Jeux paralympiques: entre succès sportif et progrès, Paris veut réussir sa grande première

Pour leur grande première dans la capitale, les Jeux paralympiques de Paris (28 août - 8 septembre) bénéficieront de sites de compétitions, comme l'Esplanade des Invalides ou la Tour Eiffel, communs aux JO. (AFP)
Pour leur grande première dans la capitale, les Jeux paralympiques de Paris (28 août - 8 septembre) bénéficieront de sites de compétitions, comme l'Esplanade des Invalides ou la Tour Eiffel, communs aux JO. (AFP)
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Publié le Lundi 28 août 2023

Jeux paralympiques: entre succès sportif et progrès, Paris veut réussir sa grande première

  • Si Paris sera avant tout le théâtre des performances de 4 400 athlètes pendant 10 jours, les projecteurs seront aussi braqués sur les grands chantiers parisiens autour du handicap et l'accessibilité
  • Alors que 2,7 millions de billets avaient été vendus à Londres en 2012, lors des derniers Jeux paralympiques en Europe, 2,8 millions seront mis en vente à Paris à partir du 9 octobre

PARIS: Paris est entré lundi dans la dernière ligne droite de l'organisation de ses premiers Jeux paralympiques, avec encore de grands chantiers entre accessibilité et reconnaissance sportive.

A 365 jours de la cérémonie d'ouverture entre les Champs-Elysées et la Place de la Concorde, Andrew Parsons, président du Comité international paralympique (IPC) évoque déjà des Jeux "spectaculaires".

"Le sport paralympique est plus fort que jamais", dit-il, il y aura "une combinaison fantastique entre Paris, une des plus belles villes de la planète et des sites proches de lieux emblématiques". Mais aussi un retour "de la foule", après des Jeux d'été de Tokyo et d'hiver à Pékin, marqués par le Covid-19.

Pour leur grande première dans la capitale, les Jeux paralympiques de Paris (28 août - 8 septembre) bénéficieront de sites de compétitions, comme l'Esplanade des Invalides ou la Tour Eiffel, communs aux JO.

"Les images seront inoubliables, les émotions sportives intenses. Nous serons fiers de nos médailles. Fiers d'avoir rendu le pays plus accessible et plus inclusif", a affirmé lundi le président français Emmanuel Macron sur X (anciennement Twitter).

Les organisateurs ont répété que les deux événements se complétaient dans un unique projet, avec une même identité ou une seule équipe de France.

Catalyseur

Si la "ville lumière" sera avant tout le théâtre des performances de 4.400 athlètes pendant 10 jours, les projecteurs seront aussi braqués sur les grands chantiers parisiens autour du handicap et l'accessibilité.

"On vit encore dans une société discriminante (...) l'Etat, la région, la ville, n'ont jamais autant investi mais on est très loin des résultats que l'on attend en tant qu'usager", a déclaré lors d'une conférence de presse lundi Michael Jeremiasz, quadruple médaillé paralympique en tennis fauteuil et chef de mission pour Paris-2024, et alors que 12 millions de Français se trouvent en situation de handicap.

Grégoire de Lasteyrie, vice-président d'Ile-de-France Mobilités, promet que "100% des sites seront accessibles" pendant les Jeux grâce à l'amélioration des réseaux de trains, bus et taxis mais aussi par la mise en place de navettes.

Lundi, l'association APF France Handicap a alerté de son côté, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, sur "la situation critique dans les transports aériens pour les personnes à mobilité réduite", évoquant "de graves dysfonctionnements" concernant notamment l'accueil dans les aéroports ou "la prise en charge" des appareils d'aide à la mobilité comme les fauteuils roulants.

Elle propose la mise en place "d'un groupe de travail" afin de remédier à "ces situations inacceptables".

"En réaction à cette lettre, nous avons décidé de créer un comité consultatif des parties prenantes pour les Jeux paralympiques, nous allons réunir tous les acteurs une fois par mois", a commenté le PDG d'ADP, Augustin de Romanet, interrogé en marge d'un déplacement sur l'accessibilité au Stade de France.

Pour l'accueil dans les hôtels, un recensement plus précis des chambres accessibles sera effectué en début d'année prochaine et les établissements seront sensibilisés.

Le Comité paralympique et sportif français (CPSF) espère utiliser la dynamique des Jeux pour augmenter le nombre de clubs dits "inclusifs", avec un objectif de 3.000 supplémentaires d'ici fin 2024.

"C'est important que le changement ne s'arrête pas après la cérémonie de clôture", souligne Andrew Parsons. "Il n'y a aucun événement sur cette planète qui peut résoudre tous les problèmes, mais ce sera un catalyseur", dit-il, tandis que la maire de Paris Anne Hidalgo s'attend à un "choc culturel" qui va permettre de progresser.

2,8 millions de billets 

La réussite passera aussi par la capacité à attirer le public.

Alors que 2,7 millions de billets avaient été vendus à Londres en 2012, lors des derniers Jeux paralympiques en Europe, 2,8 millions seront mis en vente à Paris à partir du 9 octobre.

Loin des polémiques autour des prix et de l'accès aux sites des JO, la billetterie des "para" se voudra plus accessible avec des entrées dès 15 euros.

"Nous souhaitons vendre chacun d'eux", assure Andrew Parsons.

"On va donner envie aux Français de soutenir" les athlètes français afin d'atteindre "le Top 5" du tableau des médailles, a de son côté déclaré Tony Estanguet, président du comité d'organisation.

Il reste désormais un an pour développer les outils pédagogiques et initier le public, pas toujours connaisseur, au vocabulaire paralympique.

Un an également pour finaliser la cérémonie d'ouverture que le directeur artistique Thomas Jolly souhaite en accord avec des "Jeux joyeusement militants" et qui s'appuiera sur la mise en avant des "singularités".

En juillet dernier, un peu plus de 100.000 spectateurs avaient pu suivre aux championnats du monde les performances des figures du para-athlétisme, même si les Français n'avaient eux pas brillé (4 médailles de bronze).

Au contraire, les para-cyclistes ont récolté 13 titres en août aux "Super Mondiaux de Glasgow" tandis qu'en natation, Alex Portal, 21 ans, a glané trois médailles d'or aux Mondiaux de Manchester cet été, sur 16 médailles françaises.

Il y a 10 jours, Alexis Hanquinquant, champion paralympique de triathlon, s'est adjugé l'épreuve test effectuée au Pont Alexandre III, qui a lancé selon lui "la course aux Jeux".

Dans cette course, la participation des athlètes russes et bélarusses doit encore être déterminée. Les membres de l'IPC se réuniront fin septembre pour en discuter alors que le CIO n'a lui pas encore statué définitivement pour les JO.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.