Environ 100 000 personnes évacuées après des inondations dans l'Est du Pakistan

Des secouristes aident les victimes de la zone touchée par les inondations dans le village de Bhikhiwind, district de Kasur, le 22 août 2023 (AFP).
Des secouristes aident les victimes de la zone touchée par les inondations dans le village de Bhikhiwind, district de Kasur, le 22 août 2023 (AFP).
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Publié le Mercredi 23 août 2023

Environ 100 000 personnes évacuées après des inondations dans l'Est du Pakistan

  • Plusieurs centaines de villages du Pendjab ont été submergés par la crue de cette rivière, la Sutlej, et des milliers d'hectares de terres agricoles, notamment de plantations, ont été détruits
  • Après des pluies de mousson diluviennes qui ont provoqué des inondations, l'Inde a déversé dimanche dans la Sutlej près de 85 000 m3 par seconde d'eau en excès dans ses réservoirs, causant ainsi des inondations en aval, du côté pakistanais

KASUR: Quelque 100 000 personnes ont été évacuées dans la province du Pendjab au Pakistan après des inondations déclenchées, selon les autorités pakistanaises, par le déversement par l'Inde des surplus d'eaux de mousson dans une rivière arrosant les deux pays.

Plusieurs centaines de villages du Pendjab ont été submergés par la crue dimanche de cette rivière, la Sutlej, et des milliers d'hectares de terres agricoles, notamment de plantations, ont été détruits.

"Nous avons secouru 100 000 personnes et les avons transférées dans des endroits plus sûrs", a déclaré mercredi à l'AFP Farooq Ahmad, le porte-parole des services de secours du Pendjab.

Après des pluies de mousson diluviennes qui ont provoqué des inondations, l'Inde a déversé dimanche dans la Sutlej près de 85.000 m3 par seconde d'eau en excès dans ses réservoirs, causant ainsi des inondations en aval, du côté pakistanais, selon Mohsin Naqvi, le chef du gouvernement du Pendjab.

L'Inde déverse fréquemment ses surplus d'eau dans les rivières coulant vers le Pakistan, qu'elle avertit normalement à l'avance mais qui dénonce un problème récurrent.

Muhammad Aslam, un haut responsable du service météo pakistanais, a indiqué à l'AFP que la rivière Sutlej n'avait pas connu une telle crue en 35 ans.

Depuis le 9 juillet, 16 personnes ont péri dans des inondations directement causées par les décharges régulières d'eau par l'Inde, selon le service d'urgence pakistanais Rescue 1122.

Les digues censées protéger les habitations n'ont pas résisté à la crue et des centaines de villages ne sont plus accessibles par la route.

Les opérations de secours se poursuivent dans les zones inondées, où les autorités doivent utiliser des bateaux pour mettre à l'abri hommes, femmes, enfants et bétail.

"Il y a trop d'eau ici. Les enfants ont faim et ils n'ont rien à manger", a déclaré mardi à l'AFP Sidhra Bibi, une villageoise ayant trouvé refuge dans un camp de Kasur, l'un des sept districts au moins affectés ou sur le point de l'être.

Pluies de mousson attendues

"L'eau des inondations est arrivée il y a deux jours et toutes nos maisons ont été submergées. Nous avons marché jusqu'ici à pied avec grande difficulté", a raconté Kashif Mehmood, un ouvrier venu avec son épouse et ses trois enfants dans un camp de secours.

L'Autorité provinciale de gestion des catastrophes a prévenu que les inondations pourraient encore s'aggraver dans les prochains jours, de nouvelles pluies de mousson étant attendues dans cette région.

Au moins 175 personnes sont mortes au Pakistan dans des inondations, des effondrements d'immeubles, des glissements de terrain et autres incidents provoqués par les pluies de mousson depuis fin juin.

Les niveaux d'eau après les fortes pluies de mousson en Inde étaient si élevés qu'ils excédaient "de beaucoup les capacités de stockage de l'Inde", a expliqué à l'AFP Ali Tauqeer Sheikh, un expert pakistanais du climat.

"Il n'y avait pas de pas de mauvaise intention ou de malveillance de la part de l'Inde", a-t-il estimé. "Parce qu'au Pakistan, nous surveillions très attentivement la mousson indienne, nous l'attendions et l'anticipions, et donc les autorités du Pendjab et pakistanaises avaient suffisamment de temps pour évacuer les communautés et préparer un plan d'urgence."

Le Pakistan tente toujours de se remettre des inondations dévastatrices qui ont touché près d'un tiers de son territoire en 2022, affectant plus de 33 millions de personnes et faisant plus de 1 700 morts.

La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle pour l'irrigation des plantations et pour reconstituer les ressources en eau de l'Asie du Sud, à laquelle elle apporte de 70 à 80% de ses précipitations annuelles.

Elle est vitale pour l'agriculture et la sécurité alimentaire de cette région pauvre, qui compte à elle seule environ deux milliards d'habitants. Mais elle apporte aussi chaque année son lot de drames et destructions.

Selon les experts, le réchauffement climatique contribue à rendre les précipitations plus intenses et plus imprévisibles.

Le Pakistan, qui abrite une population de 250 millions d'habitants, dit n'être responsable que de moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais il figure pourtant parmi les pays les plus vulnérables au dérèglement climatique.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.