Vice-président taïwanais aux Etats-Unis: la Chine promet une réponse «ferme»

William Lai, vice-président de Taïwan et président du Parti démocrate progressiste (DPP), fait un geste lors de son discours au siège du DPP à Taipei, le 12 avril 2023. (Photo de Sam Yeh / AFP)
William Lai, vice-président de Taïwan et président du Parti démocrate progressiste (DPP), fait un geste lors de son discours au siège du DPP à Taipei, le 12 avril 2023. (Photo de Sam Yeh / AFP)
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Publié le Dimanche 13 août 2023

Vice-président taïwanais aux Etats-Unis: la Chine promet une réponse «ferme»

  • William Lai, le vice-président de Taïwan aux positions indépendantistes assumées et à ce titre bête noire de Pékin, pourrait rencontrer des personnalités politiques américaines durant son passage à New York
  • «La Chine suit de près» la visite de William Lai «et prendra des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale», a souligné dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères

PÉKIN : La Chine a promis dimanche des «mesures fermes» face à la visite aux Etats-Unis de William Lai, le vice-président de Taïwan, car elle voit ce séjour comme une atteinte à ses revendications de souveraineté sur l'île.

Selon les autorités taïwanaises, M. Lai doit simplement «transiter» par le sol américain avant de se rendre au Paraguay pour assister à l'entrée en fonctions du nouveau président, Santiago Peña.

Mais le dirigeant, aux positions indépendantistes assumées et à ce titre bête noire de Pékin, pourrait rencontrer des personnalités politiques américaines durant son passage à New York, où il dit être arrivé dimanche.

La Chine estime que Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Elle dit privilégier une réunification «pacifique» avec le territoire, où les quelque 23 millions d'habitants sont gouvernés par un système démocratique. Mais elle n'a jamais renoncé à employer la force militaire pour y parvenir.

«La Chine s'oppose fermement à toute forme de contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan et s'oppose fermement au fait que des séparatistes militant pour l'indépendance de Taïwan puissent se rendre aux États-Unis», a indiqué dimanche un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

«La Chine suit de près» la visite de William Lai «et prendra des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale», a-t-il souligné dans un communiqué.

L'armée chinoise avait organisé en avril des manoeuvres de trois jours autour de Taïwan en réaction à une rencontre aux Etats-Unis entre le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.

- «Fauteur de troubles» -

«Heureux d'arriver dans la Grosse Pomme, icône de la liberté, de la démocratie et des opportunités», a indiqué dimanche William Lai sur X (le nouveau nom de Twitter) après son arrivée à New York.

Il a également écrit avoir été accueilli par des représentants de l'Institut américain à Taïwan, l'organisme qui fait office d'ambassade américaine de facto sur l'île en l'absence de relations diplomatiques entre Washington et Taipei.

Après New York, M. Lai doit se rendre au Paraguay, l'un des derniers pays à reconnaître officiellement Taipei, puis s'arrêter à San Francisco au retour.

William Lai est candidat à la succession de l'actuelle présidente Tsai Ing-wen. Tous les deux sont issus du Parti démocratique progressiste (PDP, pro-indépendance).

La Chine voit avec méfiance les rencontres ces dernières années entre des dirigeants taïwanais et des représentants de certains pays occidentaux, notamment des Etats-Unis, car elles confèrent une forme de légitimité aux autorités de l'île.

«Les États-Unis et Taïwan, de connivence, autorisent William Lai à exercer des activités politiques aux États-Unis sous le prétexte d'un transit», a souligné dimanche le ministère chinois des Affaires étrangères.

Il a exprimé son «vif mécontentement» face à cette visite du «fauteur de troubles» William Lai.

- Incursions -

Les relations Pékin-Taipei se sont envenimées en 2016 avec l'arrivée à la présidence de Tsai Ing-wen.

Elle refuse, à l'inverse de son prédécesseur et comme l'exige Pékin, de considérer que l'île et la Chine continentale font partie d'une même entité «Chine». Depuis, la Chine accentue sa pression diplomatique et économique sur l'île.

Des avions militaires chinois font régulièrement des incursions dans la zone d'identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan.

Une Adiz est une zone, bien plus étendue qu'un espace aérien, dans laquelle les autorités d'un territoire demandent que les aéronefs étrangers s'identifient pour des raisons de sécurité nationale.

Au cours de la semaine précédant le départ de William Lai, la présence militaire chinoise autour de Taïwan a ainsi été plus importante que d'habitude.

«La cause première des tensions dans le détroit de Taïwan, c'est la tentative des autorités taïwanaises de s'appuyer sur les États-Unis pour obtenir l'indépendance et l'insistance des États-Unis à utiliser Taïwan pour endiguer la Chine», a déploré dimanche Pékin.

Les Etats-Unis, qui ont accordé leur reconnaissance diplomatique à la République populaire de Chine en 1979, restent cependant l'allié le plus puissant de Taïwan ainsi que son principal fournisseur d'armes.

 


Une journaliste russe critique de l'invasion de l'Ukraine se réfugie en France

Sur cette photo de famille diffusée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine s'adresse aux journalistes à Moscou, le 21 avril 2025. (AFP)
Sur cette photo de famille diffusée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine s'adresse aux journalistes à Moscou, le 21 avril 2025. (AFP)
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  • Elle s'est évadée en pensant au chanteur Brassens et à l'acteur Pierre Richard: la critique de cinéma russe Ekaterina Barabach, qui risquait jusqu'à dix ans de prison dans son pays pour avoir dénoncé la guerre en Ukraine, a fui pour la France
  • Le service pénitentiaire fédéral russe avait annoncé le 21 avril qu'elle était placée sur la liste des personnes recherchées

PARIS: Elle s'est évadée en pensant au chanteur Brassens et à l'acteur Pierre Richard: la critique de cinéma russe Ekaterina Barabach, qui risquait jusqu'à dix ans de prison dans son pays pour avoir dénoncé la guerre en Ukraine, a fui pour la France grâce à l'aide de Reporters sans frontières (RSF).

"J'ai laissé ma mère de 96 ans en me disant que je ne la verrai plus jamais. Mais il était préférable de ne plus la voir en étant en liberté plutôt que ne plus la voir à cause de la prison", a déclaré la journaliste de 64 ans, lundi lors d'une conférence de presse au siège de RSF à Paris.

"L'aventure" de son évasion a duré deux semaines et demie mais Mme Barabach, qui s'exprimait en anglais, n'a pas dévoilé les détails de son périple, pour des raisons de sécurité.

"Maintenant, je suis ici et ce ne sera pas facile de commencer une nouvelle vie", a poursuivi la journaliste, en remerciant tous ceux qui l'ont aidée dans sa fuite, dont RSF et des Russes en exil. Elle demande désormais l'asile politique en France.

Le service pénitentiaire fédéral russe avait annoncé le 21 avril qu'elle était placée sur la liste des personnes recherchées.

Mme Barabach avait disparu de son domicile le 13 avril, alors qu'elle était assignée à résidence dans le cadre d'une enquête pour diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe. Cette mesure avait été ordonnée par un tribunal de Moscou après son arrestation fin février.

"Pire que la mort" 

Selon elle, les autorités russes lui reprochent quatre anciennes publications sur les réseaux sociaux, dans lesquelles elle critiquait avec virulence l'offensive menée en Ukraine depuis février 2022.

"Alors, bande de salauds, vous avez bombardé (l'Ukraine), rasé des villes entières, tué une centaine d'enfants, abattu des gens pacifiques, maintenu Marioupol sous blocus, privé des millions de personnes d'une vie normale, forcées de partir à l'étranger?", avait-elle écrit dans une publication citée par le média indépendant Meduza.

"Cette guerre est particulièrement horrible pour moi car mon fils et sa famille vivent en Ukraine, à Kiev, et j'imagine les missiles s'abattre sur leur maison", a expliqué la journaliste née à Kharkiv sous l'URSS (en Ukraine actuelle).

Selon elle, sa "chance" est d'avoir été assignée à résidence après son arrestation, plutôt qu'emprisonnée: "C'est pourquoi j'ai décidé de m'échapper". "La prison en Russie, c'est pire que la mort", a-t-elle ajouté, en assurant avoir pensé au suicide.

Selon RSF, Mme Barabach a arraché son bracelet électronique pour s'échapper et a parcouru plus de 2.800 kilomètres.

Son voyage a été "long et éreintant", a précisé le directeur général de l'ONG, Thibaut Bruttin.

"Plusieurs fois, on a pu croire qu'elle avait été arrêtée ou risquait de l'être; plusieurs fois, le plan a changé. Une fois, on l'a cru morte", a-t-il renchéri, en louant "sa détermination morale" et son "courage physique".

"Censure" 

"Elle a fait le choix de la France avec gaieté et joie: tout au long de son évasion, elle a chanté Georges Brassens et elle rêvait de Pierre Richard lors de sa première nuit de liberté", a souri le responsable, en espérant que Mme Barabach puisse assister au festival de Cannes, qui commence le 13 mai.

Journaliste pour le service en langue russe de Radio France Internationale (RFI) jusqu'en 2022, Ekaterina Barabach collaborait depuis avec le média indépendant Republic.

En octobre 2022, RSF avait déjà participé à l'évasion d'une autre journaliste russe, Marina Ovsiannikova, qui encourait dix ans de prison après avoir brandi une pancarte anti-guerre à la télévision d'Etat.

"Depuis l'évasion de Marina Ovsiannikova, les possibilités de s'échapper se sont réduites. C'est pour ça que nous sommes soulagés aujourd'hui, car cela prouve que c'est possible", même si "c'est très dangereux", a commenté M. Bruttin.

Dans le dernier classement annuel de RSF sur la liberté de la presse, publié vendredi, la Russie est 171e sur 180.

"Il n'y a plus de journalisme en Russie" à cause de "la censure", a déploré Mme Barabach, qui espère pouvoir continuer son métier en France.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.