Gérald Darmanin se pose en rempart contre l'extrême droite en 2027

La Première ministre française Elisabeth Borne (à droite), le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin (2-R), et le ministre français du Travail Olivier Dussopt (à gauche) chantent La Marseillaise, l'hymne national de la France, lors d'un "après-midi de discussion" sur "les attentes des classes populaires" au Jardin botanique de Tourcoing, dans le nord de la France, le 27 août 2023. (AFP)
La Première ministre française Elisabeth Borne (à droite), le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin (2-R), et le ministre français du Travail Olivier Dussopt (à gauche) chantent La Marseillaise, l'hymne national de la France, lors d'un "après-midi de discussion" sur "les attentes des classes populaires" au Jardin botanique de Tourcoing, dans le nord de la France, le 27 août 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 28 août 2023

Gérald Darmanin se pose en rempart contre l'extrême droite en 2027

  • Marine Le Pen a été battue par deux fois par Emmanuel Macron au deuxième tour de l'élection présidentielle, mais son score en 2022 (41,5%) était en nette progression par rapport à celui de 2017 (33,9%)
  • L'actuel président français ne peut pas briguer de troisième mandat

TOURCOING: Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, dont les ambitions pour la prochaine élection présidentielle sont de plus en plus affirmées, s'est posé dimanche en rempart contre la cheffe de file de l'extrême droite Marie Le Pen.

"On ne peut pas laisser Mme Le Pen aller irrémédiablement au pouvoir", a-t-il déclaré dimanche dans son fief de Tourcoing (nord), à l'ouverture d'un rassemblement politique où sont attendus nombre de figures de la majorité, dont la Première ministre Elisabeth Borne.

M. Darmanin, 40 ans, que beaucoup comparent à l'ex-président Nicolas Sarkozy, chef de l'Etat (droite) entre 2007 et 2012, a suscité des remous au sein de la majorité en évoquant ouvertement l'élection présidentielle de 2027, pour laquelle il a jugé "assez probable" une victoire de la dirigeante du Rassemblement national.

Marine Le Pen a été battue par deux fois par Emmanuel Macron au deuxième tour de l'élection présidentielle, mais son score en 2022 (41,5%) était en nette progression par rapport à celui de 2017 (33,9%).

L'actuel président français ne peut pas briguer de troisième mandat.

"On est là pour défendre bien sûr le bilan du président de la République qui a beaucoup fait. (...) Et puis on est aussi là pour dire qu'il y a un problème. On ne peut pas laisser évidemment Marine Le Pen aller irrémédiablement au pouvoir", a déclaré Gérald Darmanin.

Alors qu'une partie de l'électorat "se réfugie dans (...) le vote populiste", "moi je ne veux pas que les classes laborieuses aillent vers un rassemblement haineux", a-t-il ajouté, appelant à "explique(r) davantage" un "bon bilan" qui "n’est pas toujours compris" et se montrer proche des électeurs.

"Les gens demandent beaucoup plus de sécurité, ils demandent une meilleure maîtrise de l'immigration, qu'on réaffirme la laïcité", a également développé le ministre.

Gérald Darmanin a réuni environ 700 personnes pour une journée consacrée aux "classes populaires". Onze ministres ont fait le déplacement, ainsi que des parlementaires des trois partis de la majorité présidentielle.

Quelques membres du parti de droite Les Républicains (LR) ont aussi honoré l'invitation, alors que ce mouvement organise sa rentrée au-même moment dans le sud-est de la France.

"L'idée n'est évidemment pas de créer un parti ou un mouvement", a assuré M. Darmanin, lui-même un ancien cadre de LR, qui avait rejoint la majorité présidentielle après la victoire d'Emmanuel Macron en 2017,

Ses récentes déclarations, laissant affleurer ses ambitions pour la présidentielle, ont provoqué des crispations dans la majorité. "2027, c'est bien loin", a recadré cette semaine Élisabeth Borne.

M. Darmanin a récemment reçu un soutien appuyé de Nicolas Sarkozy, qui l'a cité parmi les personnalités capables de rassembler du centre à l'extrême droite.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.