Joe Biden se rend au devant d'un G20 divisé

Des étudiants apportent les touches finales à un tableau représentant le Premier ministre indien Narendra Modi et le Président américain Joe Biden, dans une école d'art à Mumbai le 7 septembre 2023, en amont du sommet du G20 à New Delhi (Photo, AFP).
Des étudiants apportent les touches finales à un tableau représentant le Premier ministre indien Narendra Modi et le Président américain Joe Biden, dans une école d'art à Mumbai le 7 septembre 2023, en amont du sommet du G20 à New Delhi (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 septembre 2023

Joe Biden se rend au devant d'un G20 divisé

  • A New Delhi, le président américain occupera le devant de la scène du G20 samedi et dimanche, en l'absence des leaders chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine
  • Joe Biden entend profiter du sommet, sous la présidence du Premier ministre indien Narendra Modi, pour faire la démonstration que le bloc, malgré ses divisions, n'en reste pas moins le principal forum de coopération économique mondiale

WASHINGTON: Joe Biden entame jeudi une tournée asiatique qui l'amènera en Inde pour participer à un sommet du G20 qui paraît affaibli en l'absence notamment du président chinois Xi Jinping, puis au Vietnam.

Le déplacement du président américain intervient à un moment clé dans le jeu des alliances sur fond de guerre en Ukraine et alors que la Chine accroît son influence et conteste de plus en plus la superpuissance américaine.

M. Biden a décollé de la base aérienne d'Andrews, près de Washington, vers 21H30 GMT. Il doit faire escale sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, avant de rejoindre New Delhi vendredi.

La présidence américaine a précisé qu'il avait subi jeudi un nouveau test au Covid-19 qui s'est révélé négatif, comme les jours précédents. La Première dame Jill Biden a contracté la maladie lundi avec des symptômes légers, faisant craindre une possible contamination du président âgé de 80 ans.

Selon les services de la Première dame, elle a également testé négative jeudi.

A New Delhi, le président américain occupera le devant de la scène du G20 samedi et dimanche, en l'absence des leaders chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine.

Il entend profiter du sommet, sous la présidence du Premier ministre indien Narendra Modi, pour faire la démonstration que le bloc, malgré ses divisions, n'en reste pas moins le principal forum de coopération économique mondiale.

Une manière aussi d'envoyer un message à Pékin et aux alliances rivales montantes dont celle des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

La semaine dernière, Joe Biden s'était déclaré "déçu" que le président Xi, représenté à New Delhi par le Premier ministre Li Qiang, fasse l'impasse sur le sommet.

Le président américain discutera "d'une série d'efforts conjoints pour s'attaquer aux problèmes mondiaux", notamment le changement climatique, et "l'atténuation des conséquences économiques et sociales de la guerre menée par la Russie en Ukraine", qui affecte les pays les plus pauvres, a indiqué mardi le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.

"Il est déterminé à faire en sorte de travailler avec les partenaires des marchés émergents afin de réaliser ensemble des grandes choses. C'est ce que le monde constatera à Delhi ce week-end", a ajouté le conseiller.

Joe Biden va aussi plaider pour muscler les capacités de financement du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.

L'allié vietnamien 
A son programme dès son arrivée vendredi à New Delhi, une rencontre bilatérale avec le Premier ministre indien, qu'il avait reçu en grande pompe en juin à la Maison Blanche.

Les Etats-Unis resserrent leurs liens avec l'Inde pour tenir tête à la Chine, New Delhi cherchant de son côté à asseoir un rôle international de premier plan.

Et ce malgré leurs différends sur la Russie -- l'Inde n'a pas adhéré aux sanctions contre Moscou après l'invasion de l'Ukraine -- ou le respect des droits humains.

"Si les Etats-Unis commençaient à mettre en avant la question des droits et de la démocratie, cela risquerait de mettre en péril une relation bien trop importante pour que les Etats-Unis la perdent", estime Michael Kugelman, expert de l'Asie du Sud au Wilson Center à Washington.

Joe Biden doit, par ailleurs, se rendre au Vietnam dimanche pour rencontrer le chef du parti communiste au pouvoir dans ce pays, Nguyen Phu Trong, ainsi que d'autres dirigeants, dans l'optique là aussi de contrer l'influence de la Chine dans la région.

Les relations entre les Etats-Unis et le Vietnam se sont renforcées ces dernières années, y compris dans le domaine militaire et économique, les deux pays s'étant largement réconciliés malgré les stigmates de la guerre.

Cette visite du président américain s'inscrit dans une offensive diplomatique tous azimuts à destination des pays asiatiques, qu'ils soient ou non des alliés traditionnels des Etats-Unis.

Joe Biden a ainsi récemment reçu les dirigeants japonais et sud-coréen lors d'un sommet inédit.


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.


Biden s'efforce de remobiliser l'électorat afro-américain

Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington
  • La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020

WASHINGTON: A coup d'événements symboliques et d'interviews, Joe Biden, qui selon certains sondages serait en perte de vitesse auprès des Afro-Américains, s'efforce cette semaine de remobiliser cet électorat décisif.

Le président américain multiplie ainsi les hommages aux grandes luttes menées pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Jeudi, le démocrate de 81 ans, qui va affronter son prédécesseur républicain Donald Trump pour un second mandat en novembre, a reçu les familles des plaignants d'un combat judiciaire emblématique contre la ségrégation scolaire, ayant débouché sur la décision "Brown vs Board of Education" de la Cour suprême.

Dans cet arrêt de 1954, la Cour a jugé que la séparation des élèves blancs et des élèves noirs dans les écoles violait la Constitution.

Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington.

Puis il rencontrera les représentants des "Divine Nine", des "fraternités" et "sororités" (associations typiques des universités américaines) fondées par des étudiants et des étudiantes noires.

Dimanche enfin, il doit s'exprimer lors de la remise des diplômes de l'université historiquement noire de Morehouse à Atlanta (sud-est), celle où étudia Martin Luther King, le grand meneur de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960.

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé jeudi avoir investi au total 16 milliards de dollars dans la centaine d'universités historiquement noires du pays depuis l'élection de Joe Biden.

"Le président et moi-même restons déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir les universités historiquement noires", a commenté dans un communiqué la vice-présidente Kamala Harris, elle-même ancienne étudiante de l'un de ces établissements, la Howard University.

Gaza 

Reste à voir comment le démocrate, ferme soutien d'Israël, sera reçu à Morehouse, alors que certaines cérémonies de ce genre ont été perturbées récemment par des manifestants propalestiniens.

Concernant la guerre à Gaza, "il y a une inquiétude légitime", a dit le président américain, interrogé par une radio de la communauté afro-américaine à Atlanta (Géorgie, sud-est) à propos de ces mobilisations, en ajoutant: "Les gens ont le droit de manifester, de le faire pacifiquement."

Selon plusieurs sondages récents, Joe Biden, tout en restant nettement majoritaire auprès de cet électorat, perdrait du terrain auprès des électeurs noirs, en particulier les plus jeunes, dans certains Etats décisifs.

Parmi eux la Géorgie, ou encore le Wisconsin.

Ce n'est donc pas un hasard si Joe Biden a aussi accordé un entretien, également diffusé jeudi, à une radio afro-américaine de Milwaukee, dans cet Etat de la région des Grands Lacs.

Il y vante ses actions sociales et économiques en faveur des Afro-Américains et critique son opposant républicain.

"Il n'a littéralement rien fait (pour la communauté afro-américaine" et il veut empêcher son accès au vote", a dit Joe Biden.

Sur les ondes de la radio de Géorgie, il a déclaré: "Rappelez-vous qui est Trump. Il a accusé à tort les +Cinq de Central Park+", de jeunes Afro-Américains victimes d'une erreur judiciaire retentissante, "il a donné naissance aux théories du complot" autour de la nationalité de l'ancien président Barack Obama.

La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il avait alors remporté 92% de leurs voix, contre 8% à son adversaire républicain, selon l'institut Pew Research.


Le micro d’une étudiante coupé alors qu’elle demande à Columbia de se mobiliser pour Gaza

Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
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  • Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause
  • On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé

LONDRES: Un microphone a brièvement été coupé cette semaine lors d’un discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Columbia aux États-Unis. L’oratrice avait critiqué la position de l’université à l’égard de Gaza.

Mardi, l’étudiante Saham David Ahmed Ali a prononcé un discours devant les diplômés de la Mailman School of Public Health. Elle a appelé à une action contre Israël, critiquant le «silence sur le campus de l’université Columbia».

Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause. Elle a ensuite pu continuer. On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé.

Saham David Ahmed Ali a déclaré que l’université devait révéler ses relations avec des entreprises «tirant profit du génocide palestinien» et qu’elle devait immédiatement s’en désengager.

Elle a également demandé à Columbia d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où les civils palestiniens sont actuellement confrontés à la famine, selon l’ONU, alors qu’Israël poursuit sa campagne militaire qui a fait plus de trente-cinq mille morts, des milliers d’autres blessés et des centaines de milliers de déplacés à la suite de l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

L’université Columbia a été témoin d’importantes manifestations sur son campus depuis le 17 avril après que la présidente de l’université, Minouche Chafik, a témoigné devant le Congrès américain au sujet d’incidents présumés d’antisémitisme contre des étudiants juifs sur son campus.

Les manifestants ont ensuite occupé certaines parties du campus, notamment le Hamilton Hall de l’université. La police de New York a arrêté des centaines de personnes à la suite de ces manifestations, qui ont également déclenché des mouvements similaires dans d’autres grandes universités américaines, ainsi que des contre-manifestations d’étudiants brandissant des drapeaux israéliens et américains.

Columbia a également pris la mesure inhabituelle d’annuler sa cérémonie d’ouverture cette année à la suite des manifestations, organisant uniquement des cérémonies de remise des diplômes propres à l’université.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com