Incendies à Hawaï: 110 morts, les autorités assument de ne pas avoir utilisé les sirènes d'alarme

Des palmiers brûlés et des voitures et des bâtiments détruits à la suite d'un incendie de forêt à Lahaina, dans l'ouest de Maui, à Hawaï, le 11 août 2023 (Photo, AFP).
Des palmiers brûlés et des voitures et des bâtiments détruits à la suite d'un incendie de forêt à Lahaina, dans l'ouest de Maui, à Hawaï, le 11 août 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 août 2023

Incendies à Hawaï: 110 morts, les autorités assument de ne pas avoir utilisé les sirènes d'alarme

  • Le bilan humain des incendies qui ont quasiment rasé une ville sur l'île de Maui s'élève désormais à 110 morts
  • Depuis une semaine, un procès en incompétence est fait aux autorités locales, notamment car les sirènes d'alarme n'ont pas retenti sur Maui

KAHULUI: Le bilan humain des incendies qui ont quasiment rasé une ville sur l'île de Maui s'élève désormais à 110 morts, ont annoncé mercredi les autorités de l'archipel américain d'Hawaï, en assumant publiquement de ne pas avoir utilisé les sirènes d'alarme lors du drame.

Le feu qui a englouti la cité portuaire de Lahaina, ex-capitale du royaume d'Hawaï, est l'incendie le plus meurtrier depuis plus d'un siècle aux Etats-Unis et personne ne peut encore prédire l'ampleur véritable du drame.

Depuis une semaine, un procès en incompétence est fait aux autorités locales, notamment car les sirènes d'alarme n'ont pas retenti sur Maui. Mais cela ne relevait pas d'un oubli ou d'une négligence et a été publiquement assumé mercredi.

Les sirènes "sont utilisées principalement pour les tsunamis" et les habitants "sont entraînés à s'abriter en altitude" lorsqu'elles retentissent, a expliqué à la presse Herman Andaya, responsable de l'agence chargée de la gestions des crises à Hawaï (EMA) en assurant ne pas regretter de les avoir laissées muettes.

Le feu brûlait sur les hauteurs de Lahaina et les autorités ont donc préféré s'en tenir aux alertes à la télévision, radio et sur les smartphones, de peur que les habitants foncent vers l'incendie, a-t-il résumé.

Ces avertissements se sont souvent révélés inutiles à cause des multiples coupures de courant et de réseau subies par l'île, frappée par des vents violents alimentés par un ouragan au milieu du Pacifique.

"C'est vrai que lorsque je suis arrivé à Hawaï, les gens m'ont dit: 'si tu entends une sirène, c'est qu'il y a un tsunami et qu'il faut aller sur les hauteurs'", a abondé le gouverneur de l'archipel, Josh Green, en annonçant la découverte de quatre corps supplémentaires, ce qui porte le bilan provisoire à 110 morts.

Le fournisseur d'électricité Hawaiian Electric est également visé par une plainte, car il n'a pas coupé volontairement le courant, ce qui a pu augmenter le risque d'incendies à cause de la chute de nombreux poteaux électriques.

A l'avenir "nous aimerions enterrer les lignes électriques", a souligné le gouverneur. "Nous avons l'intention d'investir massivement dans ce domaine lors de la reconstruction."

Biden en visite lundi

A Lahaina, des dizaines d'habitants pris de court se sont jetés à la mer pour échapper aux flammes. La colère gronde chez certains survivants.

"Ce qui s'est passé, à mon avis, frise la négligence", a confié à l'AFP Annelise Cochran, une rescapée qui a passé huit heures dans l'eau.

Dans ce contexte, la Maison Blanche a annoncé mercredi que Joe Biden allait se rendre sur l'archipel lundi 21 août, pour rencontrer survivants, secouristes et responsables.

"Je reste déterminé à m'assurer que les habitants d'Hawaï aient tout ce dont ils ont besoin pour se remettre de cette catastrophe", a écrit le président sur le réseau social X (ex-Twitter).

M. Biden avait rapidement déclaré l'état de catastrophe naturelle à Hawaï, ce qui a permis de déployer des moyens d'assistance d'urgence de l'Etat fédéral.

Mais il a été critiqué par l'opposition républicaine pour sa réponse jugée insuffisante, voire indifférente face à ces incendies: le président ne s'est pas exprimé publiquement quand le bilan s'est lourdement aggravé au cours du week-end.

Les recherches sur place sont toujours laborieuses. Les secouristes et chiens renifleurs qui fouillent les décombres de Lahaina, où vivaient 12 000 habitants avant la catastrophe, n'ont inspecté que 38% de la zone, selon les autorités.

"Il s'agit d'une opération de recherches très difficile", a insisté Deanne Criswell, la patronne de l'agence fédérale chargée de la réponse aux catastrophes naturelles (Fema).

Des médecins légistes équipés d'une morgue mobile sont arrivés en renfort mardi. Les équipes mobilisées incluent désormais des experts ayant travaillé sur les attentats du 11 septembre, des crashs d'avion ou des incendies majeurs.

Mais le feu a été si intense qu'il a fait fondre le métal et réduit des milliers de maisons en cendres. Les cadavres sont souvent méconnaissables.

Seules cinq victimes ont pu être identifiés jusqu'ici. Les proches de personnes disparues sont encouragés à donner leur ADN pour faciliter l'identification des cadavres. Un défi logistique pour les familles de touristes, qui ne sont pas présentes sur l'île.

Ces incendies sont survenus au milieu d'un été marqué par des événements extrêmes sur la planète, liés au réchauffement climatique selon les experts.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.