LONDRES : Le Royaume-Uni devrait ajouter le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien à sa liste de groupe terroristes, et considérer la détention de citoyens britanniques binationaux par Téhéran comme une prise d’otages, a déclaré un groupe de députés britanniques.
Le Comité des affaires étrangères de la Chambre des communes du Royaume-Uni a présenté ces propositions dans un nouveau rapport qui se concentre sur la menace posée par l’Iran. Selon ce rapport, l’approche du Royaume-Uni envers les détenus binationaux «ne fonctionne pas».
Quatre citoyens irano-britanniques, dont Nazanin Zaghari-Ratcliffe, encourent désormais des peines de prison et d’autres sanctions en Iran.
«Le gouvernement britannique doit décrire la détention arbitraire de ressortissants telle qu’elle est, c’est une prise d’otage», a déclaré le président du comité restreint, Tom Tugendhat. «L’accusation, le procès, et la condamnation de citoyens britanniques en Iran sont un simulacre de procès. Se servir de jeunes mères et de retraités comme monnaie d’échange et moyen de pression est une forme de diplomatie inacceptable. Le bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement est critiqué pour son inertie apparente et sa réponse médiocre à la prise d’otages parrainée par l’État, et il est clair qu’une approche plus décisive et mieux coordonnée est nécessaire», a-t-il ajouté.
Selon le rapport, le bureau des Affaires étrangères devrait prendre une position plus «ferme» dans la négociation de la libération des citoyens britanniques binationaux. Un premier pas serait d’avertir le président iranien Hassan Rouhani que le respect des droits de la personne est nécessaire pour maintenir de bonnes relations avec l’Occident.
Les mécanismes dont dispose le Royaume-Uni pour sécuriser les libérations sont «totalement inefficaces», ajoute le rapport.
Le comité insiste que le Royaume-Uni «devrait exiger l’ajout d’une clause distincte à la Convention des otages de 1979, pour définir la «prise d’otage par l’État» et en interdire la pratique».
Les députés ont réclamé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) soit considéré comme un groupe terroriste en raison de son «soutien évident et continu aux terroristes et aux milices qui minent la stabilité dans la région ».
«La philosophie destructrice et la violence de cet organisme en Iran et dans toute la région offre un motif impérieux aux sanctions».
Le rapport plaide en faveur d’une renégociation de l’accord sur le nucléaire afin de consolider l’engagement de Téhéran à abandonner son programme de missiles balistiques.
À la suite de la victoire de Joe Biden aux élections des États-Unis, l’Iran s’est dit «prêt à se conformer» à l’accord si Washington lève les sanctions, sans pour autant être disposé à en renégocier les termes.
Les députés ont souligné qu’une approche qui mise sur le long terme permettrait au gouvernement britannique d’aborder la stratégie de déstabilisation de Téhéran en «remplaçant complètement l’accord».
Ils ont ajouté que le Royaume-Uni devrait établir une stratégie commune avec les États-Unis et les alliés du Golfe afin de limiter l’influence de l’Iran dans la région.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com