JERUSALEM: Les forces israéliennes et libanaises ont échangé samedi des tirs de grenades lacrymogènes et fumigènes à la frontière, en s'accusant mutuellement d'avoir violé la Ligne bleue entre les deux pays.
A Jérusalem, l'armée israélienne a affirmé que ses forces stationnées à la frontière avaient utilisé des "moyens anti-émeutes" contre un véhicule de génie civil libanais qui s'est, selon elle, brièvement introduit en territoire israélien.
Le véhicule, une "pelleteuse de génie civil", est retourné en territoire libanais après avoir "franchi la Ligne bleue depuis le Liban et être entré en territoire israélien dans la zone du Mont Dov", a indiqué le communiqué de l'armée, sans fournir d'autres précisions.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire israélien a dit ne pas pouvoir préciser la nature des "moyens anti-émeutes" mais dans la terminologie utilisée par l'armée il s'agit généralement de grenades fumigènes et assourdissantes.
Selon les médias israéliens, le véhicule s'est introduit en Israël deux mètres au-delà de la Ligne bleue, frontière délimitée par l'ONU après le retrait des troupes israéliennes du Liban en 2000.
Durant l'incident, deux grenades fumigènes ont été lancées depuis le territoire libanais vers un secteur où est déployée la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dans le sud du Liban, selon les médias israéliens.
A Beyrouth, l'armée libanaise a affirmé dans un communiqué que "des membres des (forces) de l'ennemi israélien ont violé (la Ligne bleue) et tiré des fumigènes sur une patrouille de l'armée libanaise accompagnant un bulldozer qui enlevait un monticule de terre érigé par l'ennemi israélien au nord de la frontière (...) La patrouille a riposté à l'agression en tirant des gaz lacrymogènes sur les (forces israéliennes), les forçant à se retirer".
La Finul fait tampon entre Israël et le Liban qui, après différents conflits, demeurent techniquement en état de guerre. La frontière entre ces deux pays reste le théâtre d'incidents sporadiques.
Le Mont Dov, un versant du Mont Hermon, est le nom utilisé par Israël pour désigner les fermes de Chebaa, un secteur revendiqué par le Liban mais qui, selon l'ONU, fait partie du Golan syrien occupé par Israël.
Ces derniers mois les incidents se sont multipliés le long de la frontière. Le sud du Liban, frontalier d'Israël, est considéré comme un fief du mouvement armé du Hezbollah, bête noire d'Israël.
En juillet, l'armée israélienne a mené des frappes sur le sud du Liban après un tir de missile antichar non revendiqué effectué selon elle à partir de cette région.