TEHERAN: L'Iran a exhorté la Suède à l'action contre les profanations du Coran avant d'envisager la nomination d'ambassadeurs, et demandé la libération d'un ressortissant iranien détenu en Suède, a annoncé dimanche le ministère iranien des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a abordé la question avec son homologue suédois, Tobias Billström, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, selon un communiqué du ministère.
"Concernant l'échange d'ambassadeurs, nous attendons une action positive de la Suède sur la question du Saint Coran", a déclaré M. Amir-Abdollahian à M. Billstrom à New York, selon le communiqué.
Ces derniers mois, la Suède a été le théâtre de plusieurs profanations du Coran ayant provoqué l'indignation dans le monde musulman. Stockholm a condamné ces actions tout en soulignant la prévalence de la liberté d'expression et de rassemblement sur son sol.
En réaction, l'Iran a annoncé en juillet qu'elle n'accréditerait pas le nouvel ambassadeur suédois.
Mardi, le président iranien Ebrahim Raïssi a brandi un exemplaire du Coran à la tribune des Nations unies, affirmant que "le feu de l'irrespect ne viendrait pas à bout de la vérité divine".
M. Amir-Abdollahian a déclaré à son homologue suédois que "défendre les valeurs de la Suède en ignorant celles de deux milliards de musulmans dans le monde est inacceptable".
Il a également appelé Stockholm à libérer Hamid Noury, ex-responsable d'une prison iranienne condamné par un tribunal de Stockholm pour "crimes aggravés contre le droit international" et "meurtres".
"Nous espérons que le gouvernement suédois prendra une décision sage et courageuse au stade de l'appel et libérera M. Noury", a dit le ministre, ajoutant que "nous sommes prêts à une coopération positive et constructive dans divers domaines".
Le communiqué ne mentionne pas les ressortissants suédois incarcérés en Iran, parmi lesquels le diplomate européen Johan Floderus, 33 ans, détenu à Téhéran depuis plus de 500 jours pour des "crimes" en Iran.
En mai, Téhéran a exécuté le dissident irano-suédois Habib Chaab, condamné pour "corruption sur terre", un des chefs d'accusation les plus graves en Iran, après son enlèvement en Turquie en octobre 2020. Se pendaison a suscité un tollé en Suède.
Un autre Irano-suédois, l'universitaire Ahmadreza Djalali, arrêté en Iran en 2016 et condamné à la peine capitale pour des charges similaires, reste sous la menace d'une exécution.
L'Iran a exécuté 582 personnes en 2022, plus que tout autre pays excepté la Chine, selon plusieurs ONG.