WASHINGTON: La pandémie de Covid-19 continue de peser lourdement sur le marché du travail aux Etats-Unis avec un nouveau bond des inscriptions au chômage, rendant toujours plus pressante l'adoption d'un plan de soutien à l'économie en discussion au Congrès.
Démocrates et républicains sont désormais d'accord: les ménages et les entreprises du pays ont besoin d'aide, et il y a urgence.
«Des millions de personnes sont sans emploi. Les petites entreprises ferment. Les gens peinent à payer leurs factures, rester dans leurs logements, et mettre de la nourriture sur leur table. Le Congrès doit adopter un plan de relance immédiatement», a tweeté jeudi midi le président élu Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier.
Les responsables du Congrès, après s'être écharpés sur le sujet pendant des mois, et passé des heures à tenter en vain de trouver un accord, ont entamé en début de semaine des négociations marathon. Leur objectif: s'entendre sur une version commune et définitive de la proposition de 908 milliards de dollars mise sur pieds par un groupe d'élus des deux partis.
Une course contre la montre est désormais engagée, pour que le Congrès puisse ensuite voter au plus vite, et que des millions d'Américains ne se retrouvent pas, une fois Noël passé, sans ressource du jour au lendemain, lorsque les précédentes mesures auront expiré.
Pas de trêve de Noël
«Nous resterons ici jusqu'à ce que nous ayons terminé, même si cela signifie que nous devons travailler ce week-end», a averti jeudi matin le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell.
Il a salué, dans un discours devant les sénateurs, «les discussions et les progrès réalisés»: «Je pense que tout le monde travaille en bonne intelligence pour atteindre notre objectif commun d'obtenir un résultat».
Son collègue démocrate Chuck Schumer a lui aussi assuré que personne ne quitterait le Capitole, qui abrite le Congrès, tant qu'un accord ne serait pas trouvé, et s'est également montré optimiste: «nous nous rapprochons d'un compromis».
«Cette nuit, les responsables de la Chambre (des représentants) et du Sénat ont bien travaillé. Nous avons recommencé dès ce matin. Bien que beaucoup, si ce n'est tous, les sujets difficiles soient derrière nous, il reste quelques problèmes à résoudre», a-t-il souligné.
Le pays a désespérément besoin de ces aides, car la hausse sans précédent des cas de Covid-19 a de nouveau fragilisé l'économie américaine.
De nombreux responsables locaux, y compris les plus réfractaires aux mesures de confinement, ont pris la décision de refermer une partie de l'activité, notamment des bars et restaurants.
Hausse des inscriptions au chômage
Cela a engendré de nouveaux licenciements, et des travailleurs indépendants ont de nouveau vu leurs revenus chuter.
Ainsi, en une semaine, entre les 6 et 12 décembre, 885.000 personnes se sont inscrites au chômage, l'équivalent de la population de San Francisco (Californie).
Cela représente une hausse de 23.000 personnes par rapport aux inscriptions enregistrées la semaine précédente, qui étaient déjà en hausse, selon les données publiées jeudi par le département du Travail.
Le nombre total de bénéficiaires d'une allocation chômage continue en revanche à reculer, avec 5,5 millions de personnes entre le 29 novembre et le 5 décembre, soit 273.000 personnes de moins que la semaine précédente.
Mais cette baisse n'est pas uniquement le fait d'embauches. Beaucoup de chômeurs arrivent en effet en fin de droits, les aides étant versées aux Etats-Unis pendant six mois maximum.
Ils basculent alors vers les programmes d'aide mis en place au printemps face à la pandémie, qui permettent de prolonger le bénéfice des allocations ou de les ouvrir à des personnes qui n'y ont habituellement pas droit, comme les indépendants.
Ainsi au total, 20,7 millions d'Américains touchaient le chômage ou une de ces aides au cours de la dernière semaine de novembre, selon les dernières données disponibles, soit 1,6 million de plus que la semaine précédente.
Ce sont ces aides qui expirent fin décembre, et les prochaines semaines s'annoncent donc difficiles.