DUBAÏ: Le Programme alimentaire mondial (PAM) va être "contraint" de réduire l'aide alimentaire au Yémen, l'un des pires drames humanitaires au monde, à partir de fin septembre en raison d'une "grave pénurie de fonds" internationaux, a annoncé vendredi cette agence de l'ONU.
Plus des trois quarts des 30 millions d'habitants au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, dépendent de l'aide internationale.
"Le PAM est confronté à une grave pénurie de fonds au Yémen, ce qui menace l'aide alimentaire vitale", a annoncé l'organisme onusien dans un communiqué.
Cette "crise du financement" aura des implications dès "fin septembre", ce qui va "contraindre le PAM à prendre des décisions difficiles, comme la réduction des programmes d'aide alimentaire dans le pays au cours des prochains mois", a-t-il regretté.
Sans nouveau financement, le PAM s'attend à ce que près de quatre millions et demi de personnes soient touchées. Le PAM prévoit notamment de limiter son assistance à 1,8 million d'enfants cette année dans le cadre de son programme d'alimentation scolaire, environ moitié moins de bénéficiaires que prévu.
"Le Yémen restera l'une des plus importantes opérations d'assistance alimentaire du PAM, mais ces coupes représentent une réduction significative des programmes de l'agence dans le pays", a-t-il prévenu.
Richard Ragan, représentant du PAM au Yémen, parle d'une "une situation incroyablement difficile". "Nous devons prendre la nourriture de ceux qui ont faim pour nourrir ceux qui sont affamés", a-t-il déclaré dans le communiqué.
"Nous ne prenons pas cette décision à la légère et nous sommes pleinement conscients des souffrances que ces réductions vont engendrer", a-t-il ajouté.
Le PAM dit n'avoir reçu "que 28%" des plus d'un milliard de dollars de fonds nécessaires.
L'année dernière, l'ONU avait déjà dû réduire partiellement l'aide apportée à 13 millions de personnes au Yémen.
Le conflit a éclaté en 2014 lorsque les rebelles houthis soutenus par l'Iran ont pris la capitale Sanaa, incitant une coalition dirigée par l'Arabie saoudite à intervenir l'année suivante pour soutenir le gouvernement reconnu internationalement.