Dans les Landes, 1 500 chaises fabriquées pour Notre-Dame de Paris

Cette photographie montre des modèles de chaises et de sièges fabriqués dans l'entreprise familiale landaise Bosc - Sieges Bastiat basée à Hagetmau dans le sud-ouest de la France, le 11 septembre 2023. (AFP)
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Publié le Samedi 16 septembre 2023

Dans les Landes, 1 500 chaises fabriquées pour Notre-Dame de Paris

  • L'entreprise Bastiat Sièges, fondée en 1964, est installée sur 4 000 m2 aux abords de la commune autrefois «capitale de la chaise», comme le rappelle un exemplaire de 10 mètres de haut sur un rond-point fleuri, à l'entrée
  • Du menuisier à la couseuse, elle emploie 17 salariés hautement qualifiés

HAGETMAU, FRANCE: À Hagetmau, petit bourg du sud des Landes, une menuiserie familiale fêtera ses 60 ans l'an prochain en livrant la commande la plus prestigieuse de son histoire: 1 500 chaises pour la nef rénovée de Notre-Dame de Paris.

"On a déjà fait des choses intéressantes mais là, ça touche vraiment à autre chose", s'émeut Alain Bastiat, gérant de la PME choisie pour fabriquer en "édition limitée et exclusive" les sièges de la cathédrale la plus visitée au monde, ravagée par l'incendie d'avril 2019.

L'entreprise Bastiat Sièges, fondée en 1964, est installée sur 4 000 m2 aux abords de la commune autrefois "capitale de la chaise", comme le rappelle un exemplaire de 10 mètres de haut sur un rond-point fleuri, à l'entrée. Du menuisier à la couseuse, elle emploie 17 salariés hautement qualifiés.

Dans l'atelier d'ébénisterie, sous un puits de lumière, trône le prototype réalisé pour Notre-Dame: un modèle en chêne massif clair aux lignes épurées, "visuellement silencieux", signé d'une designer bretonne, Iona Vautrin.

"Il fallait une chaise sobre pour qu'elle ne prenne pas toute la place et n'occulte pas l'architecture et le reste du mobilier liturgique", explique à l'AFP, Sylvain Bastiat, 36 ans, fils d'Alain et petit-fils des fondateurs Joseph et Marcelle, qui a rejoint l'usine en 2022.

Basse, elle permet aux fidèles de prier en posant les coudes sur le dossier de celle placée devant eux. L'assise, légèrement creusée et inclinée vers l'arrière, offre un meilleur confort que les anciens bancs réduits en cendres. Les chaises, empilables, pourront également être reliées les unes aux autres par une attache en laiton.

Une commande qui se chiffre en "centaines de milliers d'euros", inespérée pour Bastiat Sièges et son chiffres d'affaires annuel de 1,4 million d'euros, et qui "s'inscrit dans la durée": le partenariat avec Iona Vautrin se poursuivra dans la conception des prie-Dieu et des bancs destinés aux chapelles annexes de la cathédrale.

Niche

Du village natal à l'Île de la Cité, la menuiserie familiale a suivi un long parcours, parfois cahoteux.

Après un âge d'or de la chaise landaise, qui avait commencé au lendemain de la Grande guerre, l'horizon s'assombrit à l'aube des années 2000 face à la rude concurrence du meuble en kit à bas coûts et du teck asiatique, moins cher que le chêne français.

Quand la crise frappe à Hagetmau, il faut survivre. Bastiat Sièges reste résolument "ancré dans le terroir" mais doit diversifier ses activités, raconte le représentant de la troisième génération.

La PME se rapproche de designers pour aller chercher "un autre type de clientèle, architectes d'intérieur, décorateurs, etc." et créer sa propre marque haut de gamme, Bosc, ou "forêt" en Gascon. Ici, 90% du bois travaillé est français: du chêne des forêts de Bourgogne, de Sologne et d'Ile-de-France.

Bastiat Sièges s'installe dans une niche: travailler le bois massif en semi-industriel - ce dont "peu d'entreprises en France sont capables", souligne Sylvain Bastiat - tout en conservant en interne la maîtrise de tous les savoir-faire, de la menuiserie à la tapisserie. En 2018, la PME landaise décroche ainsi le label d'État d'"entreprise du patrimoine vivant".

En juin 2023, Iona Vautrin, elle, a été choisie par l'archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, dans le cadre d'un appel d'offres lancé par l'association Revoir Notre-Dame de Paris, pilote du chantier de rénovation.

L'artiste connait la marque Bosc et contacte alors l'entreprise d'Hagetmau. "Le courant est vite passé entre nous", raconte Sylvain. "Elle nous a envoyé la 3D de la chaise à réaliser. On n'a pas réfléchi longtemps, on s'est lancé dans l'aventure", enchaîne son père.

La livraison des 1 500 chaises se fera en octobre 2024 pour une réouverture du monument prévue deux mois plus tard.


L'actrice de «Bridgerton» confie qu'on lui a conseillé de ne pas faire campagne pour les Palestiniens

L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
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  • Nicola Coughlan déclare que des initiés d'Hollywood l’ont avertie que son engagement pourrait nuire à sa carrière
  • La star irlandaise se sent « moralement responsable » de faire campagne pour le cessez-le-feu et de continuer à collecter des fonds

LONDRES : L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que sa défense de la cause palestinienne pourrait nuire à sa carrière.

La star de « Bridgerton » et de « Derry Girls » a déclaré à Teen Vogue que des personnes à Hollywood l'avaient avertie de ne pas soutenir ouvertement les droits des Palestiniens, mais elle a continué à faire campagne pour un cessez-le-feu à Gaza et porte toujours publiquement un pin's Artists4Ceasefire.

« On vous dit effectivement que vous ne trouverez pas de travail, que vous ne ferez pas ceci ou cela, mais je pense aussi qu'au fond de vous, si vous savez que vous ne voulez pas que des innocents souffrent, alors il ne faut pas se soucier des réactions des gens », a-t-elle déclaré.

« Ma famille a vécu à Jérusalem à la fin des années 70 et au début des années 80, avant ma naissance, et j'ai donc entendu de source directe des récits sur la vie là-bas ».

Elle explique que son père, qui a servi dans l'armée irlandaise, s'est rendu dans « de nombreuses régions déchirées par la guerre après le conflit pour tenter d'aider à la reconstruction », ce qui l'a profondément marquée.

« Je suis tellement chanceuse d'être arrivée à ce stade de ma carrière, et je suis déjà privilégiée étant une femme blanche ».

« Ensuite, le fait de pouvoir exercer le métier que j'aime, de voyager dans le monde entier et de rencontrer des gens extraordinaires me donne la responsabilité morale de rendre la pareille ».

Elle a mis un point d'honneur à continuer à faire campagne et à collecter des fonds autour de cette question, ajoutant : « Pour moi, il s'agit essentiellement de soutenir tous les innocents, ce qui peut paraitre très simple, mais je pense qu'il faut examiner les situations et se demander si nous  les soutenons , peu importe leur origine et leur identité. C'est ce qui me motive ».

Coughlan estime que les médias sociaux jouent un rôle dans la défense de la cause, mais qu'il faut faire preuve de nuance. « Nous devrions être plus nombreux à essayer de comprendre à quel point c'est bouleversant et traumatisant pour les Juifs, et combien il est horrible que tous ces innocents soient assassinés en Palestine », a-t-elle ajouté.

Plusieurs personnalités de Hollywood ont subi des revers pour avoir ouvertement soutenu les Palestiniens ou critiqué Israël.

L'actrice mexicaine Melissa Barrera a été renvoyée du dernier film « Scream » pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien à la Palestine, tandis que le réalisateur Jonathan Glazer a suscité la controverse en utilisant son discours de remerciement aux Oscars pour son film « The Zone of Interest » pour critiquer la guerre de Gaza.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Saudi Coffee Co. et Bieder & Maier mélangent deux cultures du café

Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
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  • Le fabricant de café viennois collabore avec une marque locale pour acheter des grains d'Arabica à Jazan
  • À partir de l'automne de cette année, un certain nombre de cafés seront ouverts en Arabie saoudite, avec Cenomi Retail comme partenaire de franchise

RIYAD : Le Royaume et l'Autriche ont récemment célébré la première mondiale du « Premium Saudi Blend » du fabricant de café viennois Bieder & Maier et de la Saudi Coffee Company.

Le lancement de ce produit rapproche les cultures saoudienne et autrichienne du café. Lors des présentations à Vienne et à Riyad, les invités ont pu goûter la nouvelle torréfaction, qui convient aussi bien à l'espresso qu'au café filtre et à l'infusion à froid.  

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Bieder & Maier collabore avec la marque Jazean pour se positionner comme la première marque mondiale à acquérir directement les meilleurs grains d'Arabica de Jazan. (Fourni)

« Le café incarne notre culture et notre identité », a déclaré Khalid AbouTheeb, PDG de Saudi Coffee Company, à Arab News. « Dans le but de renforcer l'industrie locale du café et de promouvoir notre tradition, nous avons collaboré avec Bieder & Maier, une entreprise viennoise de premier plan dans le domaine du café.

 AbouTheeb a précisé que cette collaboration avait été facilitée par le ministère saoudien de l'Investissement. « Grâce à cette collaboration, la Saudi Coffee Company proposera aux marchés saoudien et autrichien des cafés uniques avec des grains saoudiens mélangés à des grains internationaux », a-t-il déclaré.

 


Le cinéma soudanais pour faire sortir la guerre de l'indifférence

L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
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  • Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise
  • Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes

ASSOUAN, Egypte : Le cinéma pour faire sortir la guerre au Soudan de l'indifférence: au Festival du film d'Assouan en Egypte, des réalisateurs et des acteurs soudanais témoignent du désespoir d'un peuple plongé dans des conflits sans fin.

«Il faut que nous parlions de nous et de nos problèmes passés sous silence, même via une simple production artistique», dit à l'AFP l'actrice soudanaise Eiman Yousif.

Un an de guerre sanglante entre généraux rivaux au Soudan ont mis à genoux ce pays du nord-est de l'Afrique, déjà l'un des plus pauvres avant la guerre.

Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise. Des acteurs et des réalisateurs soudanais de premier plan sont venus soutenir la production de leur pays.

Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes.

Dans ce film, ayant pour trame de fond les événements ayant mené le Soudan du Sud à indépendance en 2011, l'actrice incarnait Mona, une chanteuse originaire du Nord ayant renoncé à sa carrière pour son mari.

«La sécession du sud a été un événement majeur et nous avons tous été atteints psychologiquement» par cette guerre, affirme l'actrice drapée dans une robe traditionnelle soudanaise blanche.

Au Soudan, l'industrie du cinéma a beaucoup souffert du régime conservateur, sécuritaire et liberticide de l'autocrate Omar el-Béchir renversé en 2019.

- Une production «résultat de souffrances» -

Sous ses trente ans de dictature de nombreux cinémas de la capitale Khartoum ou du reste du pays ont fermé leurs portes.

«On fait tout notre possible pour que la production cinématographique ne s'arrête pas à nouveau» dans un pays où «elle est le résultat de souffrances», explique à l'AFP le réalisateur soudanais Mohammed al-Tarifi en marge du festival.

Parmi les courts-métrages projetés à Assouan, «Une brique pour elles» du réalisateur Razan Mohamed raconte le destin sinueux de femmes déplacées en 2003 vers un camp de réfugiés pendant la guerre au Darfour.

«A l'heure où nous parlons, elles ont été déplacées pour une deuxième fois, on ne sait pas vers où», dit M. al-Tarifi.

Egalement à l'affiche, le film «Femmes de guerre» du réalisateur soudanais Al-Qadal Hassan qui traite de l'impact des guerres sur des femmes dans l'Etat du Nil Bleu (sud).

«Les guerres et les crises épuisent» mais elles sont aussi sources de «rêves et de nouvelles idées», dit Eiman Yousif.

Un an de guerre a dévasté le Soudan et fait des milliers de morts. Elle a aussi jeté plus de deux millions de Soudanais sur les routes de l'exil, dont 500.000 ont choisi l'Egypte.

«La diaspora génère de la créativité et la présence soudanaise au Caire s'accompagne d'un mouvement artistique très actif qui va permettre à davantage de productions de voir le jour», poursuit M. Tarifi.

Dans un Soudan avide de changements, un nouveau cinéma nourri par la révolution qui a chassé du pouvoir Omar el-Béchir a émergé.

En tête de ceux-ci, «Tu mourras à 20 ans», réalisé par Amjad Abou Alala, a été le premier film soudanais sélectionné aux Oscars et le premier à être diffusé sur la plateforme en ligne Netflix après avoir raflé plusieurs récompenses internationales, dont à la Mostra de Venise.

Dans ce long-métrage, un mystique soufi prédit la mort à 20 ans du protagoniste Muzamil, qui vit dans l'inquiétude, jusqu'à sa rencontre avec un vieux réalisateur misanthrope qui l'initie à l'hédonisme.

Un hymne à la liberté questionnant le rigorisme religieux, fait impensable il y a encore quelques années dans ce pays très majoritairement musulman.

Même si les salles de cinéma sont rares au Soudan, pour Eiman Youssif «il suffit d'un projecteur et d'un mur blanc pour montrer des films aux gens. Le plus important, c'est de regarder».