BEYROUTH: Le bilan des frappes aériennes russes sur le dernier grand bastion rebelle du nord-ouest de la Syrie dans la nuit de dimanche à lundi est passé à 13 combattants antirégime tués, a indiqué une ONG lundi soir.
"Au moins treize combattants, Syriens et non Syriens" du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) ont été tués, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Plusieurs autres combattants ont été blessés selon l'ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
"Des avions de combat russes ont mené des frappes aériennes à la périphérie ouest de la ville d'Idleb, ciblant une base militaire de HTS", indiquait l'OSDH, qui avait fait état de huit morts dans un premier bilan provisoire.
Les dépouilles des combattants retrouvées dans la soirée ont été enterrées à l'ouest de la province d'Alep, selon la même source.
De nombreux djihadistes étrangers ayant décidé après le déclenchement du conflit de s'installer dans la province d'Idleb, contrôlée en partie par HTS, issu de l'ex-branche locale d'Al-Qaïda, y sont encore présents.
Un correspondant de l'AFP à Idleb a indiqué que les frappes avaient visé une zone agricole dans la région, dernier grand bastion rebelle du nord-ouest de la Syrie, contrôlée en partie par le groupe djihadiste HTS.
Des combattants de cette formation se sont déployés autour des objectifs visés et en ont barré l'accès aux journalistes.
La Russie est le principal soutien du régime du président Bachar al-Assad et intervient militairement en Syrie depuis 2015.
Le 5 août, au moins trois civils, dont un enfant, avaient été tués dans des frappes russes à l'ouest de la ville d'Idleb. Le 25 juin, d'autres frappes particulièrement meurtrières sur cette même région avaient fait au moins 13 morts, dont neufs civils.
Drones piégés
De son côté, le groupe HTS mène régulièrement des attaques contre les forces du régime syrien dans le nord-ouest du pays. Le 11 août, six soldats syriens avaient été tués dans une attaque similaire, selon l'OSDH.
Lundi après-midi, le ministère syrien de la Défense a indiqué que l'armée syrienne avait abattu "trois drones équipés de munitions explosives" qui avaient tenté d'attaquer des zones "sûres", sans autre précision.
Selon l'OSDH, "trois drones de reconnaissance" ont été abattus par l'armée syrienne dans les provinces d'Idleb et de Hama (centre).
La dernière poche d'opposition armée au régime comprend une grande partie de la province d'Idleb ainsi que des territoires limitrophes des provinces d'Alep, Hama et Lattaquié.
HTS est le principal groupe actif dans ces territoires, où sont aussi présentes d'autres factions rebelles moins influentes, soutenues à des degrés divers par la Turquie.
Avec le soutien de la Russie et de l'Iran, le régime syrien a reconquis la plupart des territoires perdus au début de la guerre, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie.
La région d'Idleb est soumise à un cessez-le-feu négocié par la Russie et la Turquie après une offensive du régime en mars 2020.
Et malgré des violations répétées, le cessez-le-feu est globalement respecté.
La guerre en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts et déplacé plusieurs millions de personnes.