PARIS: L'humoriste Yassine Belattar doit être jugé le 18 septembre par le tribunal correctionnel de Paris pour des menaces de mort et de crimes visant des personnes du monde du spectacle en 2018 et 2019, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.
L'animateur radio, devenu polémiste et voix des banlieues auprès de l'Elysée, avait été mis en examen en mars 2019 pour menaces de mort, menaces de crimes réitérés, envois réitérés de messages malveillants et harcèlement moral.
Ces poursuites lui avaient couté sa place à l'antenne de Radio Nova, où il animait depuis 2016 l'émission quotidienne "Les 30 glorieuses".
A l'issue des investigations, une juge d'instruction du tribunal de Paris a ordonné le 21 septembre 2021 un procès contre Yassine Belattar, 41 ans, pour des appels malveillants en 2017, des menaces de mort réitérées en 2018 et 2019, ainsi que des menaces de crimes réitérées en 2018.
Le parquet de Paris a confirmé à l'AFP ce procès contre l'interprète d'"Ingérable", titre de son spectacle.
Il est accusé d'avoir menacé de mort un scénariste et metteur en scène très connu dans le monde du stand-up, le directeur de production de ce dernier et trois humoristes.
"Nous nous réjouissons de pouvoir enfin nous expliquer, dans une enceinte judiciaire et de manière contradictoire, sur des faits qui ont fait l'objet de toutes les spéculations et les conjectures dans les médias. Des faits dont je rappelle que pour une grande partie, ils ont fait l'objet d'un non lieu", a réagi auprès de l'AFP son avocate, Me Safya Akorri.
La magistrate n'a pas en effet retenu le harcèlement moral dont l'accusait une ancienne collaboratrice de France 4.
Elle a également écarté les menaces de mort dont l'accusait Bruno Gaccio, estimant qu'"aucun élément de la procédure ne (démontrait) l'existence" de ces faits.
L'enquête avait débuté avec une plainte le 24 janvier 2019 de l'ancien auteur des Guignols de l'info, qui accusait l'humoriste de l'avoir menacé par téléphone après un échange sur Twitter.
Franco-Marocain, Yassine Belattar a été le premier humoriste à remonter sur scène au Bataclan après les attentats du 13 novembre 2015.
Ses prises de parole sur les banlieues lui ont valu l'attention d'Emmanuel Macron, qui l'avait nommé en 2018 au Conseil présidentiel des villes, destiné à alimenter la réflexion de l'exécutif sur les quartiers prioritaires.