Laser tiré du ciel: les incendies à Hawaï font flamber la désinformation

Des membres de l'équipe de recherche et de récupération vérifient les bâtiments et les voitures carbonisés à la suite des incendies de Maui à Lahaina, Hawaï, le 18 août 2023. (Photo par Yuki Iwamura / AFP)
Des membres de l'équipe de recherche et de récupération vérifient les bâtiments et les voitures carbonisés à la suite des incendies de Maui à Lahaina, Hawaï, le 18 août 2023. (Photo par Yuki Iwamura / AFP)
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Publié le Samedi 19 août 2023

Laser tiré du ciel: les incendies à Hawaï font flamber la désinformation

  • Les événements météorologiques extrêmes s'accompagnent d'une floraison d'allégations conspirationnistes visant à nier les études scientifiques sur le rôle du changement climatique
  • X et d'autres réseaux fourmillent de messages prétendant montrer des photos et des vidéos d'Hawaï supposément visé par des systèmes qui utilisent l'énergie électromagnétique concentrée, notamment en cours de développement aux Etats-Unis ou en France

WASHINGTON : Les incendies meurtriers à Hawaï provoqués par des «rayons lasers»? Cette infox a été mise en avant sur les réseaux sociaux par des comptes qui réfutent le rôle du dérèglement climatique dans certaines catastrophes.

Des messages mentionnant des lasers à haute énergie ou affirmant que les incendies sur l'île de Maui, qui ont fait plus de 110 morts et détruit la ville de Lahaina, ont été créés intentionnellement afin de fonder des cités écolos, ont reçu des millions d'engagements sur des plateformes comme X (ex-Twitter).

«Seule une arme à énergie dirigée (AED) peut engendrer ce type de destruction», a ainsi affirmé sur ce réseau l'animateur radio d'extrême droite Stew Peters.

Ces messages illustrent une tendance observée par les experts de la désinformation: les événements météorologiques extrêmes s'accompagnent d'une floraison d'allégations conspirationnistes visant à nier les études scientifiques sur le rôle du changement climatique.

«A chaque fois qu'il y a des évènements de cette sorte et des appels à prendre des mesures plus fortes contre le réchauffement climatique, il y a généralement une action parallèle pour discréditer la science, nier tout lien avec le changement climatique et accuser quelque chose d'autre», explique Arunima Krishna, professeure à l'université de Boston et spécialiste de la désinformation autour du climat.

«Cette fois», dit-elle, «ce sont les armes à énergie dirigée».

X et d'autres réseaux fourmillent de messages prétendant montrer des photos et des vidéos d'Hawaï supposément visé par de tels systèmes, qui utilisent l'énergie électromagnétique concentrée et sont notamment en cours de développement aux Etats-Unis ou en France.

L'AFP a démontré que certains messages, en plusieurs langues, utilisaient en réalité des images d'un lancement de fusée de SpaceX, de flammes s'échappant d'une raffinerie dans l'Ohio, d'étincelles provenant de lignes électriques en Louisiane ou encore de l'explosion d'un transformateur au Chili.

- «Univers conspirationnistes» -

D'autres messages prétendent que le fait que le feu ait épargné certains arbres est une preuve de l'utilisation de lasers.

Expert dans le domaine des armes à énergie dirigée à l'université du Colorado, Iain Boyd explique à l'AFP que cette théorie du complot est éloignée de la réalité, notamment parce qu'un laser suffisamment puissant pour allumer ces incendies nécessiterait d'être tiré depuis un «énorme» engin, naval ou aérien, qui ne pourrait passer inaperçu.

L'origine des incendies à Maui reste encore inconnue mais les autorités ont lancé une enquête.

Les services météorologiques avaient prévenu que les vents forts engendrés par un ouragan au large de l'archipel et la végétation sèche pouvaient créer des conditions favorables. Des médias américains ont aussi avancé l'hypothèse selon laquelle des lignes électriques tombées à terre ont pu jouer un rôle.

Selon Jennie King, spécialiste du climat à l'Institute for Strategic Dialogue de Londres, la désinformation sur les feux de forêt a évolué ces dernières années.

En 2018, la parlementaire américaine Marjorie Taylor Greene, soutien de Donald Trump, suggérait qu'un faisceau lumineux venu de l'espace pouvait avoir causé les incendies ayant fait rage cet été-là en Californie.

L'année suivante, selon Mme King, la tendance était de rejeter la faute sur des incendiaires supposés. Le mouvement Black Lives Matter a fréquemment servi de bouc émissaire.

Dernièrement, d'après Jennie King, des affirmations arguant de l'utilisation de lasers par les autorités pour détruire des villes afin de reconstruire à la place des cités respectueuses de l'environnement servent toujours le même narratif, celui d'un dérèglement climatique qui serait insignifiant.

«Elles s'inscrivent aussi dans une mouvance plus globale représentée par les partisans de QAnon et d'autres univers conspirationnistes selon laquelle une cabale planétaire, un nouvel ordre mondial ou des élites tapies dans l'ombre essaient d'imposer leur vue», dit encore l'analyste.

Pour Mike Rothschild, spécialiste du conspirationnisme et auteur du livre «Jewish Space Lasers», «il est facile d'utiliser ces images (de lasers) comme +preuve+ de ce qu'+ils+ nous font pour faire avancer leur programme en faveur du climat ou du contrôle de la société».

«Des gens en quête de réponses préfèrent croire à des armes spatiales qu'à la réalité de la crise climatique», constate-t-il.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.