RIYAD : Les ministres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont condamné jeudi une déclaration désobligeante faite par le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères au sujet des conditions de détention à Bahreïn.
Citant les principes de la charte des Nations unies sur «le bon voisinage et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États», le conseil ministériel du CCG a appelé les responsables iraniens «à enquêter sur l'exactitude des faits et à ne pas s'appuyer sur des informations erronées».
Ces propos sont issus d'une déclaration globale publiée par le conseil ministériel du CCG à l'issue de sa 57e session dans la capitale saoudienne.
Manama avait auparavant fermement rejeté l'affirmation du porte-parole du ministère iranien, Nasser Kanaani, selon laquelle les conditions de détention «précaires» à Bahreïn avaient entraîné une grève de la faim de quelque 800 prisonniers.
Le ministère bahreïni des Affaires étrangères a sommé l'Iran «d'être plus précis et de ne pas se laisser induire en erreur par de fausses informations qui nuisent aux relations entre les deux pays».
Bahreïn fait partie du CCG, qui comprend également l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et Oman.
Selon Reuters, la Direction générale de la réforme et de la réhabilitation (GDRR) de Bahreïn a déclaré que le nombre de détenus qui avaient déclaré avoir entamé une grève de la faim n'avait pas dépassé 124 et que leurs plaintes étaient prises en compte.
La GDRR a fait savoir que les grévistes de la faim avaient accès à des examens médicaux quotidiens et qu'aucun d'entre eux n'a eu besoin de soins intensifs ou d’hospitalisation. «Toutes les affirmations contraires sont fausses.»
Le ministère des Affaires étrangères de Bahreïn a affirmé que l'institution nationale des droits de l'homme et la commission des droits des prisonniers et des détenus ont effectué des visites inopinées au centre de réforme et de réhabilitation afin d'enquêter sur les allégations concernant les conditions de vie des détenus.
«Ils ont examiné un certain nombre de demandes formulées par certains détenus et ont soumis un rapport détaillé aux autorités compétentes», a rapporté le ministère.
Outre la question du Bahreïn, la déclaration du conseil ministériel du CCG salue les mesures prises par l'Arabie saoudite et l'Iran pour reprendre leurs relations diplomatiques.
Le conseil ministériel a réitéré les décisions prises par le conseil suprême du CCG lors de sa 43e session, en décembre 2022. Selon ces dernières, il convient, en matière de relations avec l'Iran, d'adhérer au respect mutuel et de résoudre les différends par des voies pacifiques et un dialogue direct plutôt que de recourir à la force ou de menacer d'y recourir.
Le conseil ministériel a souligné l'importance de l'engagement pris par l'Iran de ne pas dépasser le taux d'enrichissement de l'uranium nécessaire à des fins pacifiques, ainsi que la nécessité de remplir ses obligations et de coopérer pleinement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Il a en outre «souligné l'importance de préserver la sécurité maritime ainsi que les voies navigables dans la région et de s'attaquer à tout ce qui pourrait menacer les voies maritimes, le commerce international et les installations pétrolières dans les États du CCG».
Par le passé, le CCG et d'autres pays ont accusé à plusieurs reprises l'Iran de mener des actions déstabilisatrices dans la région, notamment en armant des milices telles que les Houthis au Yémen, le Hezbollah au Liban et plusieurs groupes en Irak. Les Gardiens de la révolution iraniens ont également été accusés de perturber la navigation commerciale dans le Golfe, ce qui a provoqué des tensions dans la région.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com