Aux catastrophes au Maroc et en Libye, le Moyen-Orient répond par la solidarité

Des inondations ont renversé des véhicules et détruit des infrastructures dans la ville côtière méditerranéenne de Derna, dans l'est de la Libye, le 10 septembre 2023 (à gauche), deux jours après qu'un puissant tremblement de terre au Maroc a secoué la vieille ville de Marrakech (à droite) (Photos, AFP).
Des inondations ont renversé des véhicules et détruit des infrastructures dans la ville côtière méditerranéenne de Derna, dans l'est de la Libye, le 10 septembre 2023 (à gauche), deux jours après qu'un puissant tremblement de terre au Maroc a secoué la vieille ville de Marrakech (à droite) (Photos, AFP).
Des soldats jordaniens préparent un convoi d'aide humanitaire, le 13 septembre à Amman (Photo, AFP).
Des soldats jordaniens préparent un convoi d'aide humanitaire, le 13 septembre à Amman (Photo, AFP).
Les eaux de crue de la tempête méditerranéenne Daniel sont visibles dans la ville côtière libyenne de Derna, le 12 septembre 2023 (Photo, AP/Jamal Alkomaty).
Les eaux de crue de la tempête méditerranéenne Daniel sont visibles dans la ville côtière libyenne de Derna, le 12 septembre 2023 (Photo, AP/Jamal Alkomaty).
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Publié le Jeudi 14 septembre 2023

Aux catastrophes au Maroc et en Libye, le Moyen-Orient répond par la solidarité

  • Un séisme d'une magnitude de 6,8 a frappé les montagnes de l'Atlas marocain au sud de Marrakech vendredi, faisant près de 3 000 morts
  • Deux barrages fluviaux ont cédé dimanche dans la ville côtière de Derna, en Libye, faisant au moins 5 000 morts et des milliers de disparus

NAIROBI/LONDRES : L'Afrique du Nord a subi deux catastrophes en trois jours : un tremblement de terre dévastateur a frappé le Maroc vendredi, suivi d'inondations catastrophiques en Libye dimanche, faisant des milliers de morts et de nombreux disparus, ce qui a déclenché une intervention d'aide mondiale.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un puissant tremblement de terre, d'une magnitude de 6,8, a frappé les hauteurs des montagnes de l'Atlas, à environ 70 km au sud de Marrakech, rasant des villages entiers, tuant au moins 2 900 personnes et laissant des milliers d'autres sans abri.

Dans la province marocaine d'Al-Haouz, des communautés agricoles isolées se sont retrouvées coupées du monde et nombre d'entre elles doivent se débrouiller seules. Il s'agit du tremblement de terre le plus meurtrier depuis 1960 et le plus puissant depuis plus d'un siècle dans ce pays d'Afrique du Nord.

Au moment même où les agences d'aide et les pays donateurs mettaient en place leur réponse à cette catastrophe, un autre désastre se produisait à l'est, dans une Libye déchirée par la crise, où la tempête Daniel a provoqué la rupture de deux barrages fluviaux dimanche après-midi.

L'énorme vague d'eau libérée par les barrages a frappé la ville côtière méditerranéenne de Derna, emportant bâtiments, véhicules et personnes dans la mer. Le nombre de morts confirmés a dépassé les 5 000 mercredi, et des milliers d'autres sont toujours portés disparus.

«La situation de la Libye est en dents de scie. Nous avons traversé tellement de choses – des conflits, des hauts et des bas politiques, et maintenant ces inondations qui ajoutent au chaos», a déclaré à Arab News, Mohammed Thabit, un journaliste libyen basé à Tripoli.

«Mais n'oubliez pas que nous sommes résilients. Nous avons affronté le pire et nous continuerons à nous battre pour un avenir meilleur, quels que soient les défis à relever», a-t-il ajouté.

Cette capture d'une vidéo publiée sur le compte Facebook du Croissant-Rouge libyen le 11 septembre 2023 montre des membres de leur équipe aidant des conducteurs dont les voitures sont englouties par les inondations dans la ville d'al-Bayda, dans l'est de la Libye (Photo, Basma Badran, Croissant-Rouge libyen via AFP).

La ville de Derna, située à 300 km à l'est de Benghazi, est entourée de collines et coupée en deux par ce qui est normalement un lit de rivière asséché en été, mais qui s'est transformé en un torrent d'eau boueuse en furie qui a également emporté plusieurs ponts importants.

Derna comptait environ 100 000 habitants et de nombreux bâtiments à plusieurs étages situés sur les rives du fleuve se sont effondrés, les habitants, leurs maisons et leurs voitures disparaissant dans les eaux en furie.

Des membres des services d'urgence travaillent près d'un bâtiment détruit par un puissant orage et de fortes pluies dans la ville de Derna, en Libye, le 12 septembre 2023 (Photo, capture d'écran d'une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par Ali M. Bomhadi/via Reuters).

«Face aux inondations dévastatrices en Libye, c'est un crève-cœur», a déclaré Thabit. «Nos barrages ont bénéficié d'un certain financement, mais il semble que certaines personnes se soient enfuies avec l'argent au lieu de réparer les choses. Les temps sont durs, mais nous sommes encore plus durs.»

Le Conseil présidentiel libyen a déclaré les villes de Derna, Chahat et Al-Bayda en Cyrénaïque, zones sinistrées et a demandé une aide internationale pour faire face aux effets des inondations causées par la tempête.

EN BREF

Un tremblement de terre de magnitude 6,8 s'est produit vendredi sur les hauteurs de l'Atlas marocain, à environ 70 km au sud de Marrakech, faisant au moins 2 900 victimes.

 

Dans la ville côtière libyenne de Derna, la tempête Daniel a provoqué la destruction de deux barrages fluviaux dimanche, faisant au moins 5 000 morts et des milliers de disparus.


L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Algérie, la Jordanie, l'Irak, le Koweït, la Tunisie et la Turquie ont proposé leur aide à la Libye et au Maroc.

La Libye est en effet sous le contrôle de deux administrations rivales : le gouvernement internationalement reconnu de Tripoli et les autorités basées avec le Parlement dans l'est.

«Les besoins humanitaires sont énormes et dépassent largement les capacités du Croissant-Rouge libyen et même celles du gouvernement», a déclaré Tamar Ramadan, présidente de la délégation de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en Libye, dans un communiqué adressé aux Nations unies.

«C'est pourquoi le gouvernement de l'Est a lancé un appel international à l'aide», a-t-elle ajouté.

Selon les scientifiques, cette tempête n'est que le dernier événement météorologique extrême en date à présenter certaines caractéristiques du changement climatique (Photo, AP/Jamal Alkomaty).

Margaret Harris, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé, a déclaré que les inondations avaient des proportions «énormes».

«De mémoire d'homme, il n'y a jamais eu de tempête de ce type dans la région, c'est donc un grand choc», a-t-elle indiqué.

L'inquiétude porte également sur les centaines de milliers de migrants et de réfugiés originaires de plus de 40 pays qui utilisent la Libye comme point de départ afin de rejoindre l'Europe et qui ont probablement été pris dans les inondations.

Des sauveteurs fouillent les décombres d'une maison endommagée par le tremblement de terre dans le village d'Imi N'Tala près d'Amizmiz au Maroc, le 13 septembre 2023 (Photo, AFP).

Face à l'inquiétude mondiale suscitée par ces deux catastrophes, plusieurs pays ont offert leur aide et déployé des équipes de secours à Derna et dans des villages isolés du Maroc afin d'aider les survivants et de récupérer les corps de leurs proches dans les décombres.

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Algérie, la Jordanie, l'Irak, le Koweït, la Tunisie et la Turquie ont offert leur aide. L'Arabie saoudite a exprimé mardi sa solidarité avec «la Libye et son peuple frère, ainsi qu'avec les victimes des inondations».

Le roi Salmane et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, avaient auparavant ordonné l'envoi de vols d'aide au Maroc, et le prince héritier avait appelé le roi Mohammed VI pour affirmer la solidarité du Royaume avec le peuple marocain.

Des villageois et des sauveteurs récitent une prière devant le corps d’une victime du tremblement de terre dans le village d'Imi N'Tala près d'Amizmiz, le 13 septembre 2023 (Photo, AFP).

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a décrété un deuil de trois jours et ordonné au personnel militaire de fournir une aide humanitaire, notamment des équipes de secours, du matériel de sauvetage et des camps d'hébergement pour la Libye et le Maroc.

Le cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, président des Émirats arabes unis, a ordonné l'envoi de secours d'urgence et d'équipes de recherche et de sauvetage en Libye, en déployant deux avions d'aide transportant 150 tonnes de nourriture, de secours et de fournitures médicales.

Un vol koweïtien a décollé mercredi avec 40 tonnes de fournitures pour la Libye, tandis que la Jordanie a envoyé un avion militaire chargé de colis alimentaires, de tentes, de couvertures et de matelas.

Une femme réagit devant les décombres des bâtiments détruits à la suite du séisme meurtrier de magnitude 6,8 du 8 septembre dans le village d'Imi N'Tala près d'Amizmiz dans le centre du Maroc, le 10 septembre 2023 (Photo, AFP).

Rien de tout cela n’a nui à la réponse au séisme marocain. Des sauveteurs d'Espagne, du Royaume-Uni et du Qatar aident les équipes de recherche locales à retrouver des survivants.

De nombreux villageois marocains sont privés d'électricité et de réseau téléphonique depuis le tremblement de terre. Ils ont dû secourir des proches et retirer des cadavres de leurs maisons détruites sans aucune assistance.

Les Nations unies ont estimé que plus de 300 000 personnes, dont un tiers d'enfants, avaient été touchées par le puissant séisme qui s'est produit juste après 23 heures, alors que la plupart des familles dormaient.

Les Marocains ont fait preuve d'une résilience remarquable face à l'adversité, mais alors que les équipes de secours se livrent à une course contre la montre pour retrouver les survivants, les experts estiment que la priorité devrait être de rétablir un sentiment de normalité.

Une photo montrant l’ampleur des dégâts causés par le tremblement de terre qui a touché Marrakech (Capture d’écran).

«Si les bâtiments et les villes peuvent être reconstruits grâce aux efforts de reconstruction, c'est le retour à la normale pour les survivants qui constitue le plus grand défi», a déclaré Karim Wafa al-Hussaini, un historien ayant des racines au Maroc, à Arab News.

«Inculquer un nouveau sentiment de normalité au sein de la population sera certainement l'un des plus grands défis à relever pendant et après les projets de reconstruction», a-t-il souligné.

Le tremblement de terre a mis en évidence la fragilité des bâtiments des zones rurales du Maroc, construits selon les techniques traditionnelles amazighes. Le changement climatique a également laissé sa marque, rendant les structures plus vulnérables à la dévastation.

Fatima Ahouli, directrice des opérations de l'initiative Imal pour le climat et le développement, basée au Maroc, estime que ces derniers incidents soulignent la nécessité d'investir dans des infrastructures conçues pour faire face aux catastrophes naturelles et aux phénomènes météorologiques extrêmes.

«Cela implique la construction d'infrastructures robustes, telles que des établissements d'enseignement et des installations de soins de santé, capables de résister aux rigueurs des phénomènes météorologiques violents, tout en encourageant des pratiques de gestion durable des ressources», a-t-elle déclaré.

Le roi Mohammed VI du Maroc a lancé des estimations pour évaluer les dégâts structurels et la faisabilité de la reconstruction des régions les plus touchées. Néanmoins, les opérations de sauvetage ont fait l'objet de critiques alors que le nombre de morts ne cesse d'augmenter.

Pendant ce temps, à Marrakech, où l'aide de l'État aux survivants a été la plus immédiate, de nombreux bâtiments modernes ont été épargnés par les secousses. Plusieurs des célèbres sites historiques de la ville n'ont cependant pas eu cette chance.

«La fureur du tremblement de terre a principalement visé des bâtiments anciens, certains datant de plusieurs siècles, construits selon les méthodes traditionnelles de l'argile qui prévalaient autrefois à Marrakech», a déclaré à Arab News, Yassine Soussi Temli, associé directeur de la société d'investissement Maghreb Capital Advisers.

«Le patrimoine architectural caractéristique de la ville a subi les conséquences du tremblement de terre de plein fouet», a-t-il ajouté.

Les médias marocains ont confirmé l'effondrement de certaines parties de la mosquée de Tinmel. Les images qui circulent en ligne montrent des murs qui s'écroulent, une tour partiellement tombée et d'importants amas de débris.

L'Unesco a été informée des dégâts causés à la mosquée, qui avait été proposée pour figurer sur sa prestigieuse liste de sites du patrimoine mondial, et prévoit d'envoyer une équipe pour en évaluer les dégâts.

Si certaines structures de la vieille ville de Marrakech, elle-même classée au patrimoine mondial de l'Unesco, ont subi des dommages importants, d'autres sites vénérés ont été largement épargnés.

Un survivant du tremblement de terre en train d’accomplir sa prière devant une maison endommagée dans le village d'Ighermane près d'Adassil dans le centre du Maroc, le 13 septembre 2023 (Photo, AFP).

La place Jamaa Alfna, par exemple, une attraction touristique très animée qui regorge de marchés, de vendeurs ambulants et de jardins, semble avoir résisté à l'impact du tremblement de terre de manière relativement indemne.

La mosquée Koutoubia, qui se dresse au-dessus de la place, est également restée structurellement saine, bien que des fissures aient été signalées dans certaines parties des murs de terre rouge emblématiques de la vieille ville.

L'impact économique du tremblement de terre est multiple. Bien qu'étant une destination touristique majeure, Marrakech n'est pas le principal moteur de la croissance économique du Maroc. Ce rôle est réservé à l'axe Rabat-Casablanca, le moteur industriel du pays.

En outre, la région en plein essor de Tanger, avec son port prospère, promet un potentiel économique considérable.

Des personnes déplacées par le tremblement de terre transportent de l'aide humanitaire jusqu'à leurs tentes dans la ville d'Imi N'tala, près de Marrakech, au Maroc, le 13 septembre 2023 (Photo, AP /Mosa'ab Elshamy).

Le tremblement de terre aura inévitablement un impact sur l'économie de Marrakech, mais le gouvernement a insisté pour que les réunions annuelles du groupe de la Banque mondiale et du FMI se déroulent comme prévu du 9 au 15 octobre.

«La performance économique du Maroc, avant le tremblement de terre, avait démontré sa résilience face aux défis mondiaux», a souligné Temli. «Le pays avait surmonté la pandémie de la Covid-19 et géré les pressions inflationnistes avec un équilibre louable. Le Maroc est même devenu l'un des principaux bénéficiaires des investissements directs étrangers en Afrique du Nord.

«Je suis certain que le gouvernement mettra en place toutes les mesures nécessaires pour reconstruire rapidement la ville de Marrakech afin qu'elle puisse continuer à accueillir les millions de touristes qu'elle reçoit chaque année.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.