Visite de Mohammed ben Salmane en Inde: convergence des points de vue et des intérêts

Le prince héritier et Premier ministre saoudien, Mohammed bin Salman, (devant, 4e à gauche), le Premier ministre indien, Narendra Modi, (au centre) et le président américain, Joe Biden, assistent à une session lors du sommet du G20 à New Delhi, le 9 septembre 2023 (Photo, SPA).
Le prince héritier et Premier ministre saoudien, Mohammed bin Salman, (devant, 4e à gauche), le Premier ministre indien, Narendra Modi, (au centre) et le président américain, Joe Biden, assistent à une session lors du sommet du G20 à New Delhi, le 9 septembre 2023 (Photo, SPA).
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, serre la main du Premier ministre indien, Narendra Modi, lors d'une session du sommet des dirigeants du G20 au Bharat Mandapam à New Delhi, le 9 septembre 2023 (Photo, AFP).
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, serre la main du Premier ministre indien, Narendra Modi, lors d'une session du sommet des dirigeants du G20 au Bharat Mandapam à New Delhi, le 9 septembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 10 septembre 2023

Visite de Mohammed ben Salmane en Inde: convergence des points de vue et des intérêts

  • Il s'agit du deuxième voyage officiel du prince héritier, Mohammed ben Salmane, à New Delhi, après une visite en février 2019
  • Le prince héritier dirige la délégation saoudienne au sommet du G20 et copréside le forum d'investissement saoudo-indien

NEW DELHI: Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est arrivé à New Delhi samedi matin pour diriger la délégation du Royaume au sommet des dirigeants du G20 et pour une visite d'État en Inde.

Le ministère indien des Affaires extérieures a déclaré samedi que la première réunion des dirigeants du conseil devrait avoir lieu lundi et sera coprésidée par le prince héritier saoudien et le Premier ministre indien, Narendra Modi.

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Le prince héritier et Premier ministre d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, lors du sommet des dirigeants du G20 à New Delhi, le 9 septembre 2023 (Photo, Twitter : @Bandaralgaloud).

«Ils examineront les progrès réalisés dans le cadre des deux comités ministériels du Conseil de partenariat stratégique, à savoir le comité sur la coopération politique, sécuritaire, sociale et culturelle et le comité sur la coopération en matière d'économie et d'investissements», a déclaré le ministère.

Il a ajouté: «Ils discuteront de tous les aspects des relations bilatérales, notamment des liens politiques, de sécurité, de défense, commerciaux et économiques, culturels et entre les peuples. Les deux dirigeants discuteront également de questions régionales et internationales d'intérêt mutuel.»

Il s'agit du deuxième voyage officiel du prince héritier saoudien à New Delhi, après une visite en février 2019 qui a porté les relations entre l'Inde et l'Arabie saoudite à de nouveaux sommets.

En octobre de la même année, Modi a rendu la pareille en se rendant à Riyad, où les deux pays ont convenu d'établir le Conseil de partenariat stratégique pour gérer leurs relations.

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Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane (2e à gauche) inspecte une garde d'honneur lors d'une réception cérémoniale au palais présidentiel de New Delhi, le 20 février 2019 (Photo, AFP/Archives).

Alors que le partenariat stratégique entre l'Inde et l'Arabie saoudite se concentre sur quatre domaines — politique, sécurité, relations socioculturelles et défense — le conseil de partenariat stratégique supervise également les relations bilatérales dans les domaines de l'investissement, des partenariats économiques et de la lutte contre le terrorisme.

Cette fois, c'est l'économie qui devrait être au centre de la visite du prince héritier, d'autant plus qu'elle suit le sommet du G20 — la principale réunion annuelle des plus grandes économies du monde — et qu'elle coïncide avec le forum d'investissement saoudo-indien de New Delhi, coorganisé par le ministère saoudien de l'Investissement le 11 septembre.

Le forum fait partie d'une initiative visant à attirer les investissements en Arabie saoudite, conformément à la Vision 2030 et à la stratégie nationale d'investissement.

EN CHIFFRES

• 2,59 millions de citoyens indiens vivant en Arabie saoudite.

• 9,1 milliards de riyal (1 riyal saoudien = 0,25 euro) est la valeur des exportations saoudiennes vers l'Inde (mai 2023).

«Il s'agit d'une visite très importante, pour de nombreuses raisons», a déclaré à Arab News Kabir Taneja, chargé de programme pour les affaires stratégiques à l'Observer Research Foundation à New Delhi. «Le fait que l'Inde accueille le prince héritier immédiatement après le G20 montre l'importance de cette visite.»

«Les relations bilatérales entre l'Inde et l'Arabie saoudite présentent de multiples facettes. Mais, avant tout, je pense qu'à l're actuelle, c'est l'économie qui prime», a-t-il précisé.heu

Il a indiqué que les deux pays cherchaient à trouver des investisseurs extérieurs et «des pays aux vues similaires avec lesquels travailler et établir des partenariats pour la prospérité économique de leurs populations respectives», mais aussi à travailler ensemble dans le paysage géopolitique mondial, où l'économie est devenue le point central de beaucoup de choses.

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Le prince héritier et Premier ministre d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, lors du sommet du G20 à New Delhi, le 9 septembre 2023 (Photo, SPA).

«La géoéconomie est aussi importante, voire plus, que la géopolitique, et la géopolitique elle-même est désormais en quelque sorte ancrée dans l'économie — de plus en plus, du moins», a signalé Taneja.

«C'est donc un moment très opportun pour les deux pays de s’installer et de parler d'économie. Nous avons également entendu dire qu'il y aurait une sorte de table ronde spéciale sur les investissements», a-t-il éclairci. 

Du côté indien, l'énergie est une autre question importante qui sera probablement abordée lors de la visite du prince héritier. Selon Taneja, la dépendance croissante de l'Inde à l'égard des importations de pétrole est «un élément essentiel que New Delhi doit prendre en compte dans tous les types de stratégies géopolitiques et géoéconomies qu'elle souhaite mettre en œuvre».

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Le Premier ministre indien, Narendra Modi, (2e à droite), le président américain, Joe Biden, (à droite) et le prince héritier et Premier ministre saoudien, Mohammed bin Salman, se serrent la main avant le début d'une session du sommet du G20 à New Delhi, le 9 septembre 2023 (Photo, AFP).

Si les relations entre l'Arabie saoudite et l'Inde se sont rapidement développées depuis la première visite du prince héritier, les engagements pris par les deux pays tout au long de la présidence indienne du G20 en 2023 les ont encore renforcées.

«Cette visite met en évidence les intérêts communs croissants entre l'Inde et l'Arabie saoudite sur diverses questions mondiales», a déclaré à Arab News, Mohammed Solimane, directeur des technologies stratégiques à l'Institut du Moyen-Orient à Washington DC.

«Riyad et Delhi coopèrent activement en matière de stabilité et d'intégration régionales, de sécurité énergétique et de collaboration économique. L'Arabie saoudite joue un rôle important au sein du G20, dont elle a assumé la présidence en 2020», a-t-il soutenu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Liban : le Hezbollah accuse Israël de « centaines de violations » de la trêve

Le chef adjoint du Hezbollah libanais, Cheikh Naim Qassem, prend la parole lors d'un rassemblement de soutien aux Palestiniens de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, à Beyrouth, au Liban. (File/Reuters)
Le chef adjoint du Hezbollah libanais, Cheikh Naim Qassem, prend la parole lors d'un rassemblement de soutien aux Palestiniens de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, à Beyrouth, au Liban. (File/Reuters)
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  • Son discours est intervenu alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se trouve au Liban, à l'approche de la date butoir du 26 janvier pour l'application complète de l'accord de cessez-le-feu.
  • « J'appelle l'État libanais à faire preuve de fermeté face à ces violations qui ont dépassé les centaines, cela ne peut pas continuer », a-t-il dit dans un discours diffusé par la télévision du Hezbollah, al-Manar.

BEYROUTH : Le chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, a accusé  samedi Israël de « centaines de violations » de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre et averti de nouveau que sa formation pourrait « perdre patience ».

Son discours est intervenu alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se trouve au Liban, à l'approche de la date butoir du 26 janvier pour l'application complète de l'accord de cessez-le-feu.

« J'appelle l'État libanais à faire preuve de fermeté face à ces violations qui ont dépassé les centaines, cela ne peut pas continuer », a-t-il dit dans un discours diffusé par la télévision du Hezbollah, al-Manar.

« Nous avons fait preuve de patience à l'égard de ces violations pour donner une chance à l'État libanais, qui est responsable de cet accord, ainsi qu'aux parrains internationaux, mais il ne faut pas tester notre patience », a-t-il ajouté.

L'accord de cessez-le-feu stipule que l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays, d'où l'armée israélienne doit se retirer dans un délai de 60 jours, soit jusqu'au 26 janvier.

Sorti affaibli de la guerre, le Hezbollah doit, lui, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne.

Vendredi, M. Guterres, qui s'est rendu auprès des Casques bleus dans le sud, a affirmé que l'« occupation » de cette région par Israël et ses opérations militaires devaient « cesser ».

Il a révélé que les soldats de maintien de la paix avaient découvert « plus de 100 caches d'armes appartenant au Hezbollah ou à d'autres groupes armés depuis le 27 novembre », jour de l'entrée en vigueur de la trêve.

Le chef du Hezbollah, qui avait des réserves sur la nomination de M. Salam, un juriste international respecté, a averti que « personne ne peut nous exclure de la participation politique effective dans le pays ».


Gaza : le cessez-le-feu est prévu pour entrer en vigueur dimanche à 06 h 30 GMT

Un garçon court avec un drapeau palestinien sur un monticule de décombres dans un camp pour personnes déplacées par le conflit à Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 janvier 2025, suite à l'annonce d'une trêve dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas. (Photo Eyad BABA / AFP)
Un garçon court avec un drapeau palestinien sur un monticule de décombres dans un camp pour personnes déplacées par le conflit à Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 janvier 2025, suite à l'annonce d'une trêve dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas. (Photo Eyad BABA / AFP)
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  • « Conformément à l'accord conclu entre les parties concernées et les médiateurs, le cessez-le-feu dans la bande de Gaza commencera à 8 h 30, dimanche 19 janvier, heure locale à Gaza », a écrit sur X Majed al-Ansari, le porte-parole qatari .
  • « Nous conseillons aux habitants de faire preuve de la plus grande prudence et de respecter les instructions des sources officielles », a-t-il ajouté.

DOHA : Le cessez-le-feu entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël dans la bande de Gaza entrera en vigueur dimanche à 04 h 30 GMT, a indiqué samedi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays médiateur.

« Conformément à l'accord conclu entre les parties concernées et les médiateurs, le cessez-le-feu dans la bande de Gaza commencera à 8 h 30, dimanche 19 janvier, heure locale à Gaza », a écrit sur X Majed al-Ansari, porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères.

« Nous conseillons aux habitants de faire preuve de la plus grande prudence et de respecter les instructions des sources officielles », a-t-il ajouté.

L'accord de cessez-le-feu, annoncé mercredi par le Qatar et les États-Unis, autre pays médiateur, prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

En échange, Israël va relâcher 737 prisonniers palestiniens, selon le ministère israélien de la Justice, qui a précisé que leur libération n'interviendrait pas avant 16 heures dimanche (14 heures GMT).


Macron à Beyrouth: soutien ferme aux Libanais et leurs nouveaux dirigeants, pour une ère nouvelle

Le président français Emmanuel Macron serre la main de son homologue libanais Joseph Aoun au palais présidentiel de Baabda le 17 janvier 2025. Le 17 janvier, M. Macron a annoncé que Paris accueillerait dans les prochaines semaines une conférence internationale « pour la reconstruction du Liban » après une guerre entre le groupe militant Hezbollah et Israël. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron serre la main de son homologue libanais Joseph Aoun au palais présidentiel de Baabda le 17 janvier 2025. Le 17 janvier, M. Macron a annoncé que Paris accueillerait dans les prochaines semaines une conférence internationale « pour la reconstruction du Liban » après une guerre entre le groupe militant Hezbollah et Israël. (AFP)
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  • Pour affronter ces défis et amorcer l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour le pays, le président français estime qu’il faut s’adosser à trois piliers : restaurer la souveraineté, mettre le Liban sur la voie de la prospérité
  • C’est ce credo que Macron a déroulé lors de ses entretiens avec Aoun et qu’il a réitéré durant ses rencontres avec Salam et le chef du parlement libanais Nabih Berry

PARIS: En se rendant à Beyrouth, quelques jours après l’élection du nouveau président libanais Joseph Aoun et la désignation du nouveau premier ministre Nawaf Salam, le président français Emmanuel Macron a voulu confirmer que la France se tient fermement aux côtés du Liban et des Libanais, dans cette nouvelle ère qui s’ouvre.

C’est une ère porteuse de grands espoirs, pour un pays qui semblait voué au chaos, à cause de l’ineptie de sa classe politique et de ses luttes internes. C’est ce qu’il a voulu constater par lui-même en allant au contact des nouveaux dirigeants et du peuple libanais.

Mais c’est également une ère de défis complexes et difficiles, tant le Liban est fragilisé au niveau de ses institutions, de son économie et de son tissu social par des pratiques mercantiles et communautaires, les ingérences externes, puis récemment une guerre avec Israël qui a laissé une partie de son territoire en lambeaux.

Pour affronter ces défis et amorcer l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour le pays, le président français estime qu’il faut s’adosser à trois piliers : restaurer la souveraineté, mettre le Liban sur la voie de la prospérité et consolider son unité.

C’est ce credo que Macron a déroulé lors de ses entretiens avec Aoun et qu’il a réitéré durant ses rencontres avec Salam et le chef du parlement libanais Nabih Berry.

S’exprimant devant les journalistes à la suite de son tête-à-tête avec Aoun au palais présidentiel de Baabda il a souligné que la souveraineté passe par le respect du cessez-le-feu instauré entre le Liban et Israël le 26 novembre dernier et qu’il a qualifié de «succès diplomatique historique qui a permis de sauver des vies». Avec pour effet la nécessité de consolider le mécanisme de surveillance dont la France fait partie.

Cela implique une application stricte des engagements pris par les autorités israéliennes et libanaises dans le cadre de l'accord et dans les délais prévus.

 Soulignant que « des résultats ont été obtenus » à ce niveau, Macron a estimé qu’ils « doivent se fédérer, se confirmer dans la durée », avec « un retrait total des forces israéliennes, et un monopole total de l'armée libanaise sur les armes ».

C'est pourquoi ajoute Macron « nous soutenons, avec force la montée en puissance des forces armées libanaises et leur déploiement dans le sud du pays » tout en continuant à « consolider l'appui international en matière d'équipement de formation, et de soutien financier ».

Cet effort est soutenu par, la France à titre bilatéral et « je sais aussi que nos amis, l'arabie saoudite le Qatar les pays de la région sont prêts à faire davantage » ajoute-t-il, tout en travaillant « avec vous à la démarcation de la ligne bleue pour dégager une solution pérenne au bénéfice de la sécurité de tous ».

Macron a par ailleurs rappelé que cette souveraineté ne concerne pas que le sud du Liban, et que le contrôle des autres frontières, notamment dans le contexte du bouleversement en cours en Syrie, « constitue aussi un enjeu majeur ». 

L’autre pilier étant la prospérité au bénéfice de tous, il exprimé l’espoir d’une formation rapide du nouveau gouvernement pour mener à bien cette tâche et subvenir à l’urgence humanitaire qui n’est pas révolue.

La nécessité de réformer

La France assure t-il veille à ce que les engagements pris le 24 octobre à Paris soient tenus et qu'ils se traduisent matériellement au profit des populations déplacées par la guerre, Mais « au-delà des réponses d'urgence, la communauté internationale doit anticiper un soutien massif à la reconstruction des infrastructures des habitations détruites par la guerre, tout particulièrement au sud, où le million de déplacés libanais sont rentrés pour trouver leur maison et leur village réduits en cendres ».

À ce propos Macron a précisé qu’une conférence internationale pour la reconstruction se tiendra à Paris dans quelques semaines, lors d’une visite qu’effectuera le président libanais.

La prospérité suppose également des réformes, elles sont « attendues et connues » et s’adressant à Aoun dans des termes empreints d’une chaleur amicale « vous les portez, et vous les défendez », la réforme de la justice, la réforme bancaire, la réforme du marché de l'énergie, la lutte contre la corruption, « toutes ces réformes nécessaires, c'est le gouvernement à venir qui le portera, elles sont indissociables de cette reconstruction ». 

L'ensemble de ces points poursuit Macron doit servir le troisième objectif, « celui d'une nation libanaise, réconciliée et unie dans son pluralisme », car la plus grande des appartenances « est celle à une république qui croit dans l'universel, et d'un pluralisme qui respecte toutes les religions, toutes les communautés leur donnent à chacune sa place ».

Ce n'est que dans cette unité, assure-t-il dans « ce pluralisme réconcilié que le chemin est possible », rendant hommage au peuple libanais, aux milliers de victimes que le pays a déploré depuis le déclenchement de la guerre, « une guerre dans laquelle le Liban a été plongé, malgré lui par l'irresponsabilité de quelques uns ».

Avant sa rencontre avec Aoun au palais de Baabda Macron avait déposé une gerbe au monument du soldat inconnu, puis il s’est livré à un exercice qu’il affectionne particulièrement, en déambulant dans le quartier de Gemayzeh, qui avait été dévasté par l’explosion du port de Beyrouth en 2020

Évoluant au milieu d’une foule de libanais qui l’ont accueilli par des applaudissements chaleureux, il a siroté un café puis il a regardé des livres sur la reconstruction de ce quartier, qu’il avait visité juste au lendemain de l’explosion.

Il a échangé en toute spontanéité avec les personnes qui l’entouraient, il a fait des selfies, bu des jus de fruits, partagé une pizza en écoutant attentivement les personnes qui s'adressent à lui.

« Vous êtes adorable » lui lance une vieille dame, « aidez le Liban » lui demande un homme, une autre personne lui fait part de sa crainte d’une reprise de la guerre.

« Bon courage » et « garder le moral », assène le président français à ses interlocuteurs, avant de souligner que l’ère qui s’ouvre est une ère d’espoir où chacun a sa part à accomplir.

Macron avait commencé sa visite par une rencontre avec le premier ministre libanais en exercice Najib Mikati, et deux entretiens avec le chef d’état major de la FINUL, le général Jean-Jacques Fatinet, puis avec le commandant des opérations spéciales au sein du mécanisme de surveillance du cessez le feu le Général Jasper Jeffers et du représentant de la France au sein de ce mécanisme le général Guillaume Pin Hun.