PARIS: La France a confirmé vendredi la mort d'un Français et "l'incarcération d'un autre compatriote en Algérie dans un incident impliquant plusieurs de nos ressortissants", alors que des médias marocains ont affirmé jeudi que deux vacanciers franco-marocains auraient été tués par des garde-côtes algériens.
Le ministère français des Affaires étrangères évoque, lui, le décès d'un seul ressortissant et n'a pas précisé les circonstances de sa mort.
"Le centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et nos ambassades au Maroc et en Algérie sont en contact étroit avec les familles de nos concitoyens, à qui nous apportons tout notre soutien", précise-t-il dans un communiqué.
"Nous sommes en contact avec les autorités marocaines et algériennes. Le parquet a été avisé", a également indiqué une porte-parole du ministère.
Des médias marocains, citant un témoin du drame, avaient rapporté jeudi soir que deux vacanciers franco-marocains avaient été tués par des garde-côtes algériens alors qu'ils s'étaient égarés en jet-skis dans une zone maritime algérienne à la frontière avec le Maroc.
Selon le site d'information Le360, Bilal Kissi et Abdelali Mechouer ont été tués mardi soir près de la ville côtière marocaine de Saïdia (nord-est du pays).
Le Quai d'Orsay n'a pas précisé l'identité de la personne décédée.
Saïdia est une station balnéaire très prisée l'été, connue pour sa longue plage et ses activités nautiques.
Un troisième homme, qui serait également franco-marocain, Smaïl Snabé, a été arrêté par les garde-côtes algériens et présenté mercredi devant un procureur algérien, selon Le360, citant des "sources concordantes".
Ce drame intervient dans un contexte de tensions entre l'Algérie et le Maroc, exacerbées par leur antagonisme sur le territoire disputé du Sahara occidental.
Ni Rabat ni Alger n'ont pour l'heure publiquement réagi dans l'immédiat.
Leurs frontières sont fermées depuis 1994 et l'Algérie a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc en août 2021, accusant Rabat d'"actes hostiles", une décision "complètement injustifiée", selon Rabat.
La récente reconnaissance par Israël de la "souveraineté marocaine" sur le territoire disputé du Sahara occidental a encore avivé les tensions avec Alger qui a dénoncé des "manoeuvres étrangères" à ses portes.
Les quatre jeunes gens -- trois Franco-Marocains et un Marocain -- étaient chacun sur un jet-ski, selon un témoin.
"Nous nous sommes perdus mais on a continué jusqu'à ce que nous nous retrouvions en Algérie. Nous avons su que nous étions en Algérie car un zodiac noir algérien est venu vers nous, il a commencé à zigzaguer comme s'ils voulaient nous renverser", a raconté Mohamed Kissi, le frère aîné de Bilal, auprès du site marocain Al Omk.
Il a dit avoir été récupéré par la marine marocaine qui l'a ramené à la marina de Saïdia.
"Ils (les occupants du zodiac) ont tiré sur nous. Dieu merci, je n'ai pas été touché mais mon frère et mon ami, ils les ont tués. Ils ont arrêté mon autre ami", a-t-il également témoigné.
"Nous nous sommes perdus et nous étions en panne d'essence", a-t-il expliqué.
Interrogé jeudi par la presse locale, le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baïtas, n'a fait aucun commentaire, se bornant à répondre qu'il s'agit "d'une affaire qui relève de la compétence du pouvoir judiciaire".
Aucune confirmation n'a pu être obtenue côté algérien dans l'immédiat.