoumise - Nouveau Front Populaire et présidente de la commission parlementaire des affaires économiques, Aurélie Trouve, s'exprime lors d'une déclaration du gouvernement et d'un débat parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 28 avril 2025. (AFP)
La députée de La France Insoumise - Nouveau Front Populaire et présidente de la commission parlementaire des affaires économiques, Aurélie Trouve, s'exprime lors d'une déclaration du gouvernement et d'un débat parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 28 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • La gauche s'est insurgée mardi contre l'absence de minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage à Aboubakar Cissé, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans une mosquée du Gard
  • Le parti de gauche a annoncé avoir essuyé un refus de Mme Braun-Pivet au motif qu'il "n'y a pas de minute de silence pour des cas individuels", a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI

PARIS: La gauche s'est insurgée mardi contre l'absence de minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage à Aboubakar Cissé, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans une mosquée du Gard.

La France insoumise, qui appelle à une "mobilisation nationale contre l'islamophobie" le dimanche 11 mai, a demandé à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qu'une minute de silence soit observée mardi en ouverture de la séance des questions au gouvernement.

Le parti de gauche a toutefois annoncé avoir essuyé un refus de Mme Braun-Pivet au motif qu'il "n'y a pas de minute de silence pour des cas individuels", a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI (Seine-Saint-Denis).

La question a été soulevée en conférence des présidents, mais n'a pas recueilli de majorité de voix selon une source parlementaire, qui souligne que cette instance a décidé fin janvier "de ne plus faire de minutes de silence pour des cas individuels".

"On n'est pas sur un cas individuel, on est sur un meurtre islamophobe, sur un climat islamophobe dans le pays, et ne pas rendre hommage à Aboubakar Cissé est une très grave faute politique", a déploré le député LFI Thomas Portes.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s'est dit sur X "scandalisé par le refus de Yaël Braun-Pivet d'accorder une minute de silence en hommage à Aboubakar Cissé". "Cet hommage républicain doit être rendu dans l'hémicycle", a abondé sur le même réseau social le patron des députés PS Boris Vallaud.

Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste, a lui-aussi regretté l'absence de cette minute de silence qui "aurait été un bon signal" envers "nos compatriotes musulmans qui sont insultés, injuriés en permanence".

Une décision également "vivement regrettée" par Stéphane Peu, chef du groupe communiste à l'Assemblée nationale. Son groupe posera mardi après-midi une question au gouvernement sur le meurtre d'Aboubakar Cissé.

Réunis autour de membres de la famille d'Aboubakar Cissé, mardi à l'Assemblée nationale, plusieurs leaders de gauche dont Olivier Faure et l'écologiste Marine Tondelier, ont insisté pour que cette minute de silence puisse avoir lieu.


Le procès d'un ex-rebelle syrien pour complicité de crimes de guerre s'est ouvert à Paris

Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens. (AFP)
Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens. (AFP)
Short Url
  • Cet ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), âgé aujourd'hui de 36 ans, conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien
  • Placé en détention provisoire depuis janvier 2020, il comparaît pour complicité de crimes de guerre et entente en vue de la préparation de crimes de guerre. Il est notamment soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents

PARIS: Le procès d'un ex-rebelle salafiste, Majdi Nema, pour complicité de crimes de guerre commis entre 2013 et 2016 en Syrie, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris, qui peut le juger en vertu du principe de la compétence universelle de la justice française.

Cet ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), âgé aujourd'hui de 36 ans, conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien.

Placé en détention provisoire depuis janvier 2020, il comparaît pour complicité de crimes de guerre et entente en vue de la préparation de crimes de guerre. Il est notamment soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents dans les rangs des "Lionceaux de l'islam" et à les former à l'action armée.

Pour ces faits, il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

Echanges tendus 

Avant même l'ouverture des débats, les échanges ont été tendus entre les avocats de la défense, Mes Romain Ruiz et Raphaël Kempf, et le président de la cour d'assises, Jean-Marc Lavergne, ce dernier ayant refusé que l'accusé s'exprime en anglais, et exigé qu'il s'exprime dans sa langue maternelle, l'arabe.

Une injonction ignorée par Majdi Nema. Appelé à décliner son identité, l'accusé à la forte corpulence et aux rares cheveux coiffés en catogan, a répondu en anglais. "Il n'y a aucune preuve des faits qu'on me reproche", a-t-il déclaré d'emblée, qualifiant l'affaire de "purement politique".

Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens.

Ex-officier de l'armée syrienne, Majdi Nema avait fait défection en novembre 2012 pour rejoindre Zahran Alloush, fondateur et commandant en chef de Liwa al-Islam, devenu JAI en 2013. Ce groupe avait pris dès 2011 le contrôle de la Ghouta orientale, au nord-est de Damas, et est aujourd'hui soupçonné d'être impliqué dans la commission de crimes de guerre commis notamment au préjudice de la population civile.

Connu sous le nom de guerre d'Islam Alloush, il affirme avoir quitté la Ghouta orientale fin mai 2013 pour rejoindre la Turquie, d'où il agissait comme porte-parole de JAI, ce qui prouverait qu'il n'a pu commettre les crimes reprochés. Il dit avoir quitté le groupe en 2016.

En novembre 2019, il était arrivé en France pour suivre comme étudiant un cycle de conférences à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman de l'université Aix-Marseille.

Compétence contestée 

Alors qu'une plainte avait été déposée en France contre JAI quelques mois auparavant, il avait été interpellé en janvier 2020 et mis en examen par un juge du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris.

Au terme de la procédure, il avait aussi été renvoyé devant les assises pour complicité de disparitions forcées. Il était mis en cause, en tant que membre de JAI, dans l'enlèvement le 9 décembre 2013 de quatre militants des droits humains, dont l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, jamais retrouvés.

Mais la cour d'appel de Paris a annulé ces poursuites en novembre 2023 pour des raisons procédurales, même si elle affirmait dans son arrêt que "Jaysh al-Islam doit être considéré comme responsable de la disparition" des quatre activistes. Ce qui avait été ensuite validé par la Cour de cassation.

Pendant l'instruction, la défense de Majdi Nema a contesté le principe de la compétence universelle de la justice française, qui lui permet de juger un étranger pour des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre commis à l'étranger contre des étrangers, mais la Cour de cassation a rejeté son pourvoi.

Avant le procès, les avocats de l'accusé ont souligné que la chute en décembre 2024 du régime de Bachar al-Assad ouvrait de nouvelles perspectives et posait la "question de la légitimité" de ce procès.

Pour Me Marc Bailly, avocat de plusieurs parties civiles dans ce dossier, "en l'état actuel, il est impossible de faire un procès en Syrie pour ces crimes".

Verdict prévu le 27 mai.

 


Assemblée générale de L'Oréal: Françoise Bettencourt Meyers s'apprête à prendre du champ

Françoise Bettencourt Meyers, fille de la milliardaire française et héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, quitte l'Institut de France à Paris le 12 octobre 2011. (AFP)
Françoise Bettencourt Meyers, fille de la milliardaire française et héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, quitte l'Institut de France à Paris le 12 octobre 2011. (AFP)
Short Url
  • Françoise Bettencourt Meyers, 71 ans, s'apprête à céder son mandat d'administratrice de L'Oréal à la holding familiale Téthys, lors de l'assemblée générale du groupe mardi
  • L'héritière du numéro un mondial des cosmétiques cédera la vice-présidence à son fils aîné Jean-Victor, qui fête mardi ses 39 ans

PARIS: Françoise Bettencourt Meyers, 71 ans, s'apprête à céder son mandat d'administratrice de L'Oréal à la holding familiale Téthys, lors de l'assemblée générale du groupe mardi, et son poste de vice-présidente à un de ses fils.

"Je ne quitte pas L'Oréal, mais son conseil d'administration, où je serai restée près de 30 ans", a-t-elle déclaré lundi à l'AFP.

"C'est un bonheur pour mon mari et moi de voir le lien se perpétuer entre notre famille et L'Oréal. Nous en profiterons aux côtés de nos fils Jean-Victor et Nicolas", a-t-elle ajouté.

L'héritière du numéro un mondial des cosmétiques cédera la vice-présidence à son fils aîné Jean-Victor, qui fête mardi ses 39 ans et est déjà membre du conseil d'administration avec son frère Nicolas, 36 ans.

Les actionnaires voteront sur son remplacement comme administratrice par la société Téthys, la holding familiale et premier actionnaire de L'Oréal, qui sera représentée au conseil d'administration par Alexandre Benais. Françoise Bettencourt Meyers est présidente de Téthys.

Françoise Bettencourt Meyers sera restée 28 ans au conseil d'administration de L'Oréal.

Ces changements avaient été dévoilés par L'Oréal en février à l'occasion de la présentation des résultats annuels du groupe.

"Passage de génération, la quatrième côté famille, et aux côtés de la sixième des grands patrons de L'Oréal depuis sa création. Des patrons visionnaires qui ont chacun anticipé de façon magistrale le futur de L'Oréal", a précisé Mme Bettencourt Meyers dans sa déclaration à l'AFP.

"J'en suis le témoin et avec ma famille nous en sommes les gardiens. Nous voulons apprécier cette continuité remarquable par respect et fierté pour tous ceux qui ont contribué partout dans le monde. Au fond, pour que presque rien ne change dans cette épopée", selon elle.

- "Caricaturés" -

Son fils Jean-Victor, qui avait succédé à sa grand-mère Liliane au poste d'administrateur, deviendra vice-président à l'issue de l'assemblée générale, ce que le conseil d'administration a approuvé à l'unanimité.

La famille, extrêmement discrète, a été mise sous les feux des projecteurs contre son gré lors de l'affaire Bettencourt, qui a abouti à la condamnation du photographe François-Marie Banier en appel en 2016 à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse contre Liliane Bettencourt.

Les Bettencourt Meyers "sont tellement discrets qu'ils ne sont pas connus et donc caricaturés", a expliqué à l'AFP Jean-Claude Le Grand, directeur des relations humaines chez L'Oréal.

Lors du prochain festival de Cannes, une fiction inspirée de Liliane Bettencourt avec Isabelle Huppert sera présentée. "L'affaire Bettencourt" a quant à elle déjà fait l'objet d'une série documentaire sur Netflix.

Lors de l'assemblée générale, le mandat d'administrateur du directeur général Nicolas Hieronimus arrivant à échéance, son renouvellement pour une durée de quatre ans sera également soumis au vote.

Nicolas Hieronimus, entré chez L'Oréal en 1987, en est administrateur depuis avril 2021 et directeur général du groupe depuis le 1er mai 2021.

Au 24 mars 2025, la famille Bettencourt Meyers possédait 34,76% du capital. En 2024, L'Oréal a réalisé un bénéfice net en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d'euros et un chiffre d'affaires en progression de 5,6% à 43,48 milliards d'euros.