En Irak, la crise économique supplante la peur du virus

Des Irakiens portant des masques faciaux au milieu de la pandémie de Covid-19, marchent avec leurs achats dans la capitale Bagdad, le 4 décembre 2020 (AFP)
Des Irakiens portant des masques faciaux au milieu de la pandémie de Covid-19, marchent avec leurs achats dans la capitale Bagdad, le 4 décembre 2020 (AFP)
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Publié le Mercredi 16 décembre 2020

En Irak, la crise économique supplante la peur du virus

  • «Le sentiment général est que la pandémie s'est calmée et cela a conduit les gens à devenir négligents»
  • Le taux de pauvreté est passé de 20% à 31,7% cette année, selon une étude de l'Unicef et de la Banque mondiale

BAGDAD : En Irak, pays ravagé par des décennies de conflits et en proie à une crise économique ayant fait bondir chômage et pauvreté, nombreux sont ceux qui ont abandonné les masques sanitaires, davantage préoccupés par l'impact économique de la pandémie que par le virus.

«Le sentiment général est que la pandémie s'est calmée et cela a conduit les gens à devenir négligents», affirme Nafea Firas, 23 ans, employé dans une pharmacie de Bagdad où les cartons de masques, visières et gel désinfectant s'empilent malgré les remises de prix.

En entrant dans la boutique, la plupart des clients ignorent la pancarte qui enjoint au port du masque et la bouteille de gel hydroalcoolique mise à disposition. 

Chute des prix du pétrole -- dont l'Irak dépend pour ses revenus --, retard dans le paiement des salaires des fonctionnaires et des retraites: voilà ce qui préoccupe les Irakiens. 

Le taux de pauvreté est passé de 20% à 31,7% cette année, selon une étude de l'Unicef et de la Banque mondiale. 

Après avoir explosé à la rentrée, le nombre de cas de Covid-19 et de décès dus à la maladie recensée a lui baissé ces dernières semaines, selon les chiffres officiels. 

Sur 30.000 tests menés le 12 décembre, un millier se sont révélés positif, soit 4.000 de moins que la moyenne quotidienne enregistrée en septembre, idem du côté des décès. Une baisse que les experts peinent à expliquer et qui n'encourage pas au respect des consignes sanitaires.

«Quand je marche dans la rue avec ma femme et que nous portons un masque, les gens nous regardent comme si on faisait quelque chose de mal», affirme un militaire retraité faisant partie des rares clients de la pharmacie à porter une protection.

Pourtant les autorités ont annoncé une amende de 50.000 dinars (environ 34 euros) pour non-port du masque. Mais dans les faits, peu de contraventions ont été émises.

M. Firas est pour les amendes, sur le principe, mais dans la pratique, il reconnaît que l'«Etat ne serait pas capable de faire respecter (le système de contravention), surtout dans les quartiers pauvres» car «cela mettrait à terre les plus vulnérables». 

«Distanciation impossible»

Alors que le pays était soumis à un strict confinement au printemps, les prix de l'or noir se sont effondrés sous la pression de la baisse de la demande et d'une guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie, entraînant l'Irak, deuxième producteur de l'Opep, dans sa pire crise fiscale depuis des décennies.

Malgré une légère reprise des cours, le pays peine encore à payer ses huit millions de fonctionnaires et ses retraités. Les retards de paiement se sont accumulés et des familles entières ont plongé dans la précarité.

Selon un épicier de la capitale, les familles nombreuses ne peuvent juste plus se payer les protections sanitaires, même à des prix réduits.

Et les aides aux plus vulnérables ont été ralenties par la tristement célèbre gabegie de la bureaucratie.

Quelque 200.000 masques et gants sont ainsi bloqués dans un port méridional depuis août en raison des retards administratifs au sein des douanes, a indiqué à l'AFP un responsable du Comité international de la Croix-Rouge. 

Ces équipements «sont destinés à protéger ceux qui ne peuvent se permettre de les acheter -- les plus pauvres, qui vivent dans des lieux surpeuplés où la distanciation physique est impossible et où l'eau et le savon sont trop rares», explique-t-il. 

Selon M. Firas, deux types d'Irakiens sont des inconditionnels du masque: les familles avec de jeunes enfants, obligées de se conformer aux protocoles sanitaires des écoles rouvertes fin novembre, et les manifestants antigouvernementaux qui les utilisent pour se protéger des grenades lacrymogènes des forces de sécurité. 

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".