BEYROUTH: Le président du Parlement au Liban, Nabih Berri, a appelé jeudi les blocs parlementaires à un dialogue en septembre pour parvenir à l'élection d'un chef de l'Etat, poste vacant depuis dix mois.
L'impasse politique est totale depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022, dans un pays plongé dans une crise socio-économique inédite.
Aucun des deux blocs antagonistes au Parlement, celui du puissant mouvement armé du Hezbollah chiite comme celui de ses adversaires, ne possède la majorité requise pour élire un président.
"J'appelle les chefs et les représentants des blocs parlementaires à participer à un dialogue au Parlement en septembre, pour une période qui n'excéderait pas sept jours, après laquelle se tiendraient des sessions ouvertes (..) pour parvenir à l'élection d'un président", a dit M. Berri devant des milliers de ses partisans à Beyrouth.
Le Parlement s'est déjà réuni à douze reprises pour élire un président. En vain.
M. Berri, chef du mouvement chiite Amal et allié du Hezbollah, refusait jusqu'à présent la demande de députés du camp opposé à tenir des sessions ouvertes jusqu'à l'élection d'un président.
Pour leur part, des blocs parlementaires opposés au Hezbollah et à ses alliés refusent de participer à un dialogue, déjà proposé par M. Berri, pour s'entendre sur un président avant de passer au vote.
L'appel de M. Berri intervient alors que l'envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, attendu en septembre à Beyrouth, a proposé à l'ensemble des acteurs politiques de se réunir en sa présence pour tenter de parvenir à un consensus.
M. Berri, qui s'exprimait à l'occasion du 45e anniversaire de la mystérieuse disparition en Libye du chef spirituel de la communauté chiite libanaise, l'imam Moussa Sadr, s'en est par ailleurs pris aux autorités libyennes.
L'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a été mis en cause par les autorités libanaises dans cette disparition.
"Si les autorités libyennes continuent de ne pas coopérer avec la justice libanaise, ou si elles continuent d'occulter les données qui peuvent aider l'enquête, elles portent le même part de responsabilité", a dit M. Berri.
Un fils de Mouammar Kadhafi, Hannibal, est détenu au Liban depuis décembre 2015 sans jugement dans le cadre de cette affaire.
Beyrouth a reçu fin août une lettre des autorités libyennes réclamant sa libération. Mais une source judiciaire a indiqué à l'AFP qu'il ne serait pas libéré avant la réception d'informations permettant d'éclaircir le sort de l'imam Sadr.