Une infirmière anglaise jugée coupable de meurtres en série de nouveau-nés

Une image tirée de la caméra corporelle de la police de Cheshire Constabulary à Manchester le 17 août 2023 montre l'infirmière Lucy Letby arrêtée à son domicile à Chester le 3 juillet 2018. (Photo, AFP)
Une image tirée de la caméra corporelle de la police de Cheshire Constabulary à Manchester le 17 août 2023 montre l'infirmière Lucy Letby arrêtée à son domicile à Chester le 3 juillet 2018. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 août 2023

Une infirmière anglaise jugée coupable de meurtres en série de nouveau-nés

  • Lucy Letby est désormais considérée comme la tueuse en série d'enfants la plus prolifique de l'histoire moderne du Royaume-Uni et la police continue d'étudier les dossiers de milliers de patients à la recherche d'éventuelles victimes supplémentaires
  • Cette femme de 33 ans, qui se disait innocente, connaîtra sa peine lundi. Elle n'était pas présente vendredi au tribunal

LONDRES: Une infirmière anglaise a été jugée coupable vendredi d'avoir tué en un an sept nouveau-nés prématurés dans l'hôpital où elle travaillait et d'avoir tenté d'en assassiner six autres, à l'issue d'un long procès qui a horrifié les Britanniques.

Ce jugement "n'enlèvera rien à l'extrême douleur, à la colère et à la détresse que nous avons tous ressenties", ont réagi les familles des victimes dans un communiqué lu sur les marches du tribunal de Manchester (nord) où il aura fallu neuf mois de procès et plus d'un mois de délibérations pour arriver à un verdict. "On ne saura peut-être jamais pourquoi cela est arrivé."

Lucy Letby est désormais considérée comme la tueuse en série d'enfants la plus prolifique de l'histoire moderne du Royaume-Uni et la police continue d'étudier les dossiers de milliers de patients à la recherche d'éventuelles victimes supplémentaires.

Cette femme de 33 ans, qui se disait innocente, connaîtra sa peine lundi. Elle n'était pas présente vendredi au tribunal.

Décrite comme "froide, calculatrice, cruelle et tenace" par l'accusation, elle travaillait dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Countess of Chester, dans le nord-ouest de l'Angleterre.

Entre juin 2015 et juin 2016, sept prématurés y sont soudainement décédés, sans raison évidente, parfois à quelques heures d'intervalle.

Elle a notamment injecté de l'air par intraveineuse aux nouveau-nés, utilisé leurs sondes naso-gastriques pour envoyer de l'air, ou une surdose de lait, dans leur estomac.

Lucy Letby était la seule membre du personnel médical toujours de service lors de la dégradation brutale des nouveau-nés, avait souligné le juge James Goss.

Face au choc provoqué par l'affaire et les questions qui se posent sur la réaction des services de santé, le gouvernement a ordonné le lancement d'une enquête indépendante pour tenter d'en tirer les leçons.

Morbide curiosité

Le procès a démarré le 10 octobre à Manchester. Des parents ont témoigné, parfois en larmes.

Une mère a raconté comment, revenant pour apporter du lait à un de ses jumeaux prématurés en août 2015, elle l'avait entendu hurler et avait découvert qu'il avait du sang autour de la bouche. Elle avait été rassurée par Lucy Letby.

Selon l'accusation, l'infirmière venait de pousser un équipement médical au fond de la gorge du minuscule bébé, et lui avait aussi injecté de l'air. Il était mort quelques heures plus tard, après avoir perdu le quart de son sang.

"Les parents ont été exposés à sa morbide curiosité et à sa fausse compassion", a déclaré la procureure Pascale Jones après le jugement. Ses agissements "représentent une trahison complète de la confiance placée en elle".

Le parquet a expliqué que Lucy Letby attaquait les bébés après le départ de leurs parents, quand l'infirmière responsable s'éloignait, ou la nuit quand elle était seule. Elle se joignait ensuite parfois aux efforts collectifs pour sauver les nouveau-nés, voire assistait les parents désespérés.

Alertes ignorées ?

Parmi les victimes, des triplés, dont deux mourront à 24 heures d'intervalle après son retour de vacances en juin 2016. Le troisième sera épargné, ses parents ayant supplié qu'il soit transféré dans un autre hôpital.

A cette époque, ayant tué sans attirer l'attention, elle était devenue "incontrôlable", a affirmé le procureur. "Elle se prenait pour Dieu."

"Je ne mérite pas de vivre. Je les ai tués exprès parce que je ne suis pas assez bonne pour m'occuper d'eux. Je suis une horrible personne", avait écrit l'infirmière sur un post-it retrouvé chez elle en 2018. Dans d'autres documents, elle clamait en revanche son innocence.

Son avocat Ben Myers a fait valoir que le service de néonatologie avait en 2015-2016 "accueilli plus de bébés que normalement, avec des besoins de soins plus importants", et avait "échoué" à y répondre.

Il avait affirmé que des médecins incompétents lui avaient fait porter le chapeau mais les services hospitaliers sont désormais accusés dans une enquête de la BBC d'avoir couvert l'affaire malgré des alertes.

Transférée en juin 2016 dans un service administratif, arrêtée une première fois en 2018, puis en 2019, Lucy Letby avait finalement été incarcérée en novembre 2020. La police continue d'enquêter sur d'autres périodes de sa carrière, notamment quand elle travaillait dans un hôpital de Liverpool.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.