Trump visé par une demande pour limiter ses propos avant son procès

L'ancien président des États-Unis et candidat républicain à l'élection présidentielle Donald Trump s'exprime lors du sommet Pray Vote Stand à l'hôtel Omni Shoreham à Washington, DC, le 15 septembre 2023. (AFP)
L'ancien président des États-Unis et candidat républicain à l'élection présidentielle Donald Trump s'exprime lors du sommet Pray Vote Stand à l'hôtel Omni Shoreham à Washington, DC, le 15 septembre 2023. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 16 septembre 2023

Trump visé par une demande pour limiter ses propos avant son procès

  • Selon le procureur Jack Smith, les critiques répétées de Donald Trump envers le ministère de la Justice, les habitants de Washington et la juge en charge de l'affaire, Tanya Chutkan, pourraient troubler la bonne marche de la justice
  • Les propos de l'ancien président «pourraient avoir un impact important sur la population dans laquelle sera sélectionnée le jury (du procès) et en même temps influencer les déclarations des témoins», selon l'accusation

WASHINGTON: Le procureur spécial américain qui poursuit Donald Trump a demandé à une juge de limiter la liberté de parole de l'ancien président avant son procès fédéral pour ses tentatives d'inverser le résultat de l'élection de 2020.

Selon le procureur Jack Smith, les critiques répétées de Donald Trump envers le ministère de la Justice, les habitants de Washington et la juge en charge de l'affaire, Tanya Chutkan, pourraient troubler la bonne marche de la justice.

"Donc, je fais campagne pour être président (...) et je ne suis pas autorisé à m'exprimer? Ils font fuiter (des informations, ndlr), mentent, poursuivent, et ne veulent pas que je parle?", a rapidement réagi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.

Les propos de l'ancien président "pourraient avoir un impact important sur la population dans laquelle sera sélectionnée le jury (du procès) et en même temps influencer les déclarations des témoins", selon l'accusation.

N'importe qui lisant ou écoutant les déclarations de M. Trump "pourrait raisonnablement avoir peur d'être le prochain visé par les attaques de l'accusé", ajoute Jack Smith dans un document judiciaire.

Le procès de Donald Trump dans cette affaire doit débuter le 4 mars prochain, la veille du "Super Tuesday", une des plus importantes échéances des primaires républicaines pour lesquelles il est le grand favori.

D'ici là, M. Smith souhaite que le milliardaire républicain soit interdit de faire toute déclaration désobligeante ou intimidante à propos de n'importe qui cité dans l'affaire ou qui pourrait l'être, et de ne faire absolument aucune déclaration à propos des futurs témoins.

Donald Trump a par ailleurs accusé la juge Tanya Chutkan de le "détester" et qualifié le bureau du procureur d'être une "équipe de voyous". Or selon cette même équipe, ces propos se sont transformés en menaces bien réelles, et "il est clair que ces menaces sont provoquées par les propos, répétés sans arrêt, de l'accusé".

A la mi-août, une femme avait été arrêtée au Texas pour des menaces de mort envers Mme Chutkan, qui doit encore répondre à la demande de M. Smith de limiter les propos de Donald Trump avant son procès.


Poutine propose des négociations directes avec l'Ukraine, mais ignore l'appel au cessez-le-feu

Sur cette photo distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine s'adresse aux médias après ses rencontres avec des dirigeants étrangers à Moscou, le 11 mai 2025,  (Photo Gavriil GRIGOROV / POOL / AFP)
Sur cette photo distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine s'adresse aux médias après ses rencontres avec des dirigeants étrangers à Moscou, le 11 mai 2025, (Photo Gavriil GRIGOROV / POOL / AFP)
Short Url
  • Dans une démonstration rare d'unité occidentale, l'Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé samedi un ultimatum à Moscou pour qu'elle accepte un cessez-le-feu « complet et inconditionnel » de 30 jours à partir de lundi.
  • « La Russie est prête à des négociations sans aucune condition préalable (…). Nous proposons de commencer dès jeudi prochain, le 15 mai, à Istanbul », a déclaré M. Poutine dans une déclaration à la presse.

KIEV : Le président russe Vladimir Poutine a proposé  dimanche des négociations « directes » et « sans condition préalable » entre la Russie et l'Ukraine dès jeudi à Istanbul, repoussant à de telles discussions toute possibilité d'instaurer le cessez-le-feu exigé par les alliés de Kiev.

Dans une démonstration rare d'unité occidentale, l'Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé samedi un ultimatum à Moscou pour qu'elle accepte un cessez-le-feu « complet et inconditionnel » de 30 jours à partir de lundi, faute de quoi la Russie s'exposerait à de nouvelles « sanctions massives ».

Sans évoquer directement cette proposition, le président russe a reproché aux Européens de traiter la Russie « de manière grossière et à l'aide d'ultimatums » et a estimé que toute trêve devrait s'inscrire dans des discussions « directes » avec Kiev. 

« La Russie est prête à des négociations sans aucune condition préalable (…). Nous proposons de commencer dès jeudi prochain, le 15 mai, à Istanbul », a déclaré M. Poutine dans une déclaration à la presse, en présence de journalistes de l'AFP, tard dans la nuit au Kremlin. Il a précisé qu'il s'entretiendrait avec le président turc Recep Tayyip Erdogan dans les heures qui viennent.

Ce dernier, en contact régulier avec son homologue russe, a plusieurs fois proposé d'accueillir des pourparlers de paix. La Turquie, membre de l'OTAN, avait joué un rôle de médiation en 2022 pour la conclusion d'un accord permettant l'exportation de céréales ukrainiennes par la mer Noire, dont la Russie s'est par la suite retirée. 

Vladimir Poutine a déclaré ne pas exclure la possibilité de discuter d'un cessez-le-feu lors de pourparlers avec Kiev, mais il a souligné que ces discussions devraient porter sur « les causes profondes du conflit », qu'il a qualifiées de « guerre », bien que ce terme soit rejeté par les autorités russes, « dans une perspective historique ».

Moscou avait justifié le lancement de son offensive à grande échelle en février 2022 par la volonté de « dénazifier » l'Ukraine, dont son armée occupe actuellement environ 20 % du territoire, mais aussi par son opposition au rapprochement de ce pays avec les Occidentaux et au renforcement de l'Otan près de ses frontières. 

Alors que les cartes ont été rebattues par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, qui a entamé un rapprochement avec Vladimir Poutine, Moscou a jusqu'à présent rejeté les appels au cessez-le-feu.

Le Kremlin s'est contenté de décréter unilatéralement une trêve de trois jours pour les commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie, qui s'est achevée dans la nuit de samedi à dimanche après avoir été marquée par des accusations de violations des deux côtés.

« Potentiellement un grand jour pour la Russie et l'Ukraine ! » a écrit Donald Trump dimanche matin sur son compte Truth Social, sans expliciter s'il faisait référence à la proposition de Vladimir Poutine.

« Pensez aux centaines de milliers de vies qui seront sauvées avec la fin, espérons-le, de ce bain de sang sans fin. (...) Je continuerai à travailler avec les deux parties pour m'assurer que cela se produise », a-t-il ajouté, alors qu'il pousse depuis son investiture en février Volodymyr Zelensky à accepter de négocier avec Moscou. 

Ce dernier avait assuré jeudi, après un appel avec Donald Trump, que son pays était « prêt » à mener « tous formats de négociations » avec Moscou, mais que la Russie devait d'abord instaurer un cessez-le-feu.

Emmanuel Macron a qualifié la proposition russe de « premier mouvement (...) pas suffisant », relevant chez Vladimir Poutine « la volonté de gagner du temps ».

« D'ailleurs, je pense que c'est inacceptable pour les Ukrainiens parce qu’ils ne peuvent pas accepter des discussions parallèles alors qu’ils continuent à être bombardés », a insisté le président français, qui s'exprimait à sa descente de train dans la ville polonaise de Przemyśl, au retour d'un déplacement en Ukraine, où il était accompagné samedi des dirigeants allemand, Friedrich Merz, britannique, Keir Starmer, et polonais, Donald Tusk. 

Lors de cette visite, une vingtaine de pays membres d'une « coalition des volontaires » qui ont échangé par visioconférence à Kiev avec les dirigeants autour de M. Zelensky ont « décidé de soutenir un cessez-le-feu » de 30 jours, « avec une surveillance assurée principalement par les États-Unis d'Amérique » et à laquelle « tous les Européens contribueront ».

Si la Russie refuse ce cessez-le-feu ou le viole, il a été convenu que « des sanctions massives seraient préparées et coordonnées entre Européens et Américains », a-t-il précisé.

Volodymyr Zelensky et les quatre Européens ont téléphoné à Donald Trump pour l'informer des résultats de leurs entretiens.

Friedrich Merz a évoqué la poursuite d'une « aide massive » à Kiev faute de réaction du Kremlin et estimé que la guerre russe en Ukraine « vise à détruire l'ordre politique européen tout entier ».

Sur le terrain, dans la nuit de samedi à dimanche, après l'expiration de la trêve décrétée par Moscou, des alertes aériennes ont retenti dans de nombreuses régions ukrainiennes, dont à Kiev.

L'ambassade américaine en Ukraine a mis en garde vendredi contre le risque d'une importante « attaque aérienne » russe dans les prochains jours.   


Nucléaire : un nouveau cycle de pourparlers irano-américains s'ouvre à Oman

Trois séries de pourparlers indirects entre les États-Unis et l'Iran se sont tenues jusqu'à présent à Oman et en Italie, et d'autres rounds sont prévus. (AFP)
Trois séries de pourparlers indirects entre les États-Unis et l'Iran se sont tenues jusqu'à présent à Oman et en Italie, et d'autres rounds sont prévus. (AFP)
Short Url
  • Depuis le 12 avril, l'Iran et les États-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont tenu trois sessions de pourparlers sur l'épineux dossier du nucléaire iranien sous la médiation d'Oman.
  • Vendredi, M. Araghchi a fait état de « progrès » dans les discussions précédentes.

MASCATE, OMAN : Des responsables iraniens et américains doivent se retrouver dimanche à Oman pour une nouvelle série de discussions autour du programme nucléaire de Téhéran, alors que des dirigeants américains expriment une opposition croissante à l'enrichissement de l'uranium iranien.

Depuis le 12 avril, l'Iran et les États-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont tenu trois sessions de pourparlers sur l'épineux dossier du nucléaire iranien sous la médiation d'Oman.

Comme lors des précédentes rencontres, la délégation américaine sera dirigée par l'émissaire pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et la délégation iranienne par le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Vendredi, M. Araghchi a fait état de « progrès » dans les discussions précédentes.

« Plus nous avançons, plus nous avons besoin de consultations et d'examens, et plus les délégations ont besoin de temps pour examiner les questions soulevées », a-t-il indiqué. 

De son côté, le vice-président des États-Unis, JD Vance, a estimé mercredi que ces négociations étaient sur la « bonne voie ».

Les pourparlers américano-iraniens visent à conclure un nouvel accord qui empêcherait l'Iran de se doter de l'arme atomique, ambition que Téhéran a toujours niée avoir, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent son économie. 

Dans un entretien diffusé vendredi, Steve Witkoff a déclaré que l'administration Trump s'opposerait à tout enrichissement, après avoir initialement suggéré une certaine flexibilité concernant le maintien par Téhéran d'un enrichissement à faible échelle de l'uranium à des fins civiles.

« Cela signifie démantèlement, interdiction de la militarisation, et que Natanz, Fordo et Ispahan – leurs trois installations d'enrichissement – doivent être démantelés », a-t-il déclaré au média conservateur Breitbart News.

Et M. Witkoff d'ajouter au sujet des pourparlers : « S'ils ne sont pas productifs dimanche, ils ne continueront pas et nous devrons emprunter une autre voie ».

Les pourparlers se déroulent dans un contexte d'examen minutieux des principaux aspects du programme nucléaire de Téhéran, en particulier son stock d'uranium enrichi et le rythme de ses activités d'enrichissement.

Des gouvernements européens s'interrogent sur l'opportunité d'utiliser le mécanisme prévu par l'accord de 2015, qui permet de rétablir les sanctions de l'ONU en cas de non-respect par l'Iran de ses engagements. Ce mécanisme arrivera à échéance en octobre.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui s'oppose aux pourparlers entre l'Iran et les États-Unis, a appelé au démantèlement des installations nucléaires de Téhéran et à l'arrêt de son programme de missiles balistiques dans le cadre d'un accord crédible, selon ses dires.

De son côté, Téhéran insiste pour que les pourparlers portent uniquement sur la question nucléaire et la levée des sanctions, excluant toute négociation sur l'arsenal militaire.

La réunion de dimanche à Oman intervient quelques jours avant une tournée régionale de M. Trump, qui le mènera en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis.


La délégation de l'UE à Riyad célèbre la Journée de l'Europe 2025

Les ambassadeurs européens posent pour une photo de groupe lors de la Journée de l'Europe 2025. (Photo Fournie)
Les ambassadeurs européens posent pour une photo de groupe lors de la Journée de l'Europe 2025. (Photo Fournie)
Short Url
  • « Nous avons le privilège d'être le partenaire stratégique de l'Arabie saoudite », déclare l'envoyé de l'UE.
  • L'occasion de célébrer l'anniversaire de l'adoption de la déclaration Schuman en 1950.

RIYAD : Jeudi soir, la délégation de l'Union européenne en Arabie saoudite a organisé une réception à la résidence de l'ambassadeur, dans le quartier diplomatique de Riyad, pour célébrer la Journée de l'Europe.

La Journée de l'Europe est officiellement célébrée le 9 mai pour marquer l'adoption de la déclaration Schuman, qui, en 1950, a jeté les bases de ce qui allait devenir l'Union européenne. Cette année, l'événement revêt une importance particulière puisqu'il marque le 75ᵉ anniversaire de la signature de la déclaration.

L'invité d'honneur était le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed El Khereiji.

Christophe Farnaud, ambassadeur de l'Union européenne en Arabie saoudite, au Bahreïn et à Oman, a déclaré que le 9 mai 1950 avait ouvert la voie à la création de l'Union européenne en tant que projet de paix pour le continent européen.

La déclaration Schuman visait à rendre la guerre « non seulement impensable, mais matériellement impossible ».

En reconnaissance de cette réalisation extraordinaire, l'UE a reçu le prix Nobel de la paix en 2012, a-t-il ajouté.

La déclaration Schuman nous rappelle avec force que la paix n'est pas un acquis. Elle doit être entretenue, défendue et promue, a-t-il déclaré, ajoutant que l'Europe, champ de bataille de deux guerres mondiales, a appris à ses dépens que ce n'est que par la coopération et la création de sociétés interconnectées que les pays peuvent parvenir à une paix durable, à la prospérité et au progrès. 

Alors que le monde évolue rapidement et se fragmente, l'UE continue de promouvoir le dialogue, la stabilité, la prospérité et la compréhension mutuelle.

C'est dans ce contexte que M. Farnaud a déclaré : « Nous avons le privilège d'être le partenaire stratégique de l'Arabie saoudite alors que le Royaume s'ouvre au monde et mène une transformation sociale et économique spectaculaire dans le cadre du programme Vision 2030.

Ce partenariat se renforce chaque jour, il est solide, productif et en expansion. Nous avons trouvé un terrain d'entente dans de nombreux secteurs, notamment la sécurité, la coopération économique, l'énergie, la transition verte, le tourisme, l'éducation, les arts et le sport. »

Au cours de l'année écoulée, les relations bilatérales ont franchi des étapes importantes et un nombre exceptionnel de visites et d'échanges de haut niveau entre l'UE et l'Arabie saoudite ont renforcé les liens. 

En octobre dernier, le premier sommet UE-Conseil de coopération du Golfe s'est tenu à Bruxelles, marquant un moment historique en présence du prince héritier Mohammed bin Salman.

« Nous partageons des intérêts géopolitiques communs. L'invasion de l'Ukraine par la Russie et la crise majeure en cours en Palestine et en Israël encadrent les défis de notre avenir commun. L'UE a salué le rôle de l'Arabie saoudite pour faciliter une paix globale, juste et durable en Ukraine », a déclaré M. Farnaud.

« En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, nous avons uni nos efforts pour relancer le processus politique en vue d'une solution à deux États et avons créé l'Alliance mondiale pour la mise en œuvre de cette solution, alliance coparrainée par l'Arabie saoudite, la Norvège et l'Union européenne », a-t-il ajouté.

Sur le plan économique, l'UE est le deuxième partenaire commercial de l'Arabie saoudite et son premier investisseur direct à l'étranger. 

« Nous voulons aller plus loin, que ce soit par le biais d'accords de libre-échange, de collaborations sectorielles ou d'un dialogue élargi », a déclaré l'ambassadeur.

« L'année dernière, nous avons créé la Chambre de commerce européenne en Arabie saoudite, la première du genre dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

« La coopération en matière de sécurité est un autre domaine dans lequel nous pouvons nous investir. Grâce aux opérations navales Atalanta et Aspides, l'UE contribue à la liberté de navigation et à la sauvegarde de la sécurité maritime dans cette région, de la mer Rouge à l'océan Indien.

Le 19 février dernier, l'UE a lancé l'opération Aspides de la force navale de l'UE, en réponse à l'escalade des attaques des Houthis contre les navires de guerre et les navires marchands en mer Rouge et dans le nord-ouest de l'océan Indien. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com