Un moment passé avec l’artiste Cherif Alaoui autour d’un café est un pur instant de bonheur. L’artiste, l’esprit aussi frais qu’il y a 30 ans et même plus, la tête plus que jamais dans les étoiles, sensible, fragile, poète, évoque ses débuts comme s’il racontait les périples d’un Sindbad, d’un troubadour, d’un diseur de bonne fortune… Atypique, différent, affranchi sont des qualificatifs qu’il aime qu’on lui attribue. Cela flatte son ego et le réconforte dans ses choix.
Sa toute récente montée sur la scène du festival de Carthage était pour lui une revanche, une consécration et une confirmation. Une revanche pour tant de décennies de délaissement et d’abandon, lui qui, à ses débuts, remplissait les gradins avec un répertoire peu conventionnel… Mais pour lui c’était le temps des aventuriers et des visionnaires comme le fut feu Samir Ayadi, auteur poète et dramaturge directeur du festival de Carthage dans les années quatre-vingt, qui misait sur l’originalité, l’inédit et le talent, nous confie-t-il.
Une revanche et une réponse à tous ceux qui croyaient que Cherif Alaoui était du has been, du vieillot et de l’anecdotique dans l’histoire de la chanson tunisienne. «Le public, venu en très grand nombreux, m’a accueilli avec tant de passion et d’amour, il a chanté mes chansons sans en oublier une parole, dans leur cœur et mémoire j’ai senti que j’étais encore là et ce public m’a fait sentir qu’il est venu rien que pour moi», nous dit-il avec des yeux qui pétillent comme ceux d’un enfant qui découvre la mer pour la première fois.
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