LVIV: Tir au fusil, démontage de kalachnikov et entraînement au pilotage de drones: dans ce centre de formation de Lviv, dans l'Ouest de l'Ukraine, une dizaine d'adolescents se forment à une guerre bien réelle, qui dure depuis plus d'un an et demi.
Filles et garçons, tour à tour, ils prennent entre leurs mains un fusil d'assaut noir, le tenant maladroitement sous les yeux de leur instructeur, apprenant à tirer sur des cibles virtuelles dans un paysage forestier, qui s'affiche via un projecteur sur un écran blanc.
Dans une autre classe, un homme en uniforme de l'armée , drapeau ukrainien sur l'épaule, montre aux élèves comment démonter et remonter une kalachnikov pièce par pièce.
Puis vient l'heure de se familiariser avec les armes de poing, les grenades, les mines et les masques à gaz. Autant d'éléments qui font maintenant partie du quotidien sur le front en Ukraine.
"Je suis très heureux qu'un tel centre militaire ait été ouvert, et il y a beaucoup à faire ici", raconte à l'AFP Danyl Portchenko, en terminale.
Sur la table, une série d'armes sont exposées: des fusils de tireurs d'élite, des lance-roquettes portatifs ou des armes antichar.
Autre leçon: le tir à la carabine à air comprimé contre des cibles à quelques mètres de là.
Les autorités ordonnent des évacuations de civils dans la région de Kherson
Les autorités ukrainiennes ont ordonné jeudi des évacuations obligatoires de civils dans la région de Kherson, dans le sud du pays, en partie contrôlée par les forces russes et régulièrement visée par des bombardements.
"Le Conseil de défense régional de Kherson a décidé d'évacuer de manière obligatoire les familles avec enfants des localités soumises à des tirs ennemis constants", a indiqué sur Telegram le gouverneur Oleksandre Prokoudine.
Dans la région de Kherson, les troupes russes contrôlent les zones se trouvant au sud du fleuve Dniepr, après leur retrait l'année dernière de la ville de Kherson, la capitale régionale, régulièrement visée par des bombardements.
Les autorités ukrainiennes avaient déjà recommandé en août l'évacuation des civils d'une dizaine de localités dans la région de Kharkiv, dans le nord-est, face à une offensive locales des forces russes. Ces évacuations n'avaient toutefois pas de caractère obligatoire.
"C'est une formation extrêmement intéressante et nécessaire", estime Olena, élève de première, car "nous vivons en temps de guerre et nous ne savons pas ce qui se passera à l'avenir. On peut en avoir besoin à tout moment".
Iryna, elle, admet qu'elle a "les yeux qui s'illuminent" lorsqu'elle tire à la carabine. "J'en retire une telle fougue", lance-t-elle.
"J'espère qu'on n'en aura pas besoin, mais au cas où, il faut tout savoir", ajoute-t-elle.
Vient ensuite le pilotage de drones virtuels, via un programme sur ordinateur, alors que ces engins volants sont devenus incontournables dans les conflits modernes, y compris en Ukraine.
Quelques élèves s'y essayent avec une manette entre les mains, suivant des circuits prédéfinis.
"C'est un programme très connu actuellement. Nous apprenons à piloter. C'est très utile, parce que la situation est telle qu'il se peut qu'un jour nous ayons besoin de ces compétences", constate un élève de terminale, Vladyslav Roudyk.
Au 19e mois de l'invasion russe, le conflit est omniprésent dans la société ukrainienne, au point de s’immiscer dans les jeux des enfants et les programmes scolaires.
En Russie, les autorités ont réintroduit une formation militaire dans le cursus scolaire, qui prévoit également de former les adolescents au pilotage de drones et de se familiariser avec des armes de guerre.