ISLAMABAD: L'inflation est reste élevée en août au Pakistan où l'effondrement de la roupie et l'envolée des prix imputées au plan de sauvetage du FMI ont conduit des milliers de commerçants à faire grève et à fermer boutique samedi.
Le Pakistan était au bord du défaut de paiement cet été avant que le Fonds monétaire international (FMI) n'accepte un accord de sauvetage à condition que le gouvernement réduise les subventions qui avaient permis d'amortir le coût de la vie.
Selon les données officielles publiées vendredi, l'inflation s'est maintenue au niveau très élevé de 27,4% en glissement annuel en août tandis que l'évolution sur un mois fait apparaître de fortes hausses des prix du carburant (+8% par rapport à juillet), des factures d'eau en zones urbaines (plus de 11% de hausse) ou des prix des tomates (+82%).
Cette flambée des coûts, qui concentre la colère de la population à l'approche d'élections générales, a conduit plusieurs marchés à Lahore, Karachi et Peshawar à fermer leurs portes samedi en signe de protestation.
"Tout le monde participe, parce que la situation est devenue insupportable", a déclaré à l'AFP le président du syndicat des marchands, Ajmal Hashmi. "Il va falloir de l'aide, pour que les gens puissent recommencer à mettre de la nourriture sur la table".
Les commerçants ont un pouvoir immense au Pakistan et, en raison des élections générales dans quelques mois, le gouvernement se retrouve face à la tâche compliquée de conserver leur soutien tout en satisfaisant aux conditions du FMI.
Depuis l'accord signé avec le Fonds monétaire international, la roupie a franchi le seuil historique de 300 roupies pour un dollar, tandis qu'Islamabad a augmenté les tarifs de l'essence et de l'électricité, provoquant un mécontentement généralisé.
Le Premier ministre par interim Anwaar-ul-Haq Kakar a déclaré vendredi que les augmentations de prix devraient être supportées, car "il n'y a pas d'autre option".
"En utilisant les subventions pour diminuer le coût de la vie, on ne fait que reporter à plus tard la charge budgétaire", a-t-il ajouté.
Le Parlement a été dissous le mois dernier au Pakistan, et c'est depuis un gouvernement par intérim qui dirige le pays, en attendant les prochaines élections dont la date n'a pas encore été fixée.