La Russie enverra des céréales à l'Afrique, Zelensky sur le front est

Le président russe Vladimir Poutine serre la main du président turc Recep Tayyip Erdogan lors de leur rencontre à Sotchi (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine serre la main du président turc Recep Tayyip Erdogan lors de leur rencontre à Sotchi (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 septembre 2023

La Russie enverra des céréales à l'Afrique, Zelensky sur le front est

  • Vladimir Poutine a promis lundi de livrer gratuitement des céréales à six pays africains «dans les prochaines semaines»
  • Le chef de l'Etat russe recevait son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, un des rares dirigeants dans l'Otan à poursuivre le dialogue au plus haut niveau avec le Kremlin

MOSCOU: Vladimir Poutine a promis lundi de livrer gratuitement des céréales à six pays africains "dans les prochaines semaines", après l'abandon en juillet de l'accord qui permettait à l'Ukraine d'exporter librement et sur lequel aucune avancée majeure n'a été annoncée.

La Russie a par ailleurs de nouveau bombardé des infrastructures dans le district d'Izmaïl (sud-ouest), dont le port, sur le Danube, est devenu crucial pour les exportations de l'Ukraine depuis le rétablissement du blocus en mer Noire, tandis que Volodymyr Zelensky a dit dans la soirée être près de la ligne de front dans l'est.

"Région de Donetsk. Nous rendons visite aux brigades combattantes qui défendent l'Ukraine, qui font partie du groupe opérationnel tactique de Donetsk", a ainsi le président ukrainien, tandis qu'une vidéo le montrait rencontrant des soldats.

«Nouvelles propositions»

"Nous sommes sur le point de conclure des accords avec six Etats africains" auxquels "nous avons l'intention de fournir gratuitement" des céréales "dans les prochaines semaines", avait auparavant assuré à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, Vladimir Poutine, sans préciser les pays concernés.

Le chef de l'Etat russe recevait son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, un des rares dirigeants dans l'Otan à poursuivre le dialogue au plus haut niveau avec le Kremlin.

M. Erdogan, qui joue aussi les intermédiaires dans l'épineux dossier des exportations de céréales ukrainiennes, a confié, sans autres détails, préparer de "nouvelles propositions" avec l'ONU pour "obtenir des résultats".

Vladimir Poutine s'est quant à lui simplement dit à nouveau prêt à "envisager la possibilité de ressusciter l'accord" dès que les livraisons de produits agricoles russes à l'étranger ne seraient plus entravées.

"Aujourd'hui, nous avons reçu une nouvelle confirmation du fait que toutes les 'négociations' avec #Poutine sont trompeuses et inutiles... Il vit clairement dans sa propre réalité, où 'tout le monde est responsable sauf lui'", a commenté Mikhaïlo Podoliak, un des principaux conseillers du président Zelensky.

L'enjeu est de négocier l'éventuelle reprise - à temps pour la récolte d'automne - de l'accord céréalier vital pour l'approvisionnement alimentaire mondial, auquel Moscou a mis fin mi-juillet.

Trouvé sous l'égide de la Turquie et des Nations unies à l'été 2022, il visait à protéger les exportations de céréales via les ports ukrainiens de la mer Noire.

Mais le Kremlin critique les sanctions occidentales qui, selon lui, compliquent la mise sur le marché international des produits russes, notamment les engrais, et attend des solutions concrètes pour revenir dans l'accord.

Alertes à la bombe

Ces discussions se sont déroulées à un moment où le nombre des attaques de drones en Ukraine, mais aussi sur le territoire russe, a largement augmenté ces dernières semaines.

Dans la nuit de dimanche à lundi, l'Ukraine a affirmé avoir détruit 23 drones explosifs lancés par la Russie sur le sud, une petite dizaine ayant touché son sol, sans toutefois faire de victimes.

Le gouverneur d'Odessa, dans le sud-ouest, Oleg Kiper a déploré l'endommagement d'"entrepôts, de bâtiments de production, de machines agricoles et d'équipements d'entreprises industrielles" dans le district d'Izmaïl.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des sites industriels avaient déjà été frappés sur le Danube.

L'armée russe a en outre déclaré lundi avoir détruit en mer Noire quatre vedettes transportant des soldats ukrainiens qui naviguaient en direction de l'ouest de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Et, dans la soirée, le gouverneur de la région russe frontalière de Briansk, Alexandre Bogomaz, a assuré qu'"un groupe de sabotage et de reconnaissance ukrainien" qui tentait de pénétrer en Russie avait été "repoussé".

De son côté, l'Ukraine a revendiqué lundi des gains territoriaux limités sur le front méridional - objet de toutes les attentions depuis que Kiev a dit avoir ouvert une petite brèche autour de la localité de Robotyné - et la reprise de trois km2 près de Bakhmout, dans l'est.

Des succès modestes et balayés d'un revers de la main par Vladimir Poutine qui a estimé lundi une fois encore que cette contre-offensive était un "échec".

A Kiev, les autorités ont fait état d'une nouvelle alerte à la bombe reçue pour toutes les écoles de la capitale, avant de révéler qu'elle était fausse, tout comme la première, le jour de la rentrée scolaire, le 1er septembre.

La police locale a par la suite dit avoir "reçu des informations" sur des engins explosifs placés dans "tous les centres commerciaux et de divertissement" de Kiev, sans autres précisions.

Dans le même temps, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a officiellement remis sa démission, au lendemain de l'annonce par le président Zelensky de son remplacement, après plusieurs scandales de corruption ayant touché son ministère et en plein conflit avec la Russie.

Enfin, un pilote russe d'hélicoptère Mi-8 opposé à l'invasion a fait défection et rejoint l'Ukraine aux commandes de son appareil à l'issue d'une opération spéciale montée en secret, d'après le renseignement militaire ukrainien


TikTok annonce sa fermeture dimanche aux États-Unis, suite à la décision de la Cour suprême

Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
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  • TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre
  • La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

WASHINGTON : « TikTok sera contraint de fermer le 19 janvier, soit dimanche, a annoncé la populaire application sur X vendredi soir, à moins que le gouvernement de Joe Biden ne garantisse la non-application de la loi qui interdit la plateforme aux États-Unis à moins que son propriétaire chinois n'accepte de la vendre.

TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre, scellant le sort du réseau social dans le pays, sauf intervention de dernière minute.

« Il ne fait pas de doute que, pour plus de 170 millions d'Américains, TikTok offre un important mode d'expression, d'interaction et d'appartenance à une communauté », ont estimé les neuf hauts magistrats, unanimes.

« Mais le Congrès a établi que sa cession était nécessaire pour répondre à ses inquiétudes légitimes en matière de sécurité nationale », ont-ils observé.

La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

La loi impose théoriquement aux fournisseurs d'accès à Internet et aux boutiques d'applications de bloquer les téléchargements et les mises à jour à partir de minuit dans la nuit de samedi à dimanche. Les principales d'entre elles, contactées par l'AFP, n'ont pas répondu.

Selon une déclaration de la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, « l'application de la loi (devait) revenir au prochain gouvernement, qui prendra ses fonctions lundi ».

- « Besoin de temps » -

Le ministère américain de la Justice a de son côté fait savoir vendredi que l'application de la loi allait s'étaler dans le temps, ce qui pose la question de ses effets à très court terme.

« Les déclarations publiées aujourd'hui par la Maison Blanche et le département de la Justice n'ont pas apporté la clarté et l'assurance nécessaires aux fournisseurs de services qui font partie intégrante du maintien de la disponibilité de TikTok pour plus de 170 millions d'Américains », a indiqué TikTok, avant d'avertir que l'application serait certainement contrainte d'afficher un écran noir dimanche.

Donald Trump s'est, à plusieurs reprises, dit favorable à ce que l'application soit préservée aux États-Unis, et avait même plaidé en ce sens auprès de la Cour suprême, en vain.

Vendredi, il a souligné que la décision de la Cour devait être « respectée », mais dit avoir « besoin de temps » pour statuer sur le sort du réseau social, promettant une décision « dans un avenir assez proche ».

Celui qui doit prendre ses fonctions lundi à midi a évoqué le sort de TikTok lors d'une conversation téléphonique avec le président chinois, Xi Jinping, vendredi.

Signe de l'ouverture de Donald Trump vis-à-vis du réseau social préféré des jeunes, le PDG de TikTok, Shou Chew, a été invité à la cérémonie d'investiture en tant qu'invité d'honneur.

« Je tiens à remercier le président Trump pour son engagement à travailler avec nous afin de trouver une solution qui permette à TikTok de rester disponible aux États-Unis », a déclaré Shou Chew dans une vidéo postée sur la plateforme vendredi.

« Nous allons mettre en place des mesures pour empêcher que TikTok n'éteigne la lumière » aux États-Unis, a assuré jeudi sur la chaîne Fox News Mike Waltz, élu républicain à la Chambre des représentants et nommé conseiller à la Sécurité nationale par Donald Trump.

- « Victoire » -

Adoptée en avril 2024 par les élus américains, cette loi vise à empêcher les autorités chinoises d'accéder aux données des utilisateurs du réseau social aux États-Unis ou de tenter de manipuler l'opinion américaine.

ByteDance a jusqu'ici systématiquement refusé de céder TikTok, même si plusieurs investisseurs américains, en premier lieu l'homme d'affaires Frank McCourt, se sont positionnés, prêts à mettre 20 milliards de dollars sur la table.

« Les créateurs de contenu présents sur TikTok se préparent à une possible interdiction, dans un contexte de grande incertitude », explique Courtney Spritzer, la patronne de l'agence de marketing numérique Socialfly, spécialisée dans les réseaux sociaux.

Quant aux annonceurs, « certains parient sur une extinction de la plateforme, tandis que d'autres sont plus optimistes et pensent qu'elle continuera après dimanche », a-t-elle ajouté.

La perspective d'une disparition potentielle de TikTok a suscité l'agitation sur Internet, les trois applications les plus téléchargées sur l'App Store d'Apple étant trois plateformes vidéo : la chinoise Xiaohongshu, Lemon8, une autre filiale de ByteDance, et l'application américaine Clapper. TikTok figurait lui-même dans le top 10.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.