A Hawaï, le bilan humain des incendies atteint 99 morts et «pourrait doubler»

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Publié le Mardi 15 août 2023

A Hawaï, le bilan humain des incendies atteint 99 morts et «pourrait doubler»

  • A Lahaina, 12 000 habitants et ex-capitale du royaume d'Hawaï, le feu a été si intense qu'il a fait fondre le métal
  • Les proches de personnes disparues sont encouragées à faire un test ADN pour faciliter l'identification des cadavres

KAHULUI: Le bilan humain des incendies à Hawaï, les plus meurtriers en plus d'un siècle aux Etats-Unis, atteint désormais 99 morts et "pourrait doubler" cette semaine, ont averti lundi les autorités, critiquées pour leur gestion du drame.

"Au cours des dix prochains jours, ce nombre pourrait doubler", a estimé le gouverneur de Hawaï, Josh Green sur CNN, en annonçant la découverte de trois cadavres supplémentaires, qui porte le total à 99 morts.

Car les secouristes et chiens renifleurs qui fouillent les décombres de la ville de Lahaina, quasiment rasée par les flammes, ont encore beaucoup de terrain à couvrir: seulement 25% de la zone a été examinée jusqu'ici, ont expliqué les autorités lundi soir.

"Nous sommes accablés par les circonstances du changement climatique et de la tragédie en même temps", a déploré M. Green.

A Lahaina, 12 000 habitants et ex-capitale du royaume d'Hawaï, le feu a été si intense qu'il a fait fondre le métal.

Les proches de personnes disparues sont encouragées à faire un test ADN pour faciliter l'identification des cadavres. Car jusqu'ici, seules trois victimes "ont pu être identifiées avec leurs empreintes", selon le chef de la police, John Pelletier.

Les autorités comptent restreindre l'accès à Lahaina pendant toutes les recherches, à cause de la présence potentielle de produits chimiques et par respect pour les morts.

"Je suis content que l'on vous rejette (...) parce que sinon vous auriez piétiné nos voisins décédés", a lancé le gouverneur à la presse lundi soir.

Les autorités recensent encore 1 300 disparus, selon M. Green. Un chiffre qui baisse au fur et à mesure que les communications sont progressivement rétablies sur l'île de Maui et que les habitants arrivent à localiser leurs proches.

Trump dénonce la gestion 

Les circonstances de ces incendies fulgurants, dont la cause n'est pas encore connue, restent floues. Ils ont pris la population par surprise.

Cela nourrit le ressentiment des habitants, qui ne sont pas tous autorisés à regagner la zone autour de Lahaina, contrôlée par des blocages routiers.

"Le manque de communication est abyssal, les gens sont très en colère et frustrés, et la situation ne fait qu'empirer", a confié à l'AFP le pasteur Stephen Van Bueren, dont l'église a été détruite.

Lors des incendies, les alertes officielles à la télévision, la radio et sur les téléphones se sont révélées inutiles pour de nombreux résidents privés d'électricité ou de réseau. Les sirènes d'alarme sont, elles, restées muettes.

Une enquête a été ouverte pour examiner la gestion de crise.

"Nous pensons que les sirènes ont été essentiellement immobilisées par la chaleur extrême" qui régnait sur Maui, a fait savoir M. Green.

Sa gestion a été critiquée par Donald Trump sur le réseau Truth Social. Il "ne veut rien faire d'autre que de blâmer le changement climatique", a dit l'ancien président américain.

Deux autres polémiques ont émergé.

A Lahaina, certains pompiers ont été retardés par des bouches d'incendie à sec ou dont le débit était très faible.

Le fournisseur d'électricité Hawaiian Electric est par ailleurs visé par une plainte qui l'accuse de ne pas avoir coupé le courant, malgré le risque élevé d'incendie et les vents forts nourris par un ouragan passant au sud-ouest de Maui, susceptible de faire tomber les poteaux électriques.

"A Lahaina, l'électricité alimente les pompes qui fournissent l'eau", a rétorqué lundi soir la patronne de l'entreprise Shelee Kimora, en précisant que d'éventuelles coupures de courant pouvaient aussi causer du tort aux personnes âgées ou malades.

Loger les rescapés

Les multiples feux qui se sont déclarés la semaine dernière, aidés par les vents forts et la sécheresse sur l'île, brûlent toujours, malgré les efforts des pompiers pour les circonscrire.

Les autorités ne semblent toutefois pas inquiètes face à la tempête tropicale qui doit passer au sud de l'archipel dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle ne devrait avoir "pratiquement aucun impact", selon les services météorologiques américains (NWS).

Ces incendies surviennent au milieu d'un été marqué par des événements extrêmes sur la planète, liés au réchauffement climatique selon les experts, dont des mégafeux de forêt au Canada.

Maui doit désormais nourrir et héberger des milliers de rescapés.

A Kahului, sur la côte nord de l'île, plusieurs chefs cuisiniers de renom confectionnent 9 000 repas par jour, aidés par une armée de bénévoles.

"Certains de nos cuisiniers ont perdu leur maison (dans l'incendie) et ils sont là avec nous, cuisinant pour les gens. Cela vous donne une idée de ce que c'est, cet esprit +Aloha+", a confié à l'AFP l'un d'eux, Sheldon Simeon, faisant référence à la philosophie de vie hawaïenne.

Selon le gouverneur, les autorités sont en train d'ouvrir environ 2 000 hébergements (chambres d'hôtel, logements Airbnb ou de particuliers) pour loger les rescapés. Un programme qui doit durer au moins 36 semaines.

La reconstruction, elle, sera longue. Rien que pour l'incendie de Lahaina, son coût est estimé à 5,52 milliards de dollars par les autorités fédérales.


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.