BAGDAD: Le gouvernement irakien a signé dimanche un accord avec la Société Financière Internationale (IFC), qui fait partie du groupe de la Banque mondiale, en vue de développer et réhabiliter de fond en comble le vétuste aéroport international de Bagdad.
Jouant un rôle de consultant, l'institution présentera "un portefeuille d'investissement complet concernant la manière dont l'aéroport doit être agrandi, financé, exploité et entretenu", ont expliqué dans un communiqué les services du Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, présent dimanche à la cérémonie de signature.
Le but est aussi de voir comment "renforcer la qualité de ses infrastructures et les facteurs de sécurité, ainsi que l'amélioration de ses services, pour être en conformité avec les normes aéroportuaires internationales", ajoute le texte.
L'aéroport international n'a pas connu de réfection majeure depuis son inauguration au début des années 1980, à l'époque où le dictateur Saddam Hussein dirigeait l'Irak.
Les trois terminaux sont vétustes et dotés d'un confort des plus rudimentaires. L'aéroport et son personnel sont rapidement débordés par l'afflux de voyageurs, en particulier durant les périodes de pèlerinages religieux chiites.
Fin 2022, deux incendies étaient survenus à trois jours d'intervalle à l'intérieur de terminaux, sans faire de victimes. M. Soudani avait alors limogé trois responsables aéroportuaires.
En raison d'un embargo international, l'aéroport de Bagdad avait été fermé dans les années 1990, obligeant les voyageurs à prendre la route jusqu'à Amman en Jordanie pour s'envoler.
Dans un pays ravagé par des décennies de conflits, des troupes engagées dans une coalition internationale antidjihadistes stationnent encore dans un secteur de l'aéroport, qui essuie sporadiquement des tirs, comme en janvier 2022. Une attaque à la roquette avait alors endommagé deux avions vides sur le tarmac.
En avril, le gouvernement avait alloué 500 000 dollars à l'Autorité de l'aviation civile pour conclure un contrat avec l'IFC, principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents.
Selon l'accord, l'institution internationale fournira "des consultations pour développer le secteur privé et renforcer son entrée dans le domaine des services publics, en partenariat avec le secteur public", ajoute le communiqué du gouvernement.
En Irak, pourtant riche en hydrocarbures, infrastructures en déliquescence et services publics défaillants témoignent des décennies de conflits qui ont miné le pays, mais aussi d'une mauvaise gestion publique et d'une corruption endémique.