L'Azerbaïdjan a «rétabli sa souveraineté» au Karabakh, selon son président

Un immeuble résidentiel et des voitures endommagés suite au lancement d'une opération militaire des forces armées azerbaïdjanaises au Haut-Karabakh (Photo, Reuters).
Un immeuble résidentiel et des voitures endommagés suite au lancement d'une opération militaire des forces armées azerbaïdjanaises au Haut-Karabakh (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Jeudi 21 septembre 2023

L'Azerbaïdjan a «rétabli sa souveraineté» au Karabakh, selon son président

  • Le président Ilham Aliev a affirmé que son armée avait «détruit la plupart» des forces et équipements des séparatistes
  • Les séparatistes arméniens du Nagorny-Karabakh «ont commencé» à rendre les armes et quitter leurs positions militaires

BAKOU: L'Azerbaïdjan a "rétabli sa souveraineté" au Nagorny-Karabakh, s'est félicité mercredi son président Ilham Aliev, après la signature d'un cessez-le-feu avec les séparatistes arméniens de cette enclave, victoire majeure pour Bakou au terme d'une offensive éclair.

Les séparatistes arméniens du Nagorny-Karabakh "ont commencé" à rendre les armes et quitter leurs positions militaires, à la faveur de cet accord de cessez-le-feu, a-t-il également assuré lors d'une allocution télévisée.

Le président a également affirmé que son armée avait "détruit la plupart" des forces et équipements des séparatistes qui contrôlent cette région montagneuse depuis une première guerre dans les années 1990 à la dislocation de l'URSS.

"Le processus de retrait des unités arméniennes illégales de leurs positions a commencé. Elles ont accepté nos conditions et ont commencé à rendre leurs armes", a poursuivi M. Aliev.

"L'Azerbaïdjan a rétabli sa souveraineté grâce à des mesures anti-terroristes réussies", s'est-il félicité.

Des morts et des blessés dans les affrontements au Karabakh Selon les séparatistes arméniens

"On dénombre au moins 200 morts et plus de 400 blessés", a affirmé sur les réseaux sociaux le défenseur des droits du Nagorny Karabakh, Gegham Stepanian.

Au moins dix civils ont été tués, parmi lesquels cinq enfants, a-t-il précisé. En plus de cela, 40 civils, dont 13 enfants, ont été blessés.

Anahit Manassian, une responsable arménienne en charge de la protection des droits humains, a affirmé que le système de santé était "paralysé" dans l'enclave, empêchant les habitants de recevoir "les premiers secours".

"Les droits fondamentaux des personnes sont largement violés", a-t-elle ajouté, accusant l'Azerbaïdjan d'une "politique génocidaire".

De façon inhabituelle, Ilham Aliev a salué l'attitude de l'Arménie, grande rivale de son pays, qui n'a pas envoyé mardi et mercredi ses soldats pour venir à la défense des séparatistes du Nagorny-Karabakh.

"Hier et aujourd'hui, l'Arménie, de manière surprenante, a fait preuve de compétence politique, ce que nous apprécions", a-t-il dit, estimant que cela aura "un impact positif sur le processus de paix" entre les deux rivaux.

Il a assuré "ne pas avoir de problème avec le peuple arménien" et que l'Azerbaïdjan "reconnaît l'intégrité territoriale de l'Arménie". "Nous ne convoitons pas ses terres", a-t-il ajouté.

Le président a promis de "respecter tous les droits" des Arméniens du Karabakh, alors que des milliers d'entre eux ont déjà été évacués par la Russie et les séparatistes.

M. Aliev a en outre reconnu que les affrontements ont fait des morts et des blessés dans les rangs azerbaïdjanais. "Nous avons des martyrs (...) Nous avons des officiers et des soldats blessés", a-t-il dit sans préciser leur nombre.

Les belligérants doivent se retrouver jeudi dans la ville azerbaïdjanaise Yevlakh pour de premiers pourparlers sur "la réintégration" du Nagorny-Karabakh au sein de l'Azerbaïdjan.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Short Url
  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

Short Url
  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.