En Amérique du Nord, la pollution de l'air scrutée après les incendies

Evelyn Kury, résidente de Lee Creek, apporte des provisions à sa maison après avoir pris un bateau pour rentrer chez elle alors que l'incendie de Bush Creek East continue de brûler, près de Squilax, à Lee Creek, en Colombie-Britannique, le 21 août 2023. (Photo de Paige Taylor White / AFP)
Evelyn Kury, résidente de Lee Creek, apporte des provisions à sa maison après avoir pris un bateau pour rentrer chez elle alors que l'incendie de Bush Creek East continue de brûler, près de Squilax, à Lee Creek, en Colombie-Britannique, le 21 août 2023. (Photo de Paige Taylor White / AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 24 août 2023

En Amérique du Nord, la pollution de l'air scrutée après les incendies

  • Début juillet, l'Américain moyen avait déjà été exposé depuis le début de l'année à 450 microgrammes de fumée par mètre cube, soit plus que durant toute la période 2006-2022, souligne sur X (ex-Twitter) Marshall Burke, économiste à l'université Stanford
  • Selon la vingtaine d'études rendues publiques, «il semble que la fumée ait un plus grand impact respiratoire que cardiovasculaire comparée à la pollution automobile»

WASHINGTON : De la Colombie-Britannique à Hawaï, l'Amérique du Nord connaît une saison des feux sans précédent et les régions environnantes se retrouvent de plus en plus exposées à la fumée des incendies.

A l'image de ce qu'a vécu New York en juin lorsque la ville a été enveloppée par la fumée des feux au Québec, à des centaines de kilomètres de là.

Voici ce que l'on sait et ce que l'on ignore de la pollution atmosphérique générée par ces brasiers.

- Ce que l'on sait -

Les particules en suspension sont l'une des caractéristiques de la fumée des incendies.

Celles qui ont un diamètre inférieur à 2,5 microns (PM2,5), soit le diamètre d'un cheveu, sont «particulièrement dangereuses pour la santé humaine et émises en très grandes quantités», explique à l'AFP Rebecca Hornbrook, spécialiste en chimie atmosphérique du Centre national de recherche atmosphérique, dans le Colorado.

Les PM2,5 pénètrent profondément dans les poumons et même potentiellement le système sanguin.

Début juillet, l'Américain moyen avait déjà été exposé depuis le début de l'année à 450 microgrammes de fumée par mètre cube, soit plus que durant toute la période 2006-2022, souligne sur X (ex-Twitter) Marshall Burke, économiste à l'université Stanford, citant des calculs d'un laboratoire de cette établissement.

Les composés organiques volatils, substances invisibles, comme le butane et le benzène, sont aussi sources d'inquiétude. Ils provoquent des irritations des yeux et de la gorge, et certains sont des cancérigènes connus.

Lorsque ces substances se mélangent aux oxydes d'azote, dégagés lors de brasiers mais aussi présents dans les zones urbaines avec la combustion des énergies fossiles, elles contribuent à créer de l'ozone qui peut exacerber la toux, l'asthme, le mal de gorge et les difficultés respiratoires.

- Ce que l'on ignore -

Alors que l'impact de la pollution issue des voitures a été étudié en profondeur, les connaissances manquent sur celle générée par les incendies, indique à l'AFP, Christopher Carlsten, directeur du laboratoire sur l'exposition à la pollution atmosphérique de l'université de Colombie-Britannique (Canada).

Selon la vingtaine d'études rendues publiques, «il semble que la fumée ait un plus grand impact respiratoire que cardiovasculaire comparée à la pollution automobile», dit-il.

Les oxydes d'azote, qui semblent davantage liés aux problèmes cardiovasculaires, sont en effet plus présents dans la pollution automobile.

Le laboratoire de M. Carlsten a commencé à mener des expériences sur l'homme avec de la fumée issue du bois afin d'en savoir plus.

Des solutions médicales existent, précise ce scientifique, qui est aussi médecin. Elles incluent l'inhalation de stéroïdes, des inflammatoires non-stéroïdiens et des filtres à air, mais des travaux de recherche supplémentaires sont nécessaires pour savoir comment les utiliser au mieux.

- Bientôt des mesures ? -

Le réchauffement climatique affecte aussi notre bien-être psychologique, selon Joshua Wortzel, président de la commission sur la santé mentale et le changement climatique de l'Association des psychiatres américains.

Il peut provoquer du désespoir, «de la colère, de la peine, de l'anxiété face aux désastres naturels attendus», avec des taux beaucoup plus hauts chez les jeunes que les personnes plus âgées, dit-il à l'AFP.

Une autre conséquence est «l'acclimatation» psychologique, qui nous aide à gérer de nouveaux facteurs de stress mais qui peut aussi trop nous habituer aux nouveaux dangers.

Pour Rebecca Hornbrook, ce que l'est de l'Amérique du Nord a connu en 2023 correspond à ce que l'ouest vit depuis des années. Et la situation au plan mondial ne devrait faire que s'aggraver compte tenu de l'appétit de l'humanité pour les énergies fossiles.

Si des législations ont déjà contribué à réduire les émissions des voitures et de l'industrie, des mesures climatiques seront nécessaires pour lutter contre le fléau des feux de forêt, assure-t-elle.

«C'est frustrant de savoir que nous tirons la sonnette d'alarme depuis des années et des années et que nous observons maintenant ce contre quoi nous avions mis en garde», souligne-t-elle, ajoutant quand même une note d'espoir: «Peut-être que les gens vont maintenant commencer à faire attention et que nous verrons du changement».


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Short Url
  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

Short Url
  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.