LONDRES: Des cinéastes iraniens dissidents ont protesté contre la sélection officielle de leur pays pour les Oscars 2024 et ont demandé à l’Académie des arts et des sciences du cinéma (AMPAS) d’envisager un film alternatif pour représenter l’Iran.
La fondation Farabi Cinema, contrôlée par le gouvernement iranien, a choisi le film The Night Guardian de Reza Mirkarimi pour représenter l’Iran à la 96e cérémonie des Oscars.
Cependant, l’Association iranienne des cinéastes indépendants (IIFMA) s’oppose à cette décision, soutenant que Farabi entretient des liens étroits avec le gouvernement de la République islamique et que «le représentant du cinéma iranien aux Oscars» ne devrait pas être annoncé par l’entité contrôlée par l’État.
Dans un communiqué, l’IIFMA accuse le gouvernement d’utiliser Farabi pour exercer une «pression terrifiante sur les artistes iraniens» et indique que la liste des candidats présélectionnés pour participer aux Oscars ne reflétait pas la qualité des œuvres réalisées cette année par les cinéastes iraniens.
L’Association ajoute que la fondation a également exclu plusieurs films iraniens qui ont été salués par la critique internationale cette année de la liste des films iraniens susceptibles d’être présentés aux Oscars.
L’IIFMA précise que Farabi a avoué avoir travaillé avec les services de renseignement iraniens pour choisir les films présélectionnés, ajoutant que la fondation est bannie de plusieurs festivals du film, tels que Berlin et Cannes, en raison de ses liens étroits avec le régime.
L’IIFMA a été fondée à la veille du Festival du film de Berlin en février dernier, dans le sillage des manifestations «Femme, vie, liberté», afin de représenter les cinéastes qui ne sont pas affiliés au gouvernement iranien.
L’AMPAS n’a pas encore commenté les protestations de l’IIFMA ni les appels à la sélection d’un autre film pour représenter l’Iran aux Oscars.
Toutefois, l’académie a toujours soutenu les cinéastes travaillant dans des environnements répressifs.
En 2021, le cinéaste iranien exilé Bahman Ghobadi lui a écrit pour suggérer la création d’une catégorie spéciale représentant les artistes en exil.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com