Les propos du président syrien relancent le débat sur le rapprochement entre la Turquie et la Syrie

Au cours de l'interview, Bachar al-Assad accuse également la Turquie de soutenir financièrement plusieurs groupes armés en Syrie qui tentent de renverser son régime. (Photo d'archive AFP).)
Au cours de l'interview, Bachar al-Assad accuse également la Turquie de soutenir financièrement plusieurs groupes armés en Syrie qui tentent de renverser son régime. (Photo d'archive AFP).)
Short Url
Publié le Jeudi 17 août 2023

Les propos du président syrien relancent le débat sur le rapprochement entre la Turquie et la Syrie

  • Bachar al-Assad accuse la Turquie de soutenir des groupes visant à le renverser
  • La Turquie joue l’équilibre entre les préoccupations géopolitiques, la sécurité, les réfugiés, indiquent les analystes

ANKARA: Les récentes déclarations du président syrien, Bachar al-Assad, lors d'une interview avec Sky News Arabia, ont suscité des débats quant à leur impact sur l'évolution des relations entre Damas et Ankara.

Dans cette interview, M. Al-Assad a rejeté toute rencontre avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, et il a suggéré que M. Erdogan souhaitait des pourparlers pour légitimer la présence de la Turquie en Syrie. «Pourquoi devrions-nous nous rencontrer, Erdogan et moi? Pour boire des boissons gazeuses?», ironise Bachar al-Assad.

Réagissant aux commentaires du président syrien, le chef de la défense turque, Yasar Guler, a souligné le désir de paix de la Turquie tout en insistant sur ses préoccupations en matière de sécurité. «La Turquie souhaite sincèrement la paix, mais nous avons aussi des sensibilités. Il est impensable pour nous de nous retirer sans garantir la sécurité de nos frontières et de notre peuple. Je pense que le président syrien agira de manière plus raisonnable sur cette question», fait remarquer M. Guler.

La Turquie donne la priorité au retour des 3,6 millions de réfugiés syriens dans leur pays d'origine, principalement en raison de l'approche des élections locales. La principale préoccupation des électeurs est la pression exercée sur l'économie turque par l'accueil de millions de Syriens.

Au cours de l'interview, M. Al-Assad accuse également la Turquie de soutenir financièrement plusieurs groupes armés en Syrie qui tentent de renverser son régime.

«Le terrorisme en Syrie est produit en Turquie», déclare-t-il au cours de l'entretien, en faisant référence aux milices soutenues par la Turquie, notamment Hayat Tahrir al-Cham.

Malgré ces tensions, la Turquie et la Syrie ont entamé des discussions politiques depuis l'année dernière, notamment entre leurs ministres de la Défense et des Affaires étrangères.

Les discussions ont été facilitées par l'Iran et la Russie, dans le but de dégeler les relations entre les deux voisins. En mai, les ministres des deux parties sont convenus de définir une feuille de route pour l'amélioration des relations. Damas affirme cependant que cette feuille de route devrait inclure un calendrier pour le retrait des troupes turques de Syrie, comme condition préalable à tout progrès dans les pourparlers.

Malgré le discours rigide de Bachar al-Assad, les experts suggèrent que la Turquie continue à avancer, au ralenti, vers la réconciliation avec le régime syrien. La visite attendue du président russe, Vladimir Poutine, en Turquie, ainsi qu'une réunion des ministres des Affaires étrangères du quatuor – Turquie, Russie, Iran et Syrie – pourraient relancer le rapprochement entre la Turquie et la Syrie.

«Même si la Syrie conserve son importance dans l'agenda de la politique étrangère des deux pays, ni M. Poutine ni M. Erdogan ne peuvent actuellement consacrer plus de temps à la Syrie en raison de différentes considérations», déclare à Arab News le professeur Emre Ersen, expert des relations russo-turques à l'université Marmara d'Istanbul.

«Ankara semble se concentrer sur l'amélioration de ses relations avec l'Occident en raison de préoccupations économiques, tandis que la guerre en Ukraine domine l'agenda de la politique étrangère russe. Les relations turco-russes sont également devenues plus froides ces derniers mois en raison des relations étroites d'Ankara avec le gouvernement du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et de la décision de Moscou de se retirer de l'accord sur les céréales.»

Pour M. Ersen, cela signifie que le processus de réconciliation pourrait prendre un peu plus de temps.

«Il faut également garder à l'esprit que l'influence de Vladimir Poutine sur Bachar al-Assad s'est considérablement affaiblie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Les derniers propos du président syrien pourraient également être considérés comme le reflet de cette situation», ajoute-t-il.

Néanmoins, le chemin vers la détente diplomatique reste complexe. L'insistance de la Turquie à créer une zone tampon longue de 30 km le long de sa frontière, exempte de groupes kurdes syriens, a joué un rôle important dans le maintien de sa présence militaire dans le nord de la Syrie avec près de cinq mille à dix mille soldats. Recep Tayyip Erdogan a déclaré le 17 juillet que la Turquie s'engageait à rester dans ces zones en raison des efforts continus de lutte contre le terrorisme.

Oytun Orhan, coordinateur des études sur le Levant au sein du groupe de réflexion Orsam à Ankara, estime que la Turquie n'acceptera pas de se retirer de Syrie tant qu'elle n'aura pas obtenu de garanties internationales contre toute tentative d'autonomie kurde dans la partie nord du pays déchirée par la guerre.

«Ankara donne la priorité à l'adoption d'une feuille de route commune et à la mise en œuvre de mesures de confiance avant toute décision de retrait. La dernière déclaration de M. Al-Assad signifie un recul dans le processus de dialogue», précise-t-il à Arab News.

M. Orhan suggère que le moyen de restaurer la confiance entre Damas et Ankara serait de relancer le commerce entre les zones tenues par le régime et celles tenues par les rebelles, ainsi qu'entre les régions à l'intérieur du pays. En outre, les parties devraient également accepter d'ouvrir la route stratégique M4 à Idlib, tenue par les rebelles, qui relie la côte méditerranéenne à Alep et à d'autres régions des provinces du nord.

«Plutôt que d'insister sur des conditions préalables qu'Ankara rejette catégoriquement dans les circonstances actuelles, de telles mesures permettraient de réduire les défis économiques auxquels le régime Assad est actuellement confronté. Ces mesures seraient considérées comme des gestes de bonne volonté de la part d'Ankara – des étapes importantes pour surmonter le manque de confiance qui existe depuis longtemps entre les parties», déclare-t-il.

Toutefois, un processus de normalisation plus étroit entre Ankara et Damas est inextricablement lié aux relations étrangères plus larges de la Turquie, notamment avec la Russie, les États-Unis et les alliés occidentaux.

«Les récentes ouvertures de la Turquie vers l'Occident, son soutien à l'adhésion de la Suède à l'Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), les incertitudes entourant l'initiative des grains de la mer Noire, et même le retour en Ukraine de figures importantes du régiment Azov... pourraient bien alimenter les appréhensions de la Russie», met en garde Oytun Orhan.

«Si toutes ces mesures entraînent un changement de politique étrangère de la part de la Turquie, cela pourrait également conduire à l'effondrement du processus de rapprochement de la Turquie avec la Syrie en raison de la Russie, qui est l'allié le plus puissant du régime de Damas», ajoute-t-il.

Dans le même temps, la question de la gestion des réfugiés dans le pays continue de susciter des divisions, d'autant plus que les élections municipales turques de mars 2024 sont imminentes. M. Orhan suggère au gouvernement d’adopter une approche modérée.

Alors que le problème des réfugiés a joué un rôle central dans les élections locales précédentes, les candidats de l'opposition ayant remporté des victoires dans les principaux centres urbains, la prochaine élection pourrait être l'occasion de faire des gestes supplémentaires pour aborder la question sans s'engager à prendre des décisions radicales.

Oytun Orhan envisage un scénario dans lequel de nouvelles colonies, soutenues financièrement par le gouvernement du Qatar, pourraient voir le jour dans le nord de la Syrie. De telles initiatives, visant à apporter un soulagement temporaire aux réfugiés, pourraient être habilement intégrées dans les campagnes, et raviver l’espoir des électeurs. Il concède que la perspective d'un rapatriement complet des Syriens avant les élections reste impossible.

Ces dernières semaines, Ankara a intensifié ses expulsions, des milliers de Syriens étant brusquement envoyés dans le nord de la Syrie, où nombre d'entre eux n'ont aucune attache. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la promesse faite par M. Erdogan, après sa récente victoire électorale, de renvoyer un million de réfugiés syriens dans leur pays d'origine.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
Short Url
  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

Short Url
  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
Short Url
  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.