Manifestation contre la réforme judiciaire israélienne avant une audience clé

Des personnes assistent à une manifestation devant la Cour suprême de Jérusalem contre le projet de réforme judiciaire du gouvernement israélien, le 11 septembre 2023. (Photo d'AHMAD GHARABLI / AFP)
Des personnes assistent à une manifestation devant la Cour suprême de Jérusalem contre le projet de réforme judiciaire du gouvernement israélien, le 11 septembre 2023. (Photo d'AHMAD GHARABLI / AFP)
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Publié le Mardi 12 septembre 2023

Manifestation contre la réforme judiciaire israélienne avant une audience clé

  • Les opposants accusent M. Netanyahu, en procès pour plusieurs affaires de corruption, de conflit d'intérêts et de vouloir cette réforme pour se sortir de ses ennuis judiciaires
  • Selon le gouvernement, la réforme vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs, en diminuant les prérogatives de la Cour suprême au profit du Parlement

JERUSALEM: Plusieurs milliers de personnes manifestent lundi soir à Jérusalem devant la Cour suprême d'Israël contre le projet de réforme de la justice qui divise profondément la société, à la veille d'une audience de ce tribunal jugée cruciale pour la suite du processus.

"Démocratie! Démocratie!" scandent les manifestants, brandissant des drapeaux israéliens, selon des journalistes de l'AFP présents sur place.

"Nous sommes ici pour essayer d'arrêter les tentatives de ce gouvernement corrompu de transformer Israël, une démocratie libérale, en un régime fasciste", a déclaré à l'AFP Michael Telias, 42 ans, professeur de neurosciences.

L'annonce du projet gouvernemental début janvier a donné lieu à l'un des plus importants mouvements de contestation qu'ait connu Israël depuis sa création en 1948.

Le camp des opposants à la réforme manifeste ainsi chaque samedi soir, principalement à Tel-Aviv, mais aussi dans de nombreuses villes du pays.

La Cour suprême doit tenir mardi une audience exceptionnelle réunissant ses 15 juges afin d'examiner des recours déposés contre une première clause du projet de réforme adoptée par le Parlement en juillet.

Cette mesure empêche la Cour suprême d'invalider une décision gouvernementale en jugeant de son "caractère raisonnable", ce qu'elle a fait à plusieurs reprises.

Pour le gouvernement, dont plusieurs membres ont accusé à plusieurs reprise la Cour suprême d'être politisée, cette institution ne devrait prendre ses décisions qu'en se fondant sur le droit.

"Nous espérons que la Cour suprême va rejeter cette proposition qui n'a pas d'autre but que d'éliminer toute forme de pouvoir qu'elle devrait justement avoir", a déclaré à l'AFP M. Elias.

"Je suis ici parce que je veux vivre dans un pays démocratique, je veux que mes enfants et mes petits-enfants puissent vivre la vie que nous avons espérée pour eux", a de son côté déclaré Miriam Galon, une retraitée venue de Givat Ela dans le nord d'Israël.

De nombreux lycéens étaient aussi présents à cette manifestation dont Lior, 17 ans, venue de Tel Aviv, pour qui "les jeunes doivent être dans la rue".

"Il est temps de se réveiller, c'est à nous de défendre notre pays et nos droits", ajoute la jeune fille.

«Compromis fictif»

Alors que plusieurs médias israéliens évoquent un accord de conciliation entre le gouvernement et l'opposition sur la poursuite de la réforme judiciaire, sous les auspices du président Isaac Herzog, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé lundi qu'il agissait pour "parvenir à un consensus national qui rétablira l'équilibre entre les trois pouvoirs".

"Si un tel accord était obtenu, personne n'empêchera sa mise en oeuvre", a ajouté M. Netanyahu, dans une mise en garde à peine voilée à certaines voies discordantes au sein de sa majorité.

Un peu plus tôt, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, du parti d'extrême-droite Force juive, avait déclaré être opposé à toute "capitulation".

"Je suis pour le dialogue mais contre la capitulation [...] cette réforme est importante pour l'Etat d'Israël", avait-il déclaré dans une vidéo diffusée par son bureau.

Le chef de l'opposition Yaïr Lapid a de son côté mis en garde lundi soir contre "une proposition de compromis fictif", dans une vidéo.

Selon le gouvernement, la réforme vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs, en diminuant les prérogatives de la Cour suprême au profit du Parlement.

Les opposants à la réforme craignent de leur côté que les changements proposés, en faisant sauter des garde-fous à l'action du pouvoir législatif et exécutif, ne fassent basculer la démocratie israélienne vers un système illibéral.

Ils accusent M. Netanyahu, en procès pour plusieurs affaires de corruption, de conflit d'intérêts et de vouloir cette réforme pour se sortir de ses ennuis judiciaires.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.