Face aux critiques sur la pollution de l'air, la RATP se défend

Dans la station de métro Gare de l'Est à Paris, le 7 mars 2023. (Photo Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
Dans la station de métro Gare de l'Est à Paris, le 7 mars 2023. (Photo Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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Publié le Vendredi 01 septembre 2023

Face aux critiques sur la pollution de l'air, la RATP se défend

  • Au cours de l'année passée, l'état de la qualité de l'air dans le réseau souterrain (métro et RER) et la communication du groupe ont été mis en cause
  • Les frottements provoqués au moment du freinage des trains émettent quantité de particules fines

PARIS: Sur le quai du RER A à l'arrêt Auber, dans le centre de Paris, une grande boîte rectangulaire traque discrètement les particules fines. C'est un des cinq points du réseau de la RATP, souvent critiquée pour la qualité de l'air, à mesurer la pollution en continue.

Derrière des grilles au centre du quai, à deux mètres de hauteur, deux "têtes de prélèvements" absorbent l'air vers des filtres.

Les particules fines sont alors pesées sur des montres en quartz: "du matériel à 40.000 euros avec une précision au microgramme", souligne Sophie Mazoué, directrice RSE de la RATP jeudi au cours d'une "journée pédagogique" organisée par la Régie des transports à l'attention de la presse.

Objet d’une enquête du parquet de Paris et ayant subi le feu médiatique à la parution d’une étude en mai réalisée pour l'émission "Vert de rage" de France 5 qui s'alarmait de niveaux de pollution aux particules fines au-delà des standards recommandés, la RATP assure être "dans une optique d'amélioration continue" de la qualité de l'air.

Dans cinq stations parmi "les plus fréquentées" dont Auber, des dispositifs de surveillance continue ont été progressivement mis en place depuis 1997. Leurs données sont directement accessibles sur le site de l'opérateur.

Pas assez d'études

Observant qu'il n'y a pour l'instant "pas assez d'études d'impact sur la santé pour édicter des normes", la RATP veut "surveiller et agir", explique Marie-Claude Dupuis, directrice stratégie, innovation et développement de la RATP

Au cours de l'année passée, l'état de la qualité de l'air dans le réseau souterrain (métro et RER) et la communication du groupe ont été mis en cause.

Au printemps, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "mise en danger d'autrui" visant la Régie, soupçonnée par l'association Respire de dissimuler à ses usagers des taux anormalement élevés.

Quelques semaines plus tard, l'étude réalisée pour "Vert de rage" publiait une cartographie précise, mais contestée par la RATP, de la pollution dans le réseau souterrain.

"La RATP se cache derrière le code du travail qui ne légifère pas sur ces particules" fines, accuse Bastien Berthier, secrétaire FO-RATP. "Ce qui nous inquiète c'est qu'on s'est rendu compte (avec cette étude, NDLR) que la mauvaise qualité de l'air augmente sur les lignes avec du nouveau matériel".

Pourtant, la RATP considère que "le premier levier est le renouvellement des trains", plus modernes et moins polluants selon Mme Dupuis. Le parc de rames devrait être renouvelé d'ici 2034.

A plus court terme, "de nouvelles garnitures de freinages pour équiper les disques de freins" des RER est à l'expérimentation depuis 2020, explique dans l'atelier de Sucy-en-Brie Eric Lohier, responsable technique étude de la RATP.

Les frottements provoqués au moment du freinage des trains émettent quantité de particules fines. Le nouveau type de garnitures doit permettre de baisser les émissions dues aux freinage mécanique de 60% à 90%.

Puits d'aération

A date, 100% des RER et 70% des métros ont été équipés de freins électriques, non émetteurs de particules. Les freins mécaniques demeurent nécessaires en complément dans certains situations.

"On veut savoir l'impact des particules", revendique le syndicaliste M. Berthier qui affirme réclamer "depuis le début de l'année" les résultats d'une étude de santé sur les maladies respiratoires, menée par la RATP avec Unisanté, le centre universitaire de médecine de Lausanne, sur 300 agents de terrain.

"Pour l'instant, tout est rassurant, mais on continue", assure quant à elle Sophie Mazoué.

Depuis 2002, 240 ventilateurs ont été rénovés sur le réseau et 26 ventilateurs neufs ont été mis en place. Le dernier en date, disposé au fond d'un puits de ventilation de 12 mètres de profondeur non loin de la place de la Bastille doit entrer en action en septembre.

Il rejoindra les 370 ventilateurs de tunnels qui permettent à la RATP de faire circuler l'air et d'évacuer les microparticules, qui se diluent ensuite dans l'air à la surface.

Le "programme de ventilation" est financé par Île-de-France Mobilité (IDFM) à hauteur de 57 millions d'euros sur l'échéance 2021-2024.

"Complètement aligné" sur la RATP, IDFM "veut absolument la transparence" a assuré Jean Probst, directeur général de l'autorité des transports franciliens qui a annoncé que des données précises, fournies par la RATP et traitées par Airparif, seront publiées d'ici décembre.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.