Que se passe-t-il à Deir Ezzor, une province clé de l'est de la Syrie?

Des combattants arabes syriens sont positionnés sur la ligne de front de Mahsali et Arab Hasan, à la périphérie de Manbij, dans le nord-est de la Syrie sous contrôle turc, alors qu'ils combattent aux côtés des Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes, le 4 septembre 2023. (Photo Rami al SAYED /AFP)
Des combattants arabes syriens sont positionnés sur la ligne de front de Mahsali et Arab Hasan, à la périphérie de Manbij, dans le nord-est de la Syrie sous contrôle turc, alors qu'ils combattent aux côtés des Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes, le 4 septembre 2023. (Photo Rami al SAYED /AFP)
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Publié le Lundi 04 septembre 2023

Que se passe-t-il à Deir Ezzor, une province clé de l'est de la Syrie?

  • Les Etats-Unis, qui déploient des centaines de soldats dans cette province riche en pétrole, sont intervenus pour tenter d'empêcher que les combats ne dégénèrent en conflit entre Kurdes et tribus arabes
  • La province à majorité arabe de Deir Ezzor est traversée par l'Euphrate qui marque la frontière entre les zones tenues par le régime syrien de Bachar al-Assad et celles contrôlées par ses adversaires

BEYROUTH: Des affrontements opposent depuis plus d'une semaine dans la province de Deir Ezzor dans l'est de la Syrie des forces dominées par les Kurdes et soutenues par les Etats-Unis à des combattants arabes locaux, menaçant le fragile équilibre dans cette région stratégique.

Les Etats-Unis, qui déploient des centaines de soldats dans cette province riche en pétrole, sont intervenus pour tenter d'empêcher que les combats ne dégénèrent en conflit entre Kurdes et tribus arabes, dans un pays dévasté et morcelé par plus de 12 ans de guerre.

Quelles sont les forces en présence?

La province à majorité arabe de Deir Ezzor est traversée par l'Euphrate qui marque la frontière entre les zones tenues par le régime syrien de Bachar al-Assad et celles contrôlées par ses adversaires.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dirigée par les Kurdes et qui comprend des formations arabes, sont déployées sur la rive orientale de l'Euphrate.

Elles ont pris le contrôle de ces territoires, avec le soutien de la coalition antijihadiste emmenée par Washington, au prix de violents combats avec le groupe Etat islamique (EI), défait en 2019.

Des cellules dormantes de l'EI demeurent cependant dans cette région frontalière de l'Irak et lancent régulièrement des attaques, notamment contre les FDS et les forces du régime syrien.

La coalition internationale, dont le plus grand contingent est américain, maintient des bases sur le champ pétrolier d'Al-Omar, le plus grand de Syrie, et sur le champ gazier de Conoco.

Les forces du régime sont déployées sur la rive occidentale de l'Euphrate, de même que les groupes pro-iraniens qui combattent aux côtés de Bachar al-Assad depuis le début de la guerre en 2011.

Pourquoi les combats ont éclaté?

Le 27 août, les FDS ont arrêté Ahmad al-Khabil, le chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, un groupe local arabe armé affilié aux FDS, l'accusant de malversations, de trafic de drogue et de collusion avec le régime.

Ses partisans ont alors lancé des attaques contre les FDS et les affrontements ont fait 71 morts, des combattants pour la plupart, selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La tension s'est aggravée après que des combattants prorégime ont traversé l'Euphrate vers des zones de combat, d'après l'OSDH.

Les FDS ont instauré samedi un couvre-feu de 48 heures, accusant des "mercenaires liés au régime" de vouloir "semer la discorde" entre elles et les tribus arabes.

Lundi, elles tentaient de reprendre le contrôle total d'une dernière localité en proie aux combats.

Deux médiateurs américains ont rencontré dimanche des responsables des FDS et des dirigeants tribaux.

Conflit avec les tribus?

Certains ont tenté de dépeindre les affrontements comme un conflit entre les forces kurdes et les tribus arabes.

Mais les FDS ont assuré n'avoir aucun différend avec ces tribus dont beaucoup les ont aidées dans leur lutte contre l'EI.

Selon l'analyste Aron Lund, du centre de réflexion Century International, "il y a beaucoup d'exagérations et de propagande".

Mais dans le même temps, "cette région est une poudrière", ajoute-t-il à l'AFP, prévenant que "si les combats s'étendent et empoisonnent les relations arabo-kurdes, les acteurs qui seraient intéressés à alimenter le conflit ne manquent pas".

Il explique que "la Turquie, le gouvernement syrien, et l'EI ont tous un intérêt à saper l'ordre actuel" et s'attirer les faveurs des tribus arabes.

La Turquie, qui déploie des troupes dans le nord de la Syrie, considère les forces kurdes comme des "terroristes", et M. Assad est opposé à l'administration autonome mise en place par les Kurdes dans leurs régions et à leur alliance avec Washington.

Les médias du régime évoquent des combats entre les FDS et "les forces des tribus arabes".

Mais Omar Abou Layla, qui dirige le site d'informations DeirEzzor24, assure qu'il "n'existe pas de forces des tribus arabes" unifiées.

Il explique à l'AFP que les chefs de ces tribus, dont certaines ont des ramifications dans les pays voisins, sont partagés entre ceux qui soutiennent les FDS et ceux qui maintiennent en secret des liens avec le régime.

"Si les tribus arabes s'étaient réellement liguées contre les FDS, celles-ci ne seraient plus aujourd'hui à Deir Ezzor."


Quatre morts et 13 blessés dans un glissement de terrain en Algérie

Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain à Oran, ville côtière de l'ouest de l'Algérie, ont annoncé les autorités dimanche. (AFP)
Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain à Oran, ville côtière de l'ouest de l'Algérie, ont annoncé les autorités dimanche. (AFP)
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  • Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain survenu à Oran, une ville côtière de l'ouest de l'Algérie, ont annoncé les autorités dimanche.
  • Les autorités n'ont pas commenté les raisons du glissement de terrain.

ALGER : Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain survenu samedi soir à Oran, une ville côtière de l'ouest de l'Algérie.

Le glissement de terrain s'est produit samedi en fin de journée dans le quartier Hai Essanouber de la ville, a indiqué la protection civile.

Les quatre personnes décédées étaient âgées de 5 à 43 ans et les 13 autres victimes, âgées de 12 à 75 ans, ont subi des blessures diverses.

Les autorités n'ont pas commenté les raisons du glissement de terrain, qui, selon le ministère de l'Intérieur, « a provoqué l'effondrement de cinq maisons en tôle ».

Le ministère a déclaré que le bilan était « définitif » car personne n'est encore porté disparu à la suite du glissement de terrain.
 


Trêve à Gaza : « Un peu de progrès » lors d'une réunion jeudi à Doha, selon le Premier ministre qatari

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  • Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé dimanche avoir constaté « un peu de progrès » lors d'une réunion jeudi à Doha,
  • « Nous devons toutefois encore trouver une réponse à la question essentielle : comment mettre fin à ce conflit. C'est, à mon sens, le point clé de l'ensemble des négociations », a-t-il ajouté.

DOHA : Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé dimanche avoir constaté « un peu de progrès » lors d'une réunion jeudi à Doha, dans le cadre des efforts du médiateur qatari pour obtenir une trêve dans la bande de Gaza.

Interrogé lors d'une conférence de presse pour savoir s'il avait rencontré à cette occasion le chef du Mossad, David Barnea, comme l'ont rapporté des médias israéliens, M. Thani n'a pas confirmé l'avoir rencontré, mais a répondu : « Nous avons pu observer un peu de progrès jeudi. »

« Nous devons toutefois encore trouver une réponse à la question essentielle : comment mettre fin à ce conflit. C'est, à mon sens, le point clé de l'ensemble des négociations », a-t-il ajouté.

« La réunion de jeudi s’inscrit dans le cadre de ces efforts où nous essayons de trouver une percée », a déclaré le Premier ministre qatari, sans donner plus de détails. 

Le Hamas est « prêt à un échange de prisonniers (otages israéliens contre prisonniers palestiniens) en une seule opération et une trêve de cinq ans », a déclaré samedi l'un de ses responsables à l'AFP sous couvert d'anonymat.

Le mouvement avait rejeté une proposition israélienne le 17 avril, prévoyant notamment une trêve de 45 jours en échange du retour de dix otages vivants, captifs depuis le 7 octobre. Il réclame un accord « global » pour mettre fin au conflit.

Le Premier ministre qatari a indiqué dimanche que les efforts en cours portaient sur « le meilleur accord global possible qui mette fin à la guerre, permette la libération des otages et évite de diviser l'accord en plusieurs phases, car nous sommes déjà passés par ces phases ».  


Gaza : le ministère de la Santé du Hamas relève son bilan des morts depuis le début de la guerre

Un Palestinien se tient au-dessus de corps couverts, tués lors d'une frappe israélienne sur une école transformée en abri, à la morgue de l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza, le 23 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
Un Palestinien se tient au-dessus de corps couverts, tués lors d'une frappe israélienne sur une école transformée en abri, à la morgue de l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza, le 23 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • e ministère de la Santé du Hamas a revu dimanche à la hausse son bilan de la guerre à Gaza après confirmation de la mort de plusieurs centaines de disparus, faisant désormais état de 52 243 personnes tuées dans le territoire palestinien.
  • « Un total de 697 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulées, après finalisation et vérification de leurs données par le comité de suivi des personnes disparues », a indiqué le ministère dans un communiqué.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Le ministère de la Santé du Hamas a revu dimanche à la hausse son bilan de la guerre à Gaza après confirmation de la mort de plusieurs centaines de disparus, faisant désormais état de 52 243 personnes tuées dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre 2023.

« Un total de 697 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulées, après finalisation et vérification de leurs données par le comité de suivi des personnes disparues », a indiqué le ministère dans un communiqué.

« Le bilan total de l'agression israélienne s'élève à 52 243 martyrs et 117 639 blessés depuis le 7 octobre 2023 », a-t-il ajouté.

Jusqu'à présent, ces centaines de personnes étaient considérées comme portées disparues, a expliqué à l'AFP Khalil Al-Daqran, porte-parole de l'hôpital Al-Aqsa.

« Leurs familles les avaient signalés comme disparus, mais leurs corps ont ensuite été retrouvés sous les décombres ou dans des zones inaccessibles aux équipes médicales en raison de la présence de l'armée israélienne », a-t-il dit. 

« Pourquoi cela n'est-il pas annoncé au fil du temps ? Parce que le comité judiciaire publie son rapport à intervalles réguliers, et non quotidiennement. Ils suivent leur propre protocole de travail, et une fois leur rapport remis, il est officiellement adopté », a renchéri Ismail Al-Thawabta, un porte-parole des autorités du Hamas.

Israël a régulièrement mis en doute la crédibilité des statistiques du ministère de la Santé à Gaza, mais celles-ci sont jugées fiables par l'ONU.