PARIS: Il faut être quasi centenaire à Trappes, près de Versailles, pour avoir déjà eu aussi chaud en septembre: avec 34,6°C mesuré samedi, la ville a égalé son record mensuel de chaleur datant de 1929, entre autres valeurs exceptionnelles relevées par Météo-France pendant cette canicule exceptionnellement tardive.
La station météorologique de Trappes, ouverte dans l'entre-deux-guerres en 1923, avait déjà relevé 34,6°C: c'était le 4 septembre 1929, au temps de la crise financière, quand la plupart des stations météorologiques actuelles n'étaient pas encore ouvertes.
A la station de Rennes-Saint-Jacques, ouverte en 1945, c'est un record mensuel remontant à 1961 qui est tombé samedi, avec 35,1°C mesuré dans la préfecture bretonne, selon Météo-France.
Plus d'une dizaine de records mensuels ont ainsi été battus samedi de la Bretagne (Saint Brieuc, 31,5°C) à la région parisienne (Le Bourget, 35,3°C) en passant par la Normandie (Rouen, 33,2°C) sans oublier Nantes (35,4°C).
Ces records, qui s'ajoutent à des dizaines d'autres battus depuis lundi un peu partout en France métropolitaine, illustrent le caractère inédit de cette vague de chaleur, marquée par des "températures extrêmement élevées pour la saison" et sans "véritable rafraîchissement entrevu avant lundi", prévient Météo-France.
14 départements en vigilance orange
Les 14 départements d'Ile-de-France et du Centre-Val-de-Loire placés en vigilance orange canicule resteront à ce niveau d'alerte toute la journée de dimanche, avec des températures atteignant fréquemment 35 à 37°C.
"À Paris, on a mesuré 35,2 °C mercredi, près de 33 °C jeudi et encore plus de 35 °C vendredi", soit "plus de 30 degrés pour le septième jour consécutif" dans la capitale, note Météo-France.
"Une série inédite en septembre et qui devrait se prolonger jusqu’en début de semaine prochaine", ajoute le prévisionniste, précisant: "même constat pour d'autres villes du Centre et du Bassin parisien".
Le dépassement du seuil de 35°C à Paris, qui n'est survenu en moyenne qu'une année sur trois depuis 1872, est "symptomatique de l'impact du réchauffement climatique additionné à l'effet d'îlot de chaleur urbain que subit la capitale", note l'organisme.
Le 4 septembre, lundi, est devenu la journée la plus chaude de septembre en France, avec 25,1 °C degrés mesuré par l'indicateur thermique national France (moyenne quotidienne de la température de l'air relevée dans 30 stations météorologiques représentatives du territoire), battant le précédent record de 24,7 °C relevé le 4 septembre 1949.
Et il n'est guère redescendu depuis, s'établissant à 24,7°C vendredi.
Selon les climatologues, le réchauffement climatique d'origine humaine rend les canicules plus fréquentes et plus sévères, mais aussi plus précoces et plus tardives, comme l'illustre désormais le mois de septembre 2023.