EREVAN; Des milliers de personnes ont manifesté mercredi devant le siège du gouvernement arménien, a constaté une journaliste de l'AFP, le Premier ministre Nikol Pachinian étant critiqué pour n'avoir pas envoyé d'aide aux séparatistes du Nagorny-Karabakh, cibles d'une offensive azerbaïdjanaise.
M. Pachinian "doit partir, il ne peut pas diriger le pays", a déclaré l'un des participants à ce rassemblement, Sarguis Hayats, un musicien de 20 ans.
"Nous perdons notre patrie, notre peuple", a-t-il ajouté.
L'Azerbaïdjan, grand rival de l'Arménie, vient de remporter une victoire éclair au Nagorny-Karabakh, son territoire sécessionniste majoritairement peuplé d'Arméniens.
Une partie de l'opinion publique arménienne, traditionnellement très attachée à cette région, reproche à Nikol Pachinian de n'avoir pas volé au secours des séparatistes, face à un ennemi bien mieux armé et beaucoup plus riche.
Lui a dénoncé des appels à "un coup d'Etat" dans son pays, des manifestations similaires ayant déjà eu lieu mardi.
"Ces autorités nous conduisent à un génocide. Tout le monde a abandonné l'Artsakh", le nom donné par les Arméniens à ce territoire, a regretté Hasmik Manoukian, en pleurs.
L'homme, qui en est originaire, a estimé que sa "terre natale" était "seule, sans aide".
"Nous resterons ici, nous organiserons des manifestations", a promis Souren Javoulian, 26 ans. "Si les Arméniens sont unis, l'ennemi ne vaincra pas."
A l'issue de la précédente guerre avec l'Azerbaïdjan, en 2020, des manifestations massives à l'appel de l'opposition avaient déjà visé Nikol Pachinian, qualifié de "traître" pour avoir signé le cessez-le-feu.
M. Pachinian avait finalement dû se résoudre à convoquer des législatives anticipées l'année suivante. Son parti les avait remportées et il avait ainsi conservé le pouvoir.