PARIS: Le procureur national financier, Jean-François Bohnert, a rejeté mercredi les attaques "infondées" visant son parquet, en particulier celles émanant de l'ancien président Nicolas Sarkozy qui dénonce un "harcèlement tous azimuts" à son égard alors que deux procès l'attendent, en novembre et en 2025.
"Nous sommes là pour contribuer à rendre la justice, notre boussole c'est l'application du droit. Point à la ligne", a déclaré Jean-François Bohnert au micro de RTL.
"Il est hors de question, et je le dis solennellement, qu'une autorité judiciaire quelle qu'elle soit, et en particulier le PNF, que nous nous 'payons' telle ou telle personnalité", a-t-il insisté. "Nous vivons d'autant plus mal" ces attaques "qu'elles sont infondées".
Nicolas Sarkozy, qui promeut actuellement son dernier livre "Le temps des combats", sera jugé en novembre en appel dans le dossier Bygmalion, puis en première instance début 2025 sur le cœur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007 pendant trois mois.
Il pourrait également prochainement être mis en examen dans un nouveau dossier, soupçonné d'avoir avalisé des manœuvres frauduleuses entreprises par plusieurs protagonistes pour le disculper dans l'affaire dite du financement libyen.
Nicolas Sarkozy a dénoncé "un harcèlement tous azimuts" dans l'émission C à vous sur France 5 le 6 septembre.
"On sait que la grande stratégie est d'attaquer l'accusateur", a relevé M. Bohnert. Lors du procès Bismuth, aussi connu comme celui de l'affaire des écoutes pour laquelle Nicolas Sarkozy a été condamné à de la prison ferme (il a formé un pourvoi), "on a d'abord fait le procès du PNF évidemment pour éclipser le procès du principal prévenu", a souligné M. Bohnert, alors que son parquet s'attache "à rechercher la vérité judiciaire".
Par ailleurs interrogé sur les investigations en cours sur l'attribution des marchés des Jeux olympiques, qui se tiendront à l'été 2024 en France, M. Bohnert a assuré qu'il n'y aurait pas de garde à vue pendant cette "fête universelle".
"Notre objectif est de permettre un événement serein (...) d'une fête universelle. Il ne nous appartient pas de déranger cet événement-là, c'est pourquoi nous avons travaillé en amont", a expliqué M. Bohnert, précisant que les enquêteurs cherchaient à démêler "de l'entre-soi", l'attribution des contrats, mais pas, "à ce stade", des faits "gravissimes" comme ceux "de corruption".
Les sièges du Comité d'organisation (Cojo) et de la société de livraison des ouvrages des JO, la Solideo, ont été perquisitionnés fin juin.